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Bruno Bogvad :« L’AEFC est là pour que personne ne reste seul face à l’adversité »

Aides sociales et médicales, soutien administratif, CFE, séjours pour enfants. Entretien avec Bruno Bogvad, président de l'Association d’Entraide des Français du Cambodge.

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Bruno Bogvad Photo Aurelie Fischer / Ambassade de France
Écrit par Raphaël FERRY
Publié le 21 septembre 2025, mis à jour le 22 septembre 2025

Créée en 2008, l’Association d’Entraide des Français du Cambodge (AEFC) apporte un soutien concret aux ressortissants français installés ou de passage au Royaume. « Notre mission première, c’est d’accompagner les familles françaises en difficulté », résume Bruno Bogvad.
L’association intervient lorsque surviennent des accidents de la vie, des impayés, des frais de scolarité, des problèmes financiers, des démarches administratives complexes, mais aussi des situations d’urgence sociale ou médicale. « Nous aidons les personnes dans le besoin, le temps de les remettre sur pied. »

L’AEFC compte environ 90 adhérents et une dizaine de bénévoles actifs. Une permanence est assurée tous les après-midis (les matinées sur rendez-vous). « Nous nous efforçons  d’être visibles, de rappeler que nous sommes là, au quotidien», souligne-t-il.

Missions et moyens : du quotidien aux urgences

L’AEFC agit sur un large spectre :

  • Aide sociale et médicale. « L’aide médicale est un gros poste », note Bruno Bogvad. L’association prend en charge, en tout ou partie, des hospitalisations pour des compatriotes non assurés, en lien étroit avec le consulat. Dans les cas ultimes, elle organise et finance des obsèques, l’incinération et, lorsque personne n’est présent, l’accompagnement jusqu’à la dispersion des cendres.
  • Soutien administratif. « Beaucoup n’arrivent pas à faire le lien entre banques françaises et cambodgiennes, impôts, notaires… Nous préparons les courriers, contactons les administrations, remettons de l’ordre dans les dossiers. »
  • Retraites et protection sociale. Depuis un an, l’AEFC a intensifié l’appui aux dossiers de retraite et à la CFE (Caisse des Français de l’Étranger). « Beaucoup de jeunes ne sont pas assurés », alerte Bruno Bogvad. L’association monte aussi des dossiers de CFE “aidée” (prise en charge partielle par l’État, sous condition de ressources), en collaboration avec le consulat et les conseillers des Français de l’étranger. « Pour les revenus annuels inférieurs à 23550 € en 2025, la cotisation peut descendre autour de 70 € par mois. »
  • Rapatriements. « Nous gérons des retours anticipés en France pour des personnes sans ressources », toujours en coordination avec les autorités françaises.
  • Visites et accompagnements. Les bénévoles suivent des situations humaines parfois très difficiles : personnes isolées, jeunes en errance, hospitalisations sans assurance, etc.

Comment l’AEFC est financée ?

  • Le fonctionnement repose sur trois piliers, rappelés lors de l’assemblée générale 2025 :
  • cotisations des membres (50 $ pour les particuliers ; 200 $ pour les entreprises) ;
  • subventions (notamment OLES et STAFE) ;
  • événements caritatifs (soirées, marchés solidaires).
  • Le budget annuel mobilisé tourne autour de 80 000 $, aides comprises.

Projets 2025 : enfants, prévention, événements solidaires

Des séjours et activités pour les enfants français du Cambodge

Dans la continuité des actions menées depuis trois ans, l’AEFC relaie des séjours de vacances et activités régulières (randonnées, ateliers, sport, sensibilisation environnementale) pour des enfants français identifiés avec des critères sociaux précis. « Ce n’est pas un appel grand public, nous ciblons des familles suivies », précise Bruno Bogvad. Ces séjours se déroulent notamment à Kampot, Kep et ailleurs, dans le but d’encourager la pratique du français, de créer du lien et de souffler hors du quotidien.
(Contexte : en 2024, deux subventions STAFE ont permis un diagnostic TND pour 22 enfants et des séjours estivaux bénéficiant à 122 enfants.)

Beaujolais & Marché de Noël : deux rendez-vous pour aider

L’automne sera rythmé par deux temps forts de collecte :

  • Soirée Beaujolais : jeudi 20 novembre (3e jeudi du mois) dans les jardins de l’ambassade de France, avec l’accord de l’ambassadeur. « Une grande manifestation qui mobilise beaucoup d’énergie », dit Bruno Bogvad.
  • Marché de Noël : mi-décembre, à l’hôtel Raffles ( date et lieux à confirmers)

Appels à la communauté : bénévoles et assurance

« Nous manquons de bénévoles », insiste Bruno Bogvad. « Par moments, plusieurs cas tombent en même temps ; c’est difficile à gérer. » L’AEFC cherche des profils disponibles, méthodiques, prêts à s’investir dans l’accueil, l’écoute, l’administratif ou la logistique d’événements.
Autre message clair : s’assurer. « Nous appelons particulièrement les plus jeunes à se couvrir a minima à la CFE. On ne mesure le coût de l’assurance que le jour où l’on en a besoin. »

Gouvernance et coopération institutionnelle

L’AEFC travaille main dans la main avec le consulat, avec une collaboration jugée très efficace par Bruno Bogvad. l’équipe assure la continuité du terrain. « Nous tenons depuis des années. Il faudra aussi penser au renouvellement des cadres, attirer des adhérents plus jeunes », conclut-il.

Infos pratiques

  • Adhérents : ~90 (objectif : 100 d’ici fin d’année) ; ~10 bénévoles actifs.
  • Permanence : 159 rue 154, Phnom Penh tous les après-midis ; matins sur rendez-vous.
  • Contact : téléphone 015 977 115 ; Facebook : AEFC (https://aefc-cambodge.blogspot.com/ ) ; email de contact aefc@aefcambodge.com
  • Événements : Beaujolais (20 nov.) ; Marché de Noël (mi-déc., Raffles – à confirmer).

 

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