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L'opposant cambodgien Kem Sokha n’est plus en résidence surveillée

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Kem Sokha à Phnom Penh après la fin de sa mise en résidence surveillée. Crédits : page Facebook de Kem Sokha
Écrit par Pierre Motin
Publié le 10 novembre 2019

Le tribunal municipal de Phnom Penh a allégé dimanche les conditions de la libération sous caution de Kem Sokha, qui peut désormais circuler librement au Cambodge. Le dirigeant de l'opposition, arrêté en 2017 pour trahison, était en résidence surveillée depuis septembre 2018.

Plus de deux ans après son arrestation, Kem Sokha peut désormais librement circuler au Cambodge. Le tribunal municipal de Phnom Penh a allégé dimanche les conditions de la libération sous caution de Kem Sokha, qui était en résidence surveillée depuis septembre 2018. Le dirigeant de l’opposition ne peut toutefois pas quitter le Cambodge ou mener des activités politiques.

L’opposant fait toujours l’objet d’une plainte pour trahison et conspiration avec des puissances étrangères, et aucune date n’a été communiquée pour son procès, plus de deux ans après sa mise en examen. Kem Sokha a été arrêté dans la nuit du 2 au 3 septembre 2017, environ un mois avant la dissolution du CNRP, le principal parti d’opposition cambodgien dont il était président. Malgré sa libération sous caution en septembre 2018, Kem Sokha ne pouvait pas quitter un périmètre très limité autour de son domicile à Phnom Penh, ni rencontrer des militants de l’opposition, s’adresser aux médias ou participer à quelque activité politique que ce soit.

Un document publié par le tribunal municipal de Phnom Penh justifie ces nouvelles mesures au regard de la santé de l’opposant et de la coopération dont il a fait preuve par rapport aux mesures imposées par la justice cambodgienne.

« En tant que personne innocente qui a été emprisonnée pendant deux ans, je continue à demander que les poursuites à mon encontre soient abandonnées, a déclaré Kem Sokha sur Facebook dimanche 10 novembre. La décision d'aujourd'hui doit être un premier pas, mais de nombreux autre Cambodgiens et moi-même, qui avons perdu notre liberté politique, avons besoin de solutions réelles et de justice. »

L’arrêt de la mise en résidence surveillée de Kem Sokha intervient alors que les opposants Sam Rainsy et Mu Sochua sont actuellement en Malaisie et tentent de rejoindre le Cambodge. En outre, la Commission européenne doit finaliser le 12 novembre un rapport dans le cadre de la procédure de suspension de l’accord préférentiel Tout sauf les armes. Cet accord, qui permet au Cambodge d’exporter en direction du marché européen, est d’une importance capitale pour l’économie cambodgienne.

« Personne ne devrait oublier qu’alors que Kem Sokha était injustement en résidence surveillée à son domicile, le gouvernement cambodgien a réprimé les militants du CNRP dans le pays, a indiqué Phil Robertson, directeur adjoint du bureau Asie de l’ONG Human Rights Watch. Les poursuites contre ces militants devraient être abandonnées, et ils devraient revenir auprès de leurs familles pour profiter de la fête des eaux. » 

D’après un rapport publié le 5 novembre par Amnesty International, au moins 41 arrestations de membres du CNRP ont eu lieu depuis la mi-août. Selon les comptes de l’ONG, 88 personnes ont été poursuivies pour des motifs politiques depuis lors.

 

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Publié le 10 novembre 2019, mis à jour le 10 novembre 2019

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