Lors d’un gala, Donald Trump a affirmé avoir mis fin à une guerre entre l’Arménie et le Cambodge. Un conflit qui n’a jamais existé que dans son ego, révélant une nouvelle confusion géopolitique.
Le 20 septembre, Donald Trump, invité d’honneur du dîner des fondateurs de l’American Cornerstone Institute, a affirmé avoir résolu plusieurs conflits internationaux. Dans son discours, le président américain a évoqué tour à tour le cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande en juillet dernier, ainsi qu’une rencontre entre les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à la Maison Blanche. Mais il a ensuite prétendu avoir stoppé une guerre… entre l’Arménie et le Cambodge.
« Le Cambodge et l’Arménie. Cela venait juste de commencer, et c’était grave. Imaginez ça », a-t-il lancé devant son auditoire, selon The independent.
Un mélange entre deux conflits distincts
En réalité, aucun conflit n’oppose l’Arménie et le Cambodge, deux pays éloignés de plus de 4 000 kilomètres. Le Cambodge a connu récemment des tensions frontalières avec la Thaïlande, tandis que l’Arménie reste engagée dans une rivalité ancienne avec l’Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabakh. Mais peut-être qu’il y a aussi d’anciens temples khmers dans le Caucase. Temples dont l’histoire officielle chercherait à nous cacher l’existence pour des raisons qui, je l’avoue, nous échappent…
Selon bne IntelliNews, Trump avait pourtant rappelé quelques instants plus tôt la rencontre à Washington entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev. « C’était incroyable, et nous avons réglé cette guerre qui était réputée impossible à régler… Le Cambodge et l’Arménie », a-t-il déclaré, confondant visiblement les dossiers.
Une bévue qui s’ajoute à d’autres
La confusion entre l’Arménie et le Cambodge n’est pas isolée. Quelques jours avant, lors d’une conférence de presse au Royaume-Uni, Donald Trump avait déjà assuré avoir stoppé une guerre entre l’Azerbaïdjan et… l’Albanie…
Le Figaro souligne que le président américain a ensuite poursuivi sa liste de prétendues réussites diplomatiques, citant tour à tour le Kosovo et la Serbie, Israël et l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie, mais aussi l’Inde et le Pakistan.
Une quête affichée du Nobel de la paix
Derrière ces déclarations, l’objectif semble clair : Donald Trump espère décrocher le prix Nobel de la paix. « On m’a dit que si vous pouviez arrêter la guerre entre la Russie et l’Ukraine, vous devriez recevoir le prix Nobel. J’ai répondu : et les sept autres ? Je devrais recevoir un prix Nobel pour chacun », a-t-il affirmé, cité par bne IntelliNews.
En août, le Premier ministre cambodgien avait lui-même soutenu la candidature de Trump au Nobel, saluant son rôle dans l’arrêt des heurts à la frontière avec la Thaïlande. Si la multiplication de confusions géographiques et d’exagérations fragilise cette revendication, elle prouve, s’il en était besoin, l’extrême maîtrise du dossier cambodgien dont le locataire de la Maison Blanche est peut-être le seul à comprendre tous les tenants et aboutissants. Cette expertise s’était déjà manifestée en février dernier quand il avait voulu taxer les exportations cambodgiennes à 49 %, selon un calcul qui lui était propre.
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
Les annonces 
