J’étais très récemment arrivée en Inde quand j’ai vécu mon premier 8 mars dans le pays. Au petit-déjeuner, j’ai tout d’abord été surprise de voir le serveur m’apporter un grand gâteau au chocolat plein de chantilly, avec une inscription marquée au chocolat fondu sur les bords de l’assiette : “ Happy women’s day ! ” Le gâteau n’était pas mauvais, mais je ne sentais pas particulièrement que c’était "ma fête" ! J’ai remercié poliment, puis ai continué à sourire tout au long de la journée quand presque chaque homme croisé ce jour-là me gratifiait du même message de vœux enjoué. Je me dois de dire ici que ce hiatus m’était aussi apparu en France où l’on m’avait une fois offert une rose rouge cette même date… Cette année, on appréciera la progression, une marque de petites culottes m’offrait la livraison gratuite pour l’occasion !
Or, toutes les bonnes intentions et tout le chocolat fondu du monde, aussi bon soit-il, n’ont pas réussi à camoufler le caractère inadéquat de la démarche. Non, le 8 mars n’est pas une journée qui vise à célébrer la femme dans tout ce qu’elle peut avoir de merveilleux, à l’instar de Julio Iglesias : "Vous les femmes, vous le charme… ", et, pas plus les "femmes des années 80" que les autres, n’en déplaise à Monsieur Sardou. Rien qui ne mérite dessert, offrandes ou largesses commerciales. Non. D’ailleurs, on notera qu’il n’y a pas de Journée internationale de l’homme, autre moitié de l’humanité, à qui il manque aussi une chanson de célébration digne de ce nom.
La journée du 8 mars a été officialisée par l’ONU en 1977 comme la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : une occasion importante pour revenir sur les conditions de vie et l’avancée de la situation des femmes dans la société.
Pourquoi une #journéedesfemmes, une journée spéciale par et pour les femmes ?
— ONU Femmes (@ONUFemmes) March 3, 2020
Parce que les femmes & filles veulent mettre fin aux barrières et discriminations basées sur leur genre.
Rejoignez la #GénérationÉgalité pour un avenir égalitaire
? https://t.co/eA9MdZLU8b #IWD2020
Nul besoin de souligner que ces luttes sont d’autant plus cruciales en Inde, où les difficultés, les discriminations et les violences peuvent atteindre des paroxysmes dramatiques. Nous en avions traité ici et beaucoup reste à écrire et à dire sur le sujet.
Cependant, l’Inde est aussi terre d’initiatives et d’espoir, ce qui est moins commenté. Au-delà du bilan sombre qu’il est nécessaire de dresser, il est important de mettre aussi en lumière les projets qui visent à lutter contre cet état de fait, ainsi que les portraits de femmes qui luttent et contribuent à bouger les lignes, à repousser les frontières, à changer les perceptions.
Ainsi, la rédaction a décidé de consacrer non pas une journée mais un mois entier aux luttes défendues par la journée du 8 mars. Nous publierons régulièrement des articles sur des associations et des personnalités, hommes et femmes, qui mettent leur énergie au profit de la promotion des droits des femmes jusqu’au 8 avril… et au-delà !
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez soumettre un sujet. Nous lirons vos commentaires avec plaisir.
En attendant, nous vous proposons de relire les portraits de femmes que nous avons réalisés en 2019. Voici la liste par ordre de publication :
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