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Le système de retraite en Allemagne

Retraitée © Eduardo Barrios - UnsplashRetraitée © Eduardo Barrios - Unsplash
Retraitée © Eduardo Barrios - Unsplash
Écrit par Lola Barberousse
Publié le 30 janvier 2023, mis à jour le 31 janvier 2023

Alors que les mobilisations françaises reprennent en ce mardi 31 janvier, que l’hostilité à la réforme des retraites proposée par Elisabeth Borne et son gouvernement prend de l’ampleur au sein de la société française, les questions sur le système de retraite français affluent. Le Petit Journal vous propose un détour vers son voisin outre Rhin pour comprendre comment fonctionne le système de retraite allemand. 

 

Cotisations, répartition, capitalisation…

Le système allemand est un système dual, il correspond à un système par répartition mais aussi par capitalisation. Il est le même pour tous les salariés sans distinction public/privé ou de critères de pénibilité. Il existe trois manières de cotiser pour sa retraite, certaines sont obligatoires, d’autres facultatives.

Le régime obligatoire de la Deutsche Rentenversicherung

Les salariés doivent cotiser à une caisse de retraite de base. Ces cotisations correspondent alors à 20% du revenu de chaque travailleur qui cotise à la Deutsche Rentenversicherung. Les complémentaires n’étant pas obligatoires, la pension retraite est plus faible. En général, elle revient entre 35% et 48% du salaire net.

Les complémentaires employeurs

Chaque employeur peut décider de cotiser à une complémentaire retraite pour l’entreprise. Chaque salarié voit donc une autre partie de son salaire prélevé pour cotiser à une complémentaire qui lui assurera une pension plus importante au moment de son retrait du monde du travail.

Les complémentaires individuelles, la rente Riester

Le gouvernement allemand a mis en place des incitations fiscales à souscrire à une complémentaire retraite individuelle. Son objectif futur est que la plupart du système de retraite puisse se financer par capitalisation en raison d’un système de répartition qui devient complexe à maintenir à l’équilibre. Les salariés allemands sont incités à épargner individuellement pour financer leur propre retraite en versant mensuellement un pourcentage de leur salaire brut. 

La retraite, pour eux ce sera 67 !  

En 2007 le Gouvernement d’Angela Merkel se lance dans une réforme de la retraite. La population allemande étant vieillissante, il devient urgent de travailler plus pour retrouver un équilibre du système. Il est donc décidé de repousser progressivement l’âge légal de départ à la retraite à partir de 2011 pour arriver à 67 ans en 2029. En janvier 2023, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 65 ans et 11 mois. 

Cependant, la Banque Centrale Allemande déclarait que malgré ce recul de l’âge à la retraite, le système aurait toujours du mal à s’équilibrer en raison du vieillissement de la population. Elle préconisait donc de repousser à nouveau l’âge légal de départ à la retraite pour arriver à 69 ans à l’horizon 2070.

Durée de cotisation, travailler plus longtemps

Pour partir à la retraite et bénéficier d’une pension à taux plein (c’est-à-dire qui correspond en moyenne à plus de 40% de ses revenus nets) il faut avoir cotisé pendant 45 annuités. Dans ces années, sont ôtées les années « d’éducation des enfants » permettant aux femmes de ne pas être pénalisées par la maternité mais ne sont pas comptées les années de chômage pénalisant les carrières irrégulières.

Retraite anticipée, pension coupée

En réalité, il est possible de partir à la retraite anticipée à condition d’avoir cotisé pendant 35 ans minimum et d’avoir atteint l’âge de 63 ans. Cependant, la retraite anticipée provoque une baisse de la pension. Celle-ci diminue de 0,3% par mois qui aurait dû être travaillée. Pour exemple, un salarié qui prend sa retraite 12 mois avant son départ légal supposé, subira une diminution de 0,3% de sa pension.

Et pour les expats ?

Vous vous imaginez déjà devoir travailler 45 ans en Allemagne alors que vous avez commencé à cotiser en France ? Pas de panique. Il existe des accords bilatéraux entre la France et l’Allemagne qui transfèrent les droits acquis. C’est-à-dire que les années de cotisations françaises sont transmises en Allemagne et inversement. Cette disposition ne s’applique cependant qu’aux régimes de base et ne concernent pas les complémentaires.

Un système vraiment efficace ?

La réforme du gouvernement Merkel à l’aune des années 2000 était justifiée par la nécessité de retrouver un équilibre dans le système par répartition. Cependant, son efficacité est largement remise en question par les Allemands. En effet, plus de 19% des retraités sont considérés comme pauvres et 11% d’entre eux se voit dans l’obligation de continuer à travailler entre 65 et 74 ans afin de pouvoir continuer à vivre. Afin de pallier cette nouvelle précarité, le gouvernement allemand a mis en place un minimum vieillesse au début de l’année 2021. Une réflexion pour entamer une nouvelle réforme serait en discussion dans chacun des partis selon Les Échos.   

 

Pour y voir plus clair

Voici les points à retenir pour comprendre le système de retraite allemand :

  1. Système par répartition et par capitalisation qui repose sur trois niveaux de cotisations différents : obligatoire, entreprise, individuel.
  2. Âge légal de départ à la retraite repoussé à 67 ans à l’horizon 2029 avec un minimum de 45 annuités de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
  3. Possibilité d’une retraite anticipée à partir de 63 ans et 35 annuités de cotisation mais décote sur chaque mois non travaillé.

 

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