Suite au rejet du pourvoi en cassation de Florence Cassez, la France a fortement et vivement réagi. Nicolas Sarkozy a souhaité le maintien des manifestations culturelles, mais le gouvernement mexicain, ulcéré, a indiqué qu'il se retirait de l'organisation de l'année du Mexique en France
Après avoir appris le rejet du pourvoi en cassation de leur fille, la famille de Florence Cassez a appelé les Français à boycotter le Mexique comme destination de vacances et à annuler la célébration de l'année du Mexique en France.
"On ne peut pas fêter le Mexique, alors que ma fille est toujours en prison là-bas", a indiqué la mère de Florence, Charlotte Cassez, lors d'une conférence de presse qui a eu lieu vendredi à Lille.
Appel au boycott
Cet appel au boycott a déjà le soutien de plusieurs responsables politiques en France. Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste et maire de la ville de Lille, a annulé l'exposition de gravures de l'artiste mexicain José Guadalupe Posadas, qui devait être inaugurée jeudi dernier. De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a fait savoir qu'elle n'assisterait à aucun des évènements et activités organisées à l'occasion de la célébration de l'année du Mexique en France, tout en précisant qu'il n'est pas encore question "d'annuler les festivités". Ces déclarations ont surpris le gouvernement mexicain, qui a demandé à la France de "ne pas surdimensionner une affaire d'ordre juridique" et a rappelé que les relations bilatérales vont bien au-delà d'un jugement à une citoyenne française. L'écrivain et ancien ambassadeur du Mexique en France, Carlos Fuentes, a appelé les gouvernements français et mexicain à ne pas annuler l'année du Mexique en France et à ne pas porter préjudice à la culture pour ce qu'il considère être un incident juridique.
Sarkozy maintient la manifestation, le Mexique se retire
Florence Cassez a indiqué lors d'une interview avec France Info qu'elle n'approuve pas totalement l'idée avancée par ses parents de demander l'annulation de l'année du Mexique en France, et qu'elle préfèrerait qu'on profite de ces festivités pour parler de sa cause...: "le pire qui pourrait m'arriver, c'est l'oubli?. Cependant, elle sait que "c'est l'arme dont ils disposent aujourd'hui.? L'annulation des célébrations de l'année du Mexique en France est une décision qui incombe au Président de la République. Après avoir reçu les parents de Florence Cassez, Nicolas Sarkozy a finalement tranché : l'année du Mexique en France sera maintenue, mais elle sera dédiée à Florence Cassez. "Je suis prêt à parler aux autorités mexicaines des conditions de transfèrement" en application d'une convention internationale, a ajouté le président.
Mais c'était sans compter avec la susceptibilité du gouvernement mexicain. Coup de théâtre, le gouvernement mexicain vient de déclarer qu'il se retire de l'organisation de l'Année du Mexique en France, en raison des déclarations du président Sarkozy. Affaire à suivre...
Jade Latargère et Marie-Pierre Parlange (www.lepetitjournal.com/mexico) mardi 15 février 2011
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