980 km, 20H de bus, pas d’USB-C, des toilettes capricieuses… Bordeaux-Malaga, version Koh-Lanta, sans feu de camp ni confort, mais avec une arrivée triomphale en Andalousie comme récompense.


980 km, 20 heures de trajet, un bus sans USB-C, des toilettes capricieuses et un chauffeur qui ne parle pas un mot de français… Bienvenue dans le bus Bordeaux-Malaga, où chaque passager devient un candidat involontaire de Koh-Lanta, sans le feu de camp ni la récompense finale (si ce n’est une arrivée triomphale en Andalousie).
Le choix du transport : entre galère et évidence
En tant qu'étudiante, trois options s’offraient à moi :
1. L’avion, 200€ l’aller, avec une escale absurde soit à Manchester, soit en Suisse. Pourquoi faire ? Personne ne sait. Peut-être pour admirer les douanes européennes en pleine action.
2. Le train… et en tant que connaisseuse aguerrie des transports français, je savais que ça finirait soit par une panne dans une gare paumée à la frontière, soit par un retard digne d’un film d’époque.
3. Le bus, 40€ tout compris, avec une ou deux valises et un sac en prime. Niveau porte-monnaie, il n'y avait pas photo. Banco !
20 heures pour revoir toutes ses décisions de vie
Si vous pensez que le plus dur dans un voyage, c'est de faire sa valise, détrompez-vous. Le vrai défi commence dès que vous mettez un pied dans un bus longue distance. 20 heures de route, c’est long. Suffisamment pour remettre en question toutes vos décisions de vie et, surtout, votre choix de moyen de transport.
Dès le départ, l’ambiance est donnée : toilettes en grève, ports USB-C déclarés hors la loi, et un éclairage tamisé façon discothèque douteuse. Le tout ponctué de pauses imposées qui surgissent pile au moment où vous sombrez enfin dans un sommeil (très relatif). À chaque arrêt, un rituel : descendre du bus, se pincer pour vérifier qu’on ne rêve pas, s’assurer que sa valise n’a pas pris la poudre d’escampette, puis errer sur une aire d’autoroute en quête d’un petit déjeuner qui ne vous rendra pas malade. Spoiler : échec.
Un casting de film de Noël
Dans un bus longue distance, on ne choisit pas ses compagnons de voyage :
- La mamie sociable qui veut tout savoir sur vous (même ce que vous ne savez pas).
- Les backpackers détendus, qui trouvent l’expérience "incroyable" et qui, eux, ont visiblement signé de leurs pleins grés pour cette galère.
- L’insomniaque au téléphone à 3h du matin, qui pense que tout le bus doit suivre les problèmes conjugaux de son cousin.
- Les fumeurs en crise, qui tapent du pied dès que le chauffeur décide de ne pas faire de pause.
Survivre à 980 km de huis clos
Et puis, il y a la gestion des besoins primaires. Aller aux toilettes devient une mission stratégique, impliquant négociations en espagnol basique duolinguo et Google Traduction en renfort.
"¿Cuánto tiempo hasta el próximo baño?" – Traduction libre : "Quand est-ce qu’on va s’arrêter ?"
20 heures de bus, c’est comme un lendemain de soirée… sauf que la soirée n’a jamais eu lieu. Vous êtes en mode gueule de bois perpétuelle, avec en prime des courbatures, un voisin qui prend votre épaule pour un oreiller, et une patience mise à rude épreuve. Mais qu’on se le dise : 40 euros pour traverser l’Espagne avec une ou deux grosses valises et un sac, c’est une aubaine! Il suffit juste d’avoir un mental d’acier et une tolérance élevée aux ronflements intempestifs de votre voisin.
L’arrivée à Malaga : la récompense ultime
Tout n’est pas si noir. Pendant 20 heures, vous traversez un pays entier, admirez des paysages magnifiques et vous prenez à rêver de sardines grillées et de paella au bord de la mer. Pendant que les TikToks vous montrent des gens en t-shirt sous le soleil andalou, vous réalisez qu’à Bordeaux, sans manteau, vous seriez en hypothermie. Et puis… enfin… Malaga. Palmiers, air marin, soleil éclatant. Comme dans Koh-Lanta, vous avez souffert, mais au bout, il y a la récompense.
Alors, prêt à tenter l’aventure en bus ?