Le Centre Pompidou de Málaga consacre une expo à Kandinsky, invitant à ressentir ses œuvres et plonger dans un univers où la couleur devient un langage vibrant.


Un jour historique pour Málaga
Il y a des jours qui marquent une ville. L’inauguration de l’exposition Kandinsky au Centre Pompidou de Málaga en fait partie. Après quinze ans d’attente et d’efforts, cet événement symbolise bien plus qu’une simple rétrospective : il célèbre une Europe culturelle forte et unie, une Europe qui croit au pouvoir de l’art pour rassembler.

L’atmosphère de la conférence de presse était à l’image de cette rencontre entre cultures. Une salle baignée de lumières chaudes, une cinquantaine de personnes venues de divers horizons, et une émotion palpable. Parmi les intervenants, la commissaire, une allemande au timbre doux confiait avec malice lors de la conférence de presse :
« Ici, c’est Pablo Picasso, mais je vous assure, Kandinsky n’est pas mal non plus » - Angela Lamp
Málaga, déjà surnommée "capitale des musées", accueillait un nouveau trésor.
Kandinsky, un artiste aux mille visages
Vassily Kandinsky, c’est l’histoire d’un homme en perpétuel mouvement, un Européen avant l’heure. Né en Russie, il a vécu en Allemagne avant de finir sa vie en France. Ce parcours, fait d’exils et de rencontres, se reflète dans son œuvre. Chaque toile semble raconter une quête, celle d’un langage universel capable de toucher l’âme.
" Chercher la vibration de l’âme à travers la couleur " - Vassily Kandinsky

L’exposition dévoile une collection exceptionnelle, rendue possible grâce à la générosité de Nina Kandinsky, veuve de l’artiste. Plus de 1.500 œuvres et documents permettent aujourd’hui de plonger dans l’intimité du peintre : ses influences, ses lectures, sa musique.
L’émancipation des couleurs
Ce qui frappe en découvrant Kandinsky, c’est cette liberté totale qu’il donne aux couleurs. Peu importe la réalité, seule compte l’émotion que suscite l’œuvre. Ce bouleversement naît d’une révélation : en écoutant un opéra de Wagner, Kandinsky comprend que la peinture peut, comme la musique, créer des harmonies et des dissonances. Dès lors, il peint avec son cœur plutôt qu’avec ses yeux, donnant naissance à une abstraction vibrante et spirituelle. Après la Grande Guerre, cette quête prend encore plus de sens. Dans un monde en reconstruction, il cherche une beauté nouvelle, une vérité profonde.
« Le ciel est rouge, le cheval est vert » - Angela Lampe ( commissaire)

Málaga, terre d’inspiration
« Dans la constellation du Centre Pompidou, la plus belle étoile, c’est Málaga » - Laurent Lebon
Et comment ne pas être d’accord ? Avec cette exposition, Málaga affirme son rôle de carrefour culturel. Ici, Kandinsky trouve une nouvelle résonance. Ses œuvres ne sont pas de simples toiles accrochées aux murs, elles dialoguent avec la lumière andalouse, avec le bleu éclatant du ciel méditerranéen, avec l’énergie bouillonnante de la ville.

"Les couleurs sont les touches d’un clavier, les yeux sont les marteaux, et l’âme est le piano lui-même, aux cordes nombreuses, qui entrent en vibration" - Vassily Kandinsky
En pénétrant dans cette exposition, on ne regarde pas seulement des peintures. On ressent un frisson, une émotion pure.