La photographe Alisa Sibirskaya expose sa “Beauté Furtive” au Musée Russe de Malaga

Entre photographie et peinture, “Belleza Furtiva” est une beauté qui interroge

« Beauté furtive », exposée au Musée Russe de Malaga, nous interroge sur les plaisirs mondains qui seraient vides de sens et éphémères face à la certitude de la mort. Traditionnellement, les vanités représentaient des natures mortes : des fruits, des fleurs ou encore des animaux à différents états de décomposition qui illustraient alors la fugacité des plaisirs terrestres. Alisa Sibirskaya adapte alors ce thème pour aborder le caractère matérialiste de la vie moderne et offre une critique visuelle de notre dépendance accrue aux objets.

Inspirée par la philosophie de Jean Baudrillard et ses"trompes-l'œil", l'artiste crée des scènes qui transportent le spectateur à travers les époques de l'histoire de la peinture et lui permettent ainsi de réfléchir sur le temps présent. Entre exploration et introspection cette exposition propose un voyage intérieur ou l’interprétation personnelle en est le guide, ou “un journal intime” comme nous l’a expliqué l’artiste.

Mes photographies sont comme un journal intime, je ne parle pas de sirènes, de centaures ou de servantes de l'âge d'or hollandais, je parle de moi-même; tout ce qui apparaît dans les images est pour moi très spécifique. Mais l’art est surprenant, car c'est un code universel qui peut être interprété de mille façons

Quelques mots sur Alisa Sibirskaya 

Née à Krasnoiarsk en Sibérie en 1989, Alisa Sibirskaya, aujourd’hui opposante à Poutine, s’est d’abord formée à l’école de musique professionnelle avant d’entamer, à ses 16 ans, des études de théâtre qui lui permettront d’obtenir un diplôme en arts dramatiques à l'Académie d'État de Musique et de Théâtre de Krasnoïarsk.

Elle s’intéresse alors de près au théâtre psychologique russe, explorant à la fois des pratiques théâtrales modernes et expérimentales. Diplôme en poche, elle décide ensuite de voyager en Europe, et s’installe à Madrid pendant un an avant de rejoindre Barcelone où elle s’inscrit en photographie à l’Institut d’Études Photographiques de Catalogne. C’est à cette époque que Sibirskaya découvre le monde des arts plastiques, et s’inspire de la peinture des siècles passés : idées, techniques, perfection des formes, maîtrise de la lumière et de l’ombre…Elle y puise une grande partie de son inspiration.