L’enfer bouddhiste regorge de subtilités concernant les châtiments infligeés aux pêcheurs . Pascal nous dévoile aujourd’hui celui réservé aux adultérins (es).
Nous avions vu il n’y a pas très longtemps que l’arbre fournisseur de fibres dont parle au XIVe siècle le Chinois Zhou Daguan dans ses Mémoires sur les coutumes du Cambodge ne pouvait pas être le kapokier (Ceiba pentandra), arbre originaire du Nouveau monde, mais que c’était certainement le faux kapokier (Bombax ceiba, រកា ro-ka), qui existe au Cambodge, même si les Khmers l’exploitent peu.
Malgré tout, les Cambodgiens connaissent parfaitement le roka, mais pour une raison qui n’a rien à voir avec l’ethnobotanique. Pour être plus précis, ils connaissent surtout le « kapokier de fer » (រកាដែក ro-ka daèk)…
Le faux kapokier se distingue notamment par les épines impressionnantes qui couvrent son tronc et ses branches, surtout lorsque l’arbre est jeune :
C’est sans doute l’aspect terrifiant de ces épines qui a amené les fervents bouddhistes à faire de cet arbre l’un des instruments de torture auxquels sont confrontés ceux qui se sont mal comportés de leur vivant.
L’ascension du tronc du kapokier de fer (dont les épines sont en métal et sont particulièrement acérées) est le supplice imposé aux maris et aux femmes adultères. Ce supplice est souvent représenté dans les peintures qui, dans les pagodes, dépeignent les atrocités auxquelles s’exposent les bouddhistes qui enfreignent les règles.
En illustration de couverture, un exemple de roka de fer dans la pagode du mont Sambok, dans la province de Kratie.
PS : J’ai prêté cette photo à Christophe Macquet pour la couverture de Génial et Génital, excellente traduction de quelques nouvelles de Soth Polin.
Cet article a été publié précédemment sur Khmerologie que nous vous invitons à consulter. Il regorge d'informations croustillantes sur le Cambodge.
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