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Législatives 2024- Asma Rharmaoui-Claquin (Front Populaire): "agir face aux urgences"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Asma Rharmaoui-Claquin, candidate du Front Populaire pour la 7ème circonscription (Allemagne, Albanie, Autriche, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Pologne, Roumanie...), a répondu à nos questions.

Asma Rharmaoui-ClaquinAsma Rharmaoui-Claquin
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 23 juin 2024, mis à jour le 26 juin 2024

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Conseillère juridique et politique à l'Association fédérale de l'Energie et de l'Eau, mon travail consiste à faire respecter les objectifs de transition énergétique de l'Allemagne. Binationale, j'habite depuis presque dix ans en Europe Centrale, à Brême, Fribourg en Brisgau puis à Berlin. Active dans le secteur associatif via mon engagement à Francais du Monde - ADFE, je suis également membre du collectif Foodsharing Germany qui lutte contre le gaspillage alimentaire. De par mon parcours personnel et professionnel entre la France, le Maroc, le Togo et l'Allemagne, je suis particulièrement consciente des problématiques rencontrées par les Français de l'étranger.

Avec ma suppléante Audrey Leclerc, membre des Écologistes et de Bündis90/Die Grünen, nous portons les valeurs progressistes et démocrates de l'Union de la gauche écologiste. Maman d'une petite fille franco-allemande, Audrey est conseillère des Français de l'étranger en Allemagne du Sud et siège à l'Assemblée des Français de l'étranger.

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Ma génération a marché pour le climat durant des années, sans effet. Il nous faut absolument agir face aux urgences de notre temps. Le dernier rapport du GIEC indique qu'il reste trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre. L'urgence est aussi sociale. D'après le dernier rapport d'Oxfam, aujourd'hui en France, les cinq premières fortunes de France possèdent autant que les 40% des plus pauvres en France. La maltraitance des politiques publiques actuelles se fait très directement sentir aussi par les Français-es de l'étranger, par exemple via les coupes budgétaires dans les secteurs consulaires et de santés publics. 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ? 

Europhile depuis toujours, j'ai effectué l'intégralité de mes études dans notre circonscription. Cette ouverture au monde et cet enrichissement culturel ont entre autres été rendus possible par l'Union européenne et ses programmes d'échanges, qui permettent la reconnaissance des diplômes et la libre circulation des personnes. Élue députée, je me battrai entre autres pour un accès facilité aux bourses d'étude afin que l'intégration européenne par l'éducation ne se heurte pas à une barrière financière. De plus, mon poste de conseillère politique et juridique à l'Association fédérale de l'Energie et de l'Eau a forgé mon expertise territoriale en Allemagne, particulièrement concernant les sujets de coopération transfrontalière mais aussi de transition énergétique, des sujets dont l'Europe de demain a besoin.

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Je suis la première de ma famille à avoir fait des études universitaires. Cela a été possible grâce à l´école républicaine laïque et gratuite. Je veux que d'autres puissent bénéficier de cette chance, y compris à l'étranger. Je me battrai pour donner davantage de moyens à l'Agence de l'Enseignement du Français à l'étranger. Une des mesures du Nouveau Front Populaire est de permettre un enseignement de qualité en réduisant le nombre d'élèves par classe. Profondément féministe et préoccupée par les atteintes aux droits humains fondamentaux, notamment en Pologne et en Hongrie, je m´engage à garantir l´accès à l´avortement aux Françaises résidant dans ces pays via les médecins-conseil dans les ambassades. Il n'est pas acceptable que la liberté pour toutes et tous de disposer de leur corps soit remise en cause.

En tant que Française de l'étranger et travaillant au sein de l'ambassade française à Berlin, j'ai assisté à la désertification des postes consulaires année après année. Le plan Action Publique 2022 du gouvernement d´Emmanuel Macron, et son objectif affiché de 120 000 suppressions de postes dans la fonction publique a créé un climat délétère. 

Comment voyez-vous le mandat de députée ? 

La députée des Français de l´étranger détient une fonction de représentation diplomatique sur sa circonscription, mais elle représente aussi la Nation dans son ensemble. Élue sur la base d'un programme commun de gauche progressiste et démocrate, je voterai en faveur de politiques servant l'intérêt général et une construction européenne solidaire, avec le mieux-disant écologique et social comme leitmotiv. Femme de terrain, je continuerai à être impliquée localement afin de comprendre au mieux les enjeux auxquels sont confrontés mes concitoyens au quotidien. Le tissu associatif local inspire les politiques et doit être renforcé par celles-ci. Par ces voies, je porterai les problématiques des Français et Françaises à l'Assemblée nationale avec intégrité.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Au-delà des orientations générales, il y a des défis spécifiques auxquels les Français et Françaises de notre circonscription sont confrontés. Il n'est pas acceptable que l'égalité face au service public pour les Français de l´étranger ne soit pas respectée. A titre d'exemple, lors des dernières élections présidentielles, le vote électronique n'a pas été possible. Les Français résidant dans des zones périurbaines et rurales ont donc dû faire plusieurs centaines de kilomètres pour aller voter. Voilà comment se traduit la réforme lancée par la majorité présidentielle. Avec le Nouveau Front Populaire, nous garantirons un service de proximité en généralisant les tournées consulaires.

Après la crise de la Covid-19 de nombreux entrepreneurs français de notre circonscription ont été confrontés à des difficultés financières sans réel accompagnement de la part des autorités consulaires. Afin d'apporter une véritable aide à ce tissu entrepreneurial lors de crises majeures, le Nouveau Front Populaire propose de créer un registre des entrepreneurs français à l'étranger.

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

La campagne s'inscrit pleinement dans une union de la gauche écologiste déjà présente depuis plusieurs années sur notre circonscription, même en dehors des périodes électorales. Nous étions mobilisés ensemble contre la réforme des retraites. Je suis soutenue par l'ensemble des conseillers des Francais et Francaises de l'étranger de gauche écologiste et progressiste en Allemagne mais aussi en Pologne, Autriche, Slovaquie et  Slovénie. La déléguée du gouvernement fédéral allemand à la culture et aux média, Claudia Roth s'est positionnée en faveur de ma candidature. Cet élan est aussi citoyen, des centaines de Français se mobilisant depuis l'annonce de la dissolution pour organiser des réunions publiques et des tractages pour le Nouveau Front Populaire. Le pôle militant transfrontalier d'Alsace, Moselle et Baden-Württemberg est également très actif dans les villes proches de la frontière française.

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Les mots d'ordre de ma campagne sont Union européenne, justice sociale, et transition énergétique. L'Union européenne, premièrement, doit être au service de l'ambition écologique et sociale. La protection de la biodiversité, une politique d'accueil et d'insertion digne, l'harmonisation des droits des femmes par le haut, selon le pays de l'UE qui leur accorde le plus de droits, sont des chantiers prioritaires. Ensuite, je désire en finir avec la précarité dans laquelle les injustices sociales et fiscales plongent une immense partie de la population. Enfin, la transition énergétique, avec le passage à 100% d'énergies renouvelables dès 2050, est un point clé du programme que je m'engage à défendre. Je souhaite par ailleurs porter l'inscription de la règle verte dans la Constitution, selon laquelle on ne prélève pas plus de ressources sur la nature que ce qu'elle peut reconstituer. Concrètement, je souhaite soutenir les projets écologiques et solidaires portés par le tissu associatif local. Enfin, notre circonscription est, de part sa localisation, au cœur des échanges européens. J'encouragerai donc activement le développement du réseau ferroviaire international et la généralisation du train de nuit afin de promouvoir une mobilité décarbonée et abordable pour nos ressortissants. 

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