L'exposition présentée jusqu’au 3 avril 2022 par le Musée Picasso de Málaga, “Le Paris de Brassaï. Photos de la ville que Picasso aimait”, montre le travail de l'un des photographes européens les plus renommés de la première moitié du 20e siècle, dont le travail a contribué à créer l'image universelle du Paris éternel.
Cette exposition met en lumière la relation professionnelle et l'amitié de Brassaï avec Picasso, qui le considérait comme le meilleur photographe de son œuvre.
Un photographe de l’avant-garde de Paris
Brassaï est arrivé à Paris en provenance de Hongrie en 1924. Il découvre peu à peu le dynamisme de la grande métropole. S'il a d'abord exploré ses nuits, il en est venu, au fil des ans, à faire une radiographie photographique précise de son architecture et de ses habitants. Il s'intègre ainsi à la fascinante communauté intellectuelle et artistique d'avant-garde de Paris - dont Picasso faisait partie - et en devient l'un des plus brillants témoins photographiques. Mais Brassaï n'est pas seulement un photographe, c'est aussi un artiste protéiforme qui dessine, écrit, sculpte, décore et réalise des films.
En tant que photographe, Brassaï a construit une topographie visuelle de la ville des lumière (et d'ombres) dans les années 1930 et 1940, mais cette exposition vise également à le montrer comme un créateur prolifique.
Le Paris des artistes
Le “Paris de Brassaï. Photographies de la ville aimée par Picasso” présente plus de trois cents œuvres, dont des photographies, des dessins et des sculptures, provenant pour la plupart des archives de la famille Brassaï (Succession Brassaï). Elle montre également des photographies et des œuvres d'art de Pablo Picasso aux côtés d'œuvres de Pierre Bonnard, Georges Braque, Lucien Clergue, Fernand Léger, Dora Maar et Henri Michaux. Films, affiches, partitions musicales, programmes de spectacles et une abondante documentation sur le Paris de ces années-là transportent le visiteur vers une époque mais surtout une ville inoubliables.
Une exposition qui met en relation cinéma, musique et arts
L'exposition est structurée en quatre sections qui mettent en relation le cinéma, les arts visuels, la littérature et la musique, autour de la photographie de l'un des plus célèbres photographes européens de la première moitié du XXe siècle.
Le parcours commence avec Qui est Brassaï, qui montre une production artistique caractérisée par sa liberté d'expression, Paris de jour, qui capture des scènes de la vie quotidienne; Paris de nuit, un voyage à travers une ville dans l’obscurité, qui évoque la mélancolie émanant de ses rues et de ses personnages ; et Conversations avec Picasso, qui rassemble des œuvres de deux artistes qui ont entretenu une longue relation tant professionnelle que personnelle.
Brassaï-Picasso, una amitié éternelle
La photographie a constamment accompagné Picasso, non seulement comme un témoignage de sa vie, mais souvent comme une révélation de sa personnalité, de son travail et de son environnement. Parmi les nombreuses relations qu'il a établies à Paris avec des écrivains, des essayistes, des dramaturges et des plasticiens, l'exposition du Musée Picasso se concentre sur la relation professionnelle et personnelle que Brassaï a entretenue avec Pablo Picasso.
Deux artistes qui ont changé l’art du 20e siècle
En décembre 1932, le critique d'art Tériade invite Brassaï à photographier Picasso, son atelier et ses sculptures, pour illustrer le premier numéro de “Minotaure”, une collaboration qui débouche sur une longue et sincère amitié, nourrie par leur admiration mutuelle. Le photographe est fasciné par la personnalité de Picasso, et ce dernier admire son regard sans préjugés. Ce sont deux amis étrangers dans une grande ville : l'un sera pour le 20e siècle l'un de ses grands photographes et l'autre l’immense artiste qui a changé l'histoire de l'art. Ils partagent un extraordinaire don d'observation et une grande curiosité. Tous deux collectionnent des objets étranges, jetés et trouvés par hasard, et leur intérêt commun pour l'art primitif, l'art brut, les ossements, la poésie et les graffitis est remarquable. Ils ont également en commun leur refus de se concentrer sur une seule discipline, leur désir d'explorer d'autres territoires créatifs.
Un photographe témoin exceptionnel de l’univers de Picasso
Cette relation privilégiée et cette complicité évidente ont fait de Brassaï un témoin exceptionnel de l'univers intime de Picasso : ses lieux de création, ses œuvres, sa famille et ses amis. Il a systématiquement photographié le travail de Picasso en matière de sculpture, car il était l'une des rares personnes à qui Picasso autorisait le libre accès à ses ateliers, et le premier à photographier ses sculptures. L'artiste de Malaga lui a successivement ouvert les portes de ses ateliers de Boisgeloup, de la Boétie et des Grands Augustins. Brassaï a une grande sensibilité aux détails, il sait mettre de l'ordre dans le désordre et disposer ses photographies de manière presque architecturale, donnant une nouvelle dimension aux œuvres créées par Picasso et aux objets et matériaux dont il s'entoure.
Un livre de Brassai qui dévoile Picasso et l’histoire de l’art
L'un des écrits les plus importants pour connaître Picasso est précisément un livre de Brassaï, Conversations avec Picasso (1964), un texte fascinant que Brassaï accompagne de plus de cinquante clichés, qui commence en septembre 1943 - onze ans après sa première rencontre avec le peintre - et s'achève en septembre 1962, offrant ainsi deux décennies de récit de Picasso et toute une atmosphère dont le peintre de Malaga était l'épicentre, tout en retraçant l'histoire de l'art et les événements de ces années-là.
La relation entre Brassaï et Picasso est restée intacte jusqu'à la mort de l'Espagnol en 1973. Brassaï est décédé dans le sud de la France en 1984 et a été enterré au cimetière du Montparnasse, dans la ville qu'il aimait, tout comme Picasso.
Un ouvrage bilingue de 105 photos édité pour cette exposition
Pour cette exposition, en coédition avec La Fábrica, le Museo Picasso Málaga a publié Brassaï (Paris & Picasso), un livre de photos comprenant cent cinq photographies pleine page et un extrait du texte dans lequel Henry Miller a baptisé le photographe "l'œil de Paris". Il s'agit d'une édition bilingue, reliée en carton chromo sur papier couché pour mettre en valeur les demi-teintes et les nuances des ombres et des lumières des œuvres.
Et un espace qui transporte dans le Paris de Brassaï
Un espace, “Paris. Photocall”, dans l'atmosphère d'un studio de photographie, invite aussi les visiteurs à se transporter dans le Paris mythique immortalisé par l'appareil de Brassaï, et qui rend compte d'une époque fascinante à travers les ressources visuelles et poétiques utilisées par l'artiste. Cet espace a été créé en collaboration avec Apertura.
Malaga sous l’œil de ses habitants
De la même manière que Brassaï a créé sa topographie visuelle particulière de Paris, le projet Las paredes de Málaga (Les murs de Málaga) construira progressivement, à partir d'un grand plan urbain de Málaga, une représentation de la ville qui contient le regard photographique de ses habitants. Ce projet est réalisé en collaboration avec l'OMAU.
Et une liste de musique que Brassai écoutait sur ce lien Spotify
Une collaboration exceptionnelle pour cet événement culturel
“Le Paris de Brassaï. Fotos de la ciudad que amó Picasso” est présentée du 19 oct. 2021 au 3 avril 2022. Elle bénéficie du parrainage de la Fundación Unicaja et la collaboration spéciale de la succession Brassaï, Paris ; de l'Institut Français de Séville et du Musée national Picasso-Paris. Les œuvres ont été prêtées pour cette exposition par le Centre Pompidou, Paris, le Musée national d'art moderne-Centre de créaton industrielle, la Collection Abelló, Madrid, la Collection La Cinémathèque Française, la Fundació Museu Picasso de Barcelona, Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte - Faba, IVAM Institut Valencià d'Art Modern, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen de Düsseldorf, Musée national Picasso-Paris, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid, et le Museum Ludwig Kóln, entre autres institutions et collections.