

Le procès en appel de Khieu Samphan, convaincu de crime contre l’humanité en première instance a débuté le lundi 16 août à Phnom Penh.
L'accusé était présent au tribunal lundi, le visage recouvert d'un masque, les personnes présentes à l'audience devant respecter les strictes restrictions du COVID-19. Les observateurs et les journalistes ont subi un test à leur arrivée et on leur a fait observer une distanciation sociale.
Condamné à la prison à vie
Les avocats de Khieu Samphan ont demandé lundi au tribunal d'annuler le verdict rendu en 2018 à son encontre dans un procès pour génocide, estimant qu'il n'avait pas suffisamment de raisons de conclure à sa culpabilité.
Les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, avaient condamné l'ancien président de l'époque des Khmers rouges, Khieu Samphan, 90 ans, à la prison à vie pour génocide contre les minorités cham musulmane et vietnamienne et pour crimes contre l’humanité.
Les défenseurs de Khieu Samphan pensent que le premier procès n’était pas équitable.
Les défenseurs de Khieu Samphan ont fait valoir que la chambre de première instance, dans son verdict, n'avait pas fourni de motivation suffisante et avait violé son propre cadre juridique.
Ses avocats ont aussi fait valoir lundi que le tribunal soutenu par les Nations unies avait adopté une "approche sélective" des témoignages et n'avait pas accordé l'importance voulue aux preuves en sa faveur.
Ils ont également déclaré que le tribunal l'avait condamné sur la base de critères juridiques qu'il ne pouvait pas connaître lorsque les crimes présumés ont été commis, il y a plus de 40 ans.
L'avocat Kong Sam Onn a déclaré aux juges de la Cour suprême présents à l'audience qu'ils devaient rejeter le jugement de la chambre.
"Le jugement contre Khieu Samphan n'a aucun effet juridique, il devrait être nul et non avenu", a déclaré l'avocat, ajoutant que Khieu Samphan avait été privé du droit à un procès équitable.
"Si les juges ne respectent pas leur propre loi, c'est la fin et ce sera un échec »
a t-il ajouté.

Des crimes atroces et barbares
Le co-procureur Chea Leang a défendu le jugement de 2018 en affirmant que les preuves de la condamnation étaient "étendues, diverses et convaincantes".
"L'appelant fut l'un des principaux dirigeants (...) qui a commis des crimes atroces et barbares contre son propre peuple pour les atteindre objectifs politiques et idéologiques de son parti", a déclaré Chea Leang.
L'audience dans une salle d'audience spéciale à Phnom Penh doit durer jusqu'à jeudi ou vendredi et Khieu Samphan devrait témoigner à la clôture de l'audience en appel, selon un responsable du tribunal.
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