Escarmouches à la frontière : la Thaïlande tire balles en caoutchouc et emploie des gaz lacrymogènes, Phnom Penh dénonce une violation du cessez-le-feu. Hun Manet alerte l’ONU.


Mercredi 17 septembre, l’armée thaïlandaise a tiré des balles en caoutchouc et utilisé du gaz lacrymogène contre un groupe de Cambodgiens le long de la frontière contestée. Selon Bangkok, environ 200 personnes manifestaient dans la province de Sa Kaeo contre l’installation de fils barbelés. L’armée thaïlandaise affirme avoir réagi après des jets de pierres et de projectiles.
Côté cambodgien, le ministre de l’Information Neth Pheaktra a dénoncé une violation du cessez-le-feu, précisant que l’incident s’était produit en territoire cambodgien, dans la province de Banteay Meanchey. Les autorités locales ont recensé 23 blessés, parmi lesquels un soldat et un moine bouddhiste.
Un cessez-le-feu déjà fragile
Ces heurts interviennent malgré une trêve conclue fin juillet, après cinq jours de combats qui avaient fait au moins 43 morts de part et d’autre. Depuis, Phnom Penh et Bangkok s’accusent mutuellement de violer l’accord de cessez-le-feu, alors que le différend territorial autour de plusieurs temples continue d’empoisonner la relation entre les deux pays voisins.
L’appel de Hun Manet à la communauté internationale
Face à la montée des tensions, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a écrit à plusieurs dirigeants internationaux – dont le président français Emmanuel Macron, le secrétaire général de l’ONU António Guterres et le président chinois Xi Jinping – pour demander leur soutien au respect intégral du cessez-le-feu.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé l’élargissement du conflit par les forces thaïlandaises depuis le 12 août : installation de barbelés, expulsions de familles cambodgiennes, et menaces de saisie de terres sur 17 autres sites allant de Pursat à Koh Kong. Phnom Penh considère ces actions comme des violations du Mémorandum d’entente de 2000 et du droit international.
« Les tentatives unilatérales de marquer la frontière par la force portent atteinte à la souveraineté du Cambodge », indique le communiqué.
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