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BUCAREST CENTENAIRE - Le palais Cotroceni, un conte de fées

L’histoire du domaine Cotroceni semble respecter une vieille tradition nationale, car il date d’une époque aujourd'hui révolue, quand la Valachie était encore soumise au pouvoir du seigneur Serban Voda Cantacuzino. Le monastère dédié à L’Assomption de Marie en constituait la pierre angulaire ; respectant l’ordre du roi Charles I, l’architecte de la Cour Royale, Paul Gottereau a construit autour d’elle un palais princier monumental. Même si un siècle s’est déjà écoulé depuis la Grande Union de 1918, le Palais Cotroceni demeure la résidence des gouverneurs de la Roumanie réunie, qu'ils soient monarques ou présidents.

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Wikimedia / Alexandru.Kocsis
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 3 août 2023, mis à jour le 3 août 2023

Sous la coupole de l’église fondée par le prince Serban Cantacuzino, fleurissait l’or de l’Empire Byzantin, les arabesques, une douzaine de colonnes en pierre et les fameuses icônes du peintre Parvu Mutu. Autour d’elle, on trouvait les cellules des moines, le cabinet du prieur et le clocher. Tous ces édifices étaient situés sur l’ancienne colline de Cotroceni, veillant sur la cour seigneuriale de la vallée. Plus tard, le domaine appartiendra au voïévode Constantin Brancoveanu qui le développera du point de vue artistique et culturel. Etant transmis de génération en génération, l’État deviendra finalement le propriétaire de l’ensemble Cotroceni, juste après l’Union des Principautés Roumaines de 1859.  

 


Le peuple roumain, mais surtout les habitants de la capitale doivent au roi Charles I l’existence de plusieurs bijoux architecturaux dont le Palais Cotroceni. Les anciennes maisons seigneuriales furent démolies, et à leur place, le monarque voulait faire construire la future résidence officielle du prince Ferdinand et de la princesse Marie. Les travaux ont commencé durant la dernière décennie du XIXe siècle, respectant les plans réalisés par l’architecte français Paul Gottereau. Au fil du temps, il manifeste une prédilection toute particulière pour le langage architectural néo-classique. Contrairement à toute attente, le Palais Cotroceni se remarque par un éclectisme luxueux et raffiné, dont la source d’inspiration première se trouve dans la moitié occidentale de l’Europe. Les éléments du style néo-roumain apparaissent après la fin de la Première Guerre mondiale, suite aux modifications effectuées dans l’aile Nord du palais. L’architecte roumain Grigore Cerchez y rajoute un porche et deux terrasses rappelant ainsi le vieux style brancovenesc.

 


Chaque pièce de son enceinte semble imprégnée de la personnalité de la jeune princesse Marie. Celle-ci déclarera plus tard dans ses mémoires, que dès sa plus tendre enfance, elle rêvait déjà à la création de résidences idylliques - des icônes fières de son âme. Dans la biographie de la reine Marie écrite par l’écrivaine américaine Hannah Pakula, le Palais Cotroceni semble tout droit sorti d’un conte de fées oriental avec des touches modernistes. Ainsi, quelque soit son goût - byzantin, Renaissance ou Art Nouveau - le milieu domestique de la reine était toujours théâtral. Elle aimait les plafonds aux caissons et les murs étranges, aux nuances dorées et aux couleurs chaudes. En général, les sculptures, les bossages et les chapiteaux des colonnes reproduisaient des motifs végétaux ; la reine aimant passionnément la nature: partout, il y avait des tas de fleurs, au moins un ou deux vases sur chaque table et des jardinières immenses sur le plancher. Pour les meubles sculptés et dorés, spécifiques du style Louis XVI, on a préféré le bois de tilleul, d’orme ou d’ébénier. On y a rajouté des statuettes en jade, des cheminées en marbre, des peaux d’animaux, des oreillers en soie naturelle, brodés à la main, des chandeliers en cristal ou des tableaux aux encadrements en métaux précieux.   

 


En le traversant d’un bout à l’autre, le palais peut évoquer la beauté d’un testament pieux. Avant de mourir, la reine Marie ouvrait son âme devant le peuple roumain : "j’ai embelli les lieux où il m'a été donné de vivre. Si toutes ces belles choses te rappellent un peu de moi, alors je serai pleinement récompensée pour tout l’amour que je t’ai donné, car la beauté a été mon credo."

 

 

Sources : Historia.ro, Muzeulcotroceni.ro

 

Ana Maria Rosca 

 

 
 

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