Le Guide Vert Michelin nous emmène cette semaine à la découverte d'endroits moins connus de Roumanie, hors de sentiers touristiques habituels. Direction Buzău!
Situé au sud-est du pays, dans la région de Munténie, le département (județ) de Buzău cache des endroits insolites qui attendent d'être explorés : la tranquillité d’un vieux monastère, des paysages uniques en Europe et une jolie maison traditionnelle pleine de charme.
Le monastère de Ciolanu
Au nord-ouest de la ville de Buzău, le monastère orthodoxe de Ciolanu, attesté depuis le 16e siècle, surprend par la sérénité et la beauté de son emplacement, en haut d'une colline portant le même nom.
La vie monacale existe dans ces territoires depuis le 15e siècle, la preuve étant la découverte de plusieurs vieilles tombes d’ermites. Selon les croyances locales, ces traces ont inspiré le nom du monastère : « ciolanu » en roumain signifiant « grand os ».
Les deux églises que le monastère abrite ont été bâties à quelques siècles d’intervalle et se situent à une distance d’environ 100 mètres l’une de l’autre. Perchée sur le versant de la colline, la petite église d’en haut a été construite, selon certaines sources historiques, en 1589, par la reine Neaga, la femme du voïvode Mihnea II de Valachie. Celle-ci reste la plus intéressante, ayant des éléments spécifiques d’architecture. La deuxième église a été construite au 19e siècle, en 1828, par l’évêque Chesarie de Buzău. Elle domine le paysage par ses trois tours hexagonales, sa véranda (exonarthex) soutenue par dix colonnes et ses médaillons peints représentant des Saints qui décorent les murs à l’extérieur.
A travers les siècles, le monastère a été enrichi et réhabilité plusieurs fois. L’ensemble abrite aujourd’hui les deux églises, un petit cimetière, les habitations des moines et un musée d'une grande importance pour l’art et l’histoire ecclésiastiques de cette région. Ce dernier comprend aussi de nombreuses icônes orthodoxes peintes par Gheorghe Tattarescu.
A proximité de Ciolanu, se trouve l'incroyable Camp de Sculpture de Măgura, sorte de musée de sculptures en plein air. Celui-ci a fonctionné pendant le 20e siècle (1970-1985) et comprend de nombreuses œuvres en pierre.
Le plateau karstique Meledic
Etant une zone protégée, avec le statut de réserve naturelle, le plateau karstique Meledic offre des paysages surprenants, uniques en Europe. Situé dans le département de Buzău, sur le territoire administratif des communes de Lopătari et Mânzălești, il se trouve à une altitude entre 424 et 607 mètres.
Le relief du plateau est impressionnant, comprenant des blocs de sel couverts par de l'argile et de la marne (roche sédimentaire) qui, suite à l’infiltration de l’eau, ont donné naissance à des lapiés, à des ravines et à des petits canyons. Ces derniers cachent de véritables grottes creusées dans le sel (dont la plus grande grotte en sel d’Europe et la deuxième la plus longue au monde).
Formé sur un massif de sel, le lac karstique Meledic est néanmoins un lac d’eau douce qui, par sa morphologie, représente un phénomène unique en Europe. Connu aussi par les habitants de ces territoires comme ‘’le grand lac’’ ou ‘’le lac sans fond’’, il est aussi un des nombreux lacs d’eau douce de cette région.
A proximité du plateau Meledic, vers le sud, se trouve une intéressante structure pyramidale - la Pierre Blanche « La Grunj » (Piatra Albă « La Grunj ») - véritable monument naturel, situé dans la commune de Mânzălești, à la confluence de la rivière Slănic avec le ruisseau Jgheab. La petite montagne blanche dont le nom (grunj) signifie « grumeau », représente une importante réserve géologique, ayant 20 mètres de hauteur et un diamètre d'environ 15 mètres. Son sommet est dominé par une croix.
La Maison aux Blasons
Située dans la commune de Chiojdu, au nord-ouest de la ville de Buzău, la Maison aux Blasons est un monument historique d'une grande valeur architecturale. Elle a été construite au 18e siècle par des paysans libres appelés « Moșnenii Izbășoi », qui avaient le droit de prendre en propriété des grandes parcelles de terrain.
Le nom de la maison provient de ses huit blasons qui décorent les murs du grand porche ouvert situé au première étage et soutenu par des piliers en bois sculpté. Le blason central représente l’aigle bicéphale, le vieux symbole des empereurs byzantins, mais appartient aussi à la famille Cantacuzène, établie en Valachie après la chute de Constantinople en 1453. Ayant une grande importance historique et politique, la famille Cantacuzène a donné naissance à de nombreux princes de Valachie, façonnant l’histoire de cette région pendant plusieurs siècles.
La maison, avec une architecture traditionnelle roumaine, figure aussi sur le billet roumain de 10 lei!
Pour découvrir plusieurs destinations remarquables, consultez le Guide Vert Michelin Roumanie et les sites Internet : https://voyages.michelin.fr/ et https://www.viamichelin.fr/.
Equipe d’Edition et Photos :
Andra-Florentina Ostafi ;
Ecaterina-Paula Perju ;
Theodor Cepraga.
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