Promenez-vous le long du fleuve
Ville portuaire depuis des siècles, Brăila a connu une période importante de développement vers la fin du 19ème siècle et le début du 20ème. C’était alors un port important par lequel transitait la plupart des marchandises entrant et sortant de Roumanie et disposait même d’une Bourse aux céréales, où le prix des céréales était fixé.
Une promenade autour du fleuve vous révélera quelques traces de ces temps passés. On peut citer par exemple le bâtiment récemment rénové de l'ancienne Gare Fluviale (Gara Fluvială), qui accueillait à l'époque des centaines de passagers voyageant à bord de navires à vapeur, ou le moulin de Violattos, qui était à son ouverture l'un des plus grands moulins à vapeur d'Europe de l'Est. Construit par l'ingénieur Anghel Saligny, qui a également conçu le pont de Cernavodă sur le Danube, ce moulin était la propriété de la famille grecque Violattos. Le bâtiment de six étages avait de grands entrepôts et un accès à la voie ferrée et au port. Enfin, l'esplanade du Danube, qui mène au bord du fleuve, est composée d'un ensemble de fontaines, parmi lesquelles figure la fontaine cinétique (Fântâna Cinetică).
Explorez la vieille ville
Le vieux centre de Brăila, qui rappelle la prospérité de la ville au tournant du siècle dernier, a été déclaré monument historique. S'étalant sur plus de 160 hectares, il comprend de nombreux bâtiments magnifiques, dont une partie a malheureusement besoin d'être rénovée.
La place Traian remonte à 1833 et s'appelait auparavant la place de Rally, d’après le nom du propriétaire du théâtre Maria Filotti, un édifice important de la ville et l'un des plus anciens théâtres du pays. La place abrite l'église des Saints Archanges Michel et Gabriel, qui se démarque par le fait d’être l'une des rares églises orthodoxes du pays sans clocher. La raison vient du fait que l’église était autrefois une mosquée, une autre trace de l’histoire multiculturelle de la ville, puisque Brăila faisait partie d’une unité administrative (raia) sous l’empire ottoman, et ce jusqu’au début du 19e siècle.
Le Grand Jardin de Brăila, un parc public créé au XIXe siècle mérite également le détour (à admirer son horloge historique), tout comme le musée Carol I de Brăila, installé dans l'ancien Casino Armelin et le théâtre Maria Filotti, qui a accueilli des représentations d'artistes tels que l'actrice Sarah Bernhardt et le compositeur George Enescu. L'Eglise Grecque, un témoin de l'importance de la communauté grecque de la ville, est un autre repère à visiter.
Les catacombes
Non ouverts aux touristes, les catacombes (hrube en roumain) sont les vestiges d'un système de défense construit sous l'occupation turque de Brăila. Ils servaient au transport souterrain de différentes marchandises vers la rivière. Les autorités locales ont annoncé dans le passé leur intention de les réorganiser et de les introduire dans le circuit touristique, mais cela n'a pas encore été fait. Dans certaines parties de la ville, de petites enseignes signalent leur présence en tant que sites historiques. Certaines parties des catacombes ont été identifiées dans la zone de la vieille ville, alors que d’autres se trouvent sous des propriétés privées.
Suivez les traces des personnalités nées ici
Brăila abrite les maisons commémoratives de l'écrivain Panait Istrati et de l'historien littéraire et critique Perpessicius, tous les deux nés dans cette ville. Istrati, qui a également écrit en français, est souvent lié à l'auteur français Romain Rolland, lauréat du prix Nobel de littérature en 1915, qui a écrit la préface de Kira Kiralina, lorsque cette œuvre d’Istrati a été publiée en 1923 dans le magazine Europe. À l’heure actuelle, la seule librairie française à Bucarest, la librairie Kyralina, doit son nom au personnage d’Istrati.
Un autre auteur né à Brăila était Mihail Sebastian. Son roman Depuis 2000 ans (De două mii de ani) de 1934 a été publié en anglais en 2016. L’ouvrage, qui traite de la montée de l'antisémitisme à l'époque, a été publié pour la première fois en Roumanie avec une préface du philosophe et journaliste Nae Ionescu, un mentor de Mihail Sebastian, également originaire de Brăila. Sebastian est également l'auteur du roman de 1935, La ville aux acacias (Oraşul cu salcâmi). D’ailleurs Brăila était surnommée auparavant la «ville aux acacias» en raison des nombreux arbres de cette espèce qu’on y trouvait. Cette année, quelque 650 acacias ont été plantés à la périphérie de la ville. La soprano roumaine d'origine grecque Hariclea Darclée est également née à Brăila, tout comme Ana Aslan, biologiste et médecin, pionnière de la gérontologie en Roumanie.
La petite zone humide de Brăila
La petite zone humide (Balta Mică) du parc naturel de Brăila est considérée comme un delta miniature abritant une riche biodiversité. Il s’agit également d’un site Natura 2000 et d’un site Ramsar (Convention de Ramsar sur les zones humides). On raconte que c’est ici que le légendaire hors-la-loi local Terente venait se cacher. Vous pourrez y observer la faune locale en prenant des bateaux qui vous emmèneront sur les canaux bordés de roseaux, à travers une végétation luxuriante.
Comment s’y rendre :
En voiture, Brăila se trouve à 196 km à l'est de Bucarest en prenant les autoroutes E60 et DN2B. En train, un trajet depuis Bucarest dure plus de 3 heures, avec CFR Călători ou l'opérateur privé Transferoviar Călători. La ville ne dispose pas d'aéroport.
Article en anglais ici: https://www.romania-insider.com/romania-travel-braila