L'assassinat de Lim Kimya, ancien opposant cambodgien, suscite des réactions internationales. La France et des ONG appellent à une enquête impartiale tandis que Phnom Penh nie toutes implications.
Le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères a fermement condamné l'assassinat de Lim Kimya, un Franco-Khmer, ancien membre et ancien député du Parti de sauvetage national du Cambodge (CNRP), survenu le 7 janvier à Bangkok. La France, tout en surveillant de près l’enquête thaïlandaise, a assuré qu’elle apportait son soutien consulaire à la famille de la victime.
Lim Kimya, a été abattu par un ancien militaire thaïlandais, Ekkal Pheanoi. Ce dernier, après avoir fui à Battambang, a été arrêté par la police cambodgienne avant d’être extradé vers la Thaïlande à la demande des autorités thaïlandaises.
L'assassin aurait bénéficié de complicités
Les investigations menées par la police thaïlandaise ont également révélé l’implication présumée d’un Cambodgien, Pich Kimrin, identifié grâce à des images de vidéosurveillance. Un mandat d’arrêt a été émis par la justice thaïlandaise à son encontre.
Des organisations internationales telles que Human Rights Watch (HRW) ont rapidement réagi, exigeant une enquête ouverte et transparente. Elaine Pearson, directrice pour l’Asie de HRW, a exprimé de vives inquiétudes quant à une possible implication d’un gouvernement étranger dans cet assassinat politique. "La réponse de la Thaïlande à cet assassinat montrera si les autorités accepteront ou rejetteront de tels actes de répression transnationale", a-t-elle déclaré.
Condamnations et spéculations politiques
L’Association des parlementaires de l’ASEAN pour les droits de l’homme (APHR) a également condamné cet assassinat, qualifié d’"attaque directe contre la sécurité de ceux qui défendent la démocratie". Mercy Chriesty Barends, coprésidente de l’APHR et membre de la Chambre des représentants indonésienne, a dénoncé "une atteinte flagrante aux valeurs démocratiques en Asie du Sud-Est".
Cependant, des accusations implicites visant le gouvernement cambodgien ont émergé, alimentées par les liens politiques passés de la victime. Le porte-parole du gouvernement cambodgien, Pen Bona, a catégoriquement rejeté ces spéculations, affirmant que le Cambodge n’avait aucune implication. Il a rappelé que la Thaïlande et le Cambodge étaient des États souverains distincts et a critiqué ceux qui, selon lui, exploiteraient cet événement à des fins politiques.
"Les politiciens et les organisations de la société civile doivent comprendre clairement cette affaire et éviter des déclarations irresponsables", a-t-il affirmé.