Il a été révélé récemment que des réfugiés afghans ont été déplacés de leurs logements afin de laisser la place aux réfugiés ukrainiens.
Comme l’a révélé SchengenVisaInfo, de nombreuses familles afghanes, situées à Berlin, ont été forcées d’évacuer leurs logements afin de les laisser aux réfugiés ukrainiens. Tareq Alaows, membre du conseil d'administration du Conseil berlinois pour les réfugiés, confirme qu’une dizaine de ces 83 centres d'hébergements dédiés aux réfugiés ont dû être évacués en raison de l’arrivée de nouveaux réfugiés.
Miriam Arween, une afghane résidant à Berlin, explique qu’elle prenait le petit déjeuner avec sa famille quand un assistant social est venu leur dire de libérer les lieux dans les 24 heures pour des ukrainiens et qu’ils n’avaient aucune question à poser.
Alors que de nombreux médias et politiciens se sont montrés très chaleureux envers les ukrainiens, il a aussi été démontré que cette compassion n’était pas systématique pour tous les réfugiés, notamment les Afghans ou encore les Syriens. Un exemple illustrant ce propos est une série de vidéos publiées sur Twitter où de nombreux journalistes reprennent la théorie de Huntington, expliquant que les ukrainiens sont des “gens comme nous”, “civilisés”, “blonds aux yeux bleus” pour justifier l’aide dont ils avaient besoin. Ou bien des propos de Marine Le Pen, appelant les localités RN à accueillir des réfugiés ukrainiens car “bien sûr” qu’il fallait les aider, un an après avoir lancé une pétition pour dire “non à l’accueil massif de réfugiés afghans”.
Le département de l’Intégration, du Travail et des Services Sociaux du Sénat de Berlin a tenté de justifier cette décision, en expliquant qu’il n’avait pas d’autre option et qu’il regrettait “que cette mesure ait causé des difficultés supplémentaires aux familles afghanes [et que] les personnes concernées aient dû quitter leur environnement familier”. Tareq Alaows explique que, bien que le gouvernement ait justifié les expulsions en disant que les afghans résidaient dans des centres d'accueil créés pour des séjours courts, beaucoup des réfugiés y vivaient depuis plusieurs années et d’autres étaient dans de véritables logements.
En contrepartie, le gouvernement berlinois a annoncé que les réfugiés avaient été déplacés vers des logements dits permanents. Et alors que l’effort semble louable, il est expliqué que dans le cas de Arween, ceux-ci se situent dans des bâtiments partagés avec des sans-abris et des personnes ayant un passé criminel, mettant à risque ces familles. Et malgré cette situation précaire, “la plupart d’entre eux étaient effrayés d’en parler, effrayés que cela puisse avoir un impact sur leur statut d’immigré” au vu des discriminations auxquelles ils font déjà face quotidiennement.
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