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Au delà du Cambodge, Catherine Ngo raconte le destin de père

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Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 28 mai 2023, mis à jour le 29 mai 2023

Catherine Ngo a 36 ans, elle est née à Paris. Elle a longtemps cru qu’elle était uniquement d'origine sino-vietnamienne. Elle n’avait pas compris que son père était cambodgien et qu’il avait passé son enfance et son adolescence au Cambodge. Quand elle était enfant, et que son père tentait de lui parler de son pays et de sa fuite, cela ne l’intéressait pas plus que cela. « De vieilles histoires. Et puis pourquoi dire que les Khmer Rouges étaient des méchants, puisque qu’ils étaient communistes et que les communistes voulaient partager les richesses » pensait-elle du haut de ses quinze ans.

 

C’est lors du premier confinement qu’elle commence à se poser des questions. Notamment sur la transmission. 

 

Faire connaître à ses enfants l’histoire vécue par leur grand-père. Elle se met donc à l’interviewer, à recueillir d’autres témoignages, à reconstituer le puzzle de l’histoire de sa famille sous le régime génocidaire.

 

Elle propose dans son premier ouvrage le résultat de ses recherches, quand la vie de son père bascule, de commerçant phnompenhois, il devient vagabond, traverse les ruines, la famine et fuit au Vietnam.

 

Le Petit Journal a rencontré Catherine Ngo et a pu lui poser quelques questions.

 

Photo Catherine Ngo

 

Pourriez-vous s’il-vous-plaît nous décrire succinctement le parcours de votre Père ?

Comme de milliers de cambodgiens, mon père est forcé de quitter Phnom Penh le 17 avril 1975. Il tente alors d’atteindre les frontières du Vietnam à ses risques et périls en marchant sous une chaleur insoutenable, sans eau et sans nourriture. Par miracle, il y arrive. Il restera trois ans au Vietnam avant d’atterrir en France en tant que réfugié politique en juillet 1978.

 

Comment expliquez-vous, qu’il vous ait fallu plus de 30 ans pour que vous ressentiez le besoin de transmettre ce témoignage ?

Quand j’étais jeune, je n’avais pas du tout le regard tourné vers le passé et je n’avais pas d’enfant.  Durant ma jeunesse, je cherchais plutôt à m’amuser et à me former afin de me trouver un emploi stable. C’est en devenant mère que j’ai ressenti ce besoin de connaître et de transmettre l’histoire de ma famille afin de rendre, à ma manière, hommage aux victimes et aux survivants du génocide.

 

Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles vous avez eu à faire face pour écrire ce livre ?

Lorsque j’interviewais les membres de ma famille, chacun et chacune ne comprenait pas forcément ce besoin soudain de connaître leur passé et de le retranscrire à travers un livre. Il a fallu que je m’explique avec de simples mots car il y avait également la barrière de la langue qui freinait la fluidité de nos échanges. Aussi, il était difficile pour ma famille de se remémorer des évènements ou des détails qui remontent de plus de 45 ans maintenant.

 

Est-ce que la rédaction de ce livre vous a donné des clefs sur votre propre histoire ? A-t-il changé votre façon de voir le monde ?

Après avoir écrit le livre, je me suis rendu compte qu’au final, je ne connaissais pas mes parents si bien que cela. Aujourd’hui, je comprends mieux leur façon d’être, leur façon de voir les choses ainsi que l’éducation que j’ai reçue. J’ai appris énormément sur moi-même grâce à ce travail de mémoire. Quand j’étais jeune, j’avais honte d’être asiatique. Maintenant, je ne peux qu’être fière de mes origines en sachant tout ce qu’ils ont traversé.

 

Comment peut-on se le procurer ?

Le livre est disponible dans toutes les librairies en ligne et physique dans toute la France Métropolitaine (Fnac, Cultura, Amazon etc).

 

Avez-vous le projet de publier un autre ouvrage ?

Effectivement, j’ai le projet de publier un deuxième ouvrage qui sortira courant juin/juillet 2023. Ce dernier regroupera 120 Citations qui m’inspirent le plus (j’en ai créé quelques-unes également). Les phrases seront disponibles en 9 langues : français, chinois, anglais, japonais, espagnol, khmer, arabe, vietnamien, thaï afin de permettre éventuellement celles et ceux qui voudraient améliorer une ou plusieurs langues, de le faire à travers des citations qui motivent et qui redonnent confiance en soi.

 

au dela du Cambodge

 

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