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« Alles gesagt ? », le podcast pour vraiment tout dire

Podcast "Alles gesagt ?"Podcast "Alles gesagt ?"
© Jukka Aalho - Unsplash et logo © "Alles gesagt ?"
Écrit par Guillaume Tarde
Publié le 12 janvier 2022, mis à jour le 15 janvier 2022

De 12 minutes à plus de 8 heures. Dans ce podcast, lancé par deux journalistes du Zeit, la durée des épisodes varie selon les invités qui choisissent de terminer la discussion après avoir tout dit.

 

Un podcast qui se veut sans filtre

« Alles gesagt ? » est un podcast dont le premier épisode fut lancé le 23 avril 2018. Créé par Jochen Wegner et Christoph Amend, « Alles gesagt ? » se veut novateur dans son format pour offrir une expérience unique aussi bien à l’auditeur qu’à l’invité.

 

Les deux journalistes du Zeit ont imaginé un podcast dans lequel l’invité est maître de l’émission et peut décider d’arrêter l’épisode quand il le souhaite. Jochen Wegner et Christoph Amend conviennent en effet avec l’invité d'un mot que ce dernier doit prononcer lorsqu’il estime avoir tout dit et qu’il veut mettre fin à l’enregistrement. Les épisodes ne font donc l’objet d’aucun montage pour offrir une grande liberté de parole aux participants mais aussi une expérience de transparence inédite pour les auditeurs.

 

Ce format nouveau offre des épisodes dont la durée varie sensiblement. Pour exemple, l’enregistrement d’Ulrich Wickert n’a duré que 12 minutes quand celui du youtubeur Rezo s’est étalé sur 8 heures et 40 minutes.

 

À quoi s’attendre ?

Avec 47 épisodes, « Alles gesagt ? » offre une certaine diversité de contenu avec des invités d’horizons différents. Plusieurs hommes et femmes politiques se sont prêtés à l’exercice à l’image de Robert Habeck, vice-chancelier d’Allemagne, Christian Lindner, président du FDP et ministre fédéral des Finances ou encore Annalena Baerbock, ministre fédérale des Affaires étrangères.

 

Plusieurs écrivains ont également été conviés à se livrer dans ce podcast comme Paul Auster, qui fait partie des rares personnes à s’être exprimées en anglais avec Ai WeiWei, Yuval Harari et Ian McEwan.

 

Dans tous ces épisodes, l’auditeur retrouve des jeux qui sont devenus des incontournables, tel que le « A ou B ». Dans ce jeu, l’invité n’a que quelques secondes pour choisir entre les deux options qui lui sont proposées, par exemple : « se lever ou repousser le réveil », « viande végétarienne ou plus jamais de viande », ou plus simplement « Trump ou Poutine ». Dans cette séquence de rapidité, le mot qui met fin au tournage peut se glisser dans les choix, comme pour Ulrich Wickert qui a établi son record de 12 minutes sur une erreur d’inattention.

 

Cette séquence devenue culte fait désormais l’objet d’un épisode à part entière de lequel sont compilées les 34 éditions précédentes de ce jeu pratiqué par tous les invités.

 

Par ailleurs, l’absence de montage donne à l’auditeur l’occasion de vivre un moment particulier, comme un huis clos dont il serait le seul observateur. La longueur de certaines émissions permet donc à l’audience de prendre part aux repas qui s’organisent parfois. La nourriture est un thème qui revient régulièrement et l’on assiste à des dégustations de café ou de currywurst. Les participants apportent parfois certains mets qu’ils apprécient et souhaitent présenter. Cette séquence prend une tout autre envergure lorsque le chef étoilé Tim Raue est invité et dévoile un döner spécial préparé par Mustafa ou encore des chips et du salami à la truffe.

 

Tout dire c’est bien mais est-ce trop ?

Si le podcast rencontre un grand succès, certaines voix s’élèvent non forcément contre le principe du format mais plutôt contre son exécution. C’est le cas de Sandro Schroeder qui pointe du doigt certains aspects du programme, dans un article publié sur Über Medien.

 

Dans son article, le journaliste regroupe pêle-mêle ce qui le gêne dans « Alles gesagt ? ». Il mentionne tout d’abord qu’un tel format, sans coupure, loin d'être toujours utile, est parfois désagréable. Les bruits de bouches lors de repas et tous les bruits parasites associés à ce moment peuvent, effectivement, devenir agaçants. Il se questionne par ailleurs sur l’intérêt de laisser des lapsus ou des doublons qui, selon lui, alourdissent le programme sans que cela ne soit nécessaire. 

 

Toute cette critique formulée par Sandro Schroeder repose sur un point, fondamental, qu’il évoque ensuite : la longueur des épisodes. S’il ne remet pas en question le principe de laisser la libre parole à l’invité, le journaliste interroge l’utilité d’un enregistrement de 7 ou 8 heures. Selon lui, de nombreux passages sont en trop et le podcast gagnerait à les supprimer. Il conclue en outre son propos en citant un tweet de Roman Mars, un habitué des podcasts : « If you have 100,000 listeners and you edit out one useless minute you are saving 100,000 wasted minutes in the world. You're practically a hero » (Si vous avez 100 000 auditeurs et que vous supprimez une minute inutile, vous sauvez 100 000 minutes perdues dans le monde. Vous êtes pratiquement un héros).

 

Pourtant, supprimer ne serait-ce qu’un morceau d’épisode reviendrait à dénaturer le projet dans son intégralité et c’est bien cette absence de montage qui fait le succès du programme. Chacun ne porte pas d’intérêt à tout ce qui est dit, mais chaque sujet abordé intéresse sûrement au moins une personne et c’est pour cela qu’il faut au moins accorder à « Alles gesagt ? » le mérite d’exister.

 

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