L'introduction d'un variant du Sars-Cov-2 par un membre non vacciné du personnel dans une maison de retraite aux Etats-Unis a provoqué une explosion de cas chez les résidents pourtant vaccinés à plus de 90 %. Toutefois, le vaccin a montré son efficacité contre le développement de formes graves qui touchent notamment les personnes âgées.
Un employé non vacciné
La contamination au Covid-19 dans une maison de retraite médicalisée de l’État du Kentucky, qui a touché tant les personnes âgées que le personnel, a été causée par un seul employé non vacciné, selon une étude du Centers for Disease Control and Prevention publié mercredi 20 avril. Cette étude révèle aussi que les résidents et les employés vaccinés ont été bien mieux protégés.
Le taux de contamination s’est révélé trois à quatre fois plus élevé chez les résidents et employés non vaccinés que chez ceux qui étaient vaccinés, et le personnel et les résidents vaccinés étaient beaucoup moins susceptibles de présenter des symptômes ou de nécessiter une hospitalisation. 46 cas de contamination au Covid-19 ont été identifiés, a déclaré le CDC, dont 26 résidents, parmi lesquels 18 étaient entièrement vaccinés, et 20 membres du personnel de santé, dont quatre vaccinés.
Un résident vacciné, qui avait déjà été infecté 300 jours plus tôt, a été réinfecté pendant l'épidémie et est décédé. Deux résidents non vaccinés sont également décédés.
Le fait que la plupart des infections chez les personnes vaccinées étaient asymptomatiques souligne l'importance de vacciner les résidents et le personnel des foyers de soins.
Une efficacité du vaccin à 66 % pour les résidents
Le virus est le plus souvent susceptible d'être introduit dans les maisons de retraite par des membres du personnel infectés, ces derniers qui entrant et sortant régulièrement des établissements. Dans cette maison du Kentucky faisant l’objet d’une étude par le CDC, 90 % des 83 résidents ont été vaccinés, mais seulement la moitié des 116 membres du personnel l'étaient au moment de la contamination en mars.
Les États-Unis doivent faire fasse un problème majeur et national : le faible taux de vaccination parmi le personnel des maisons de retraite, ce qui pourrait augmenter la probabilité d'introduction et de transmission du COVID-19 dans un établissement, a déclaré le CDC. Des Américains refusent toujours de se faire vacciner malgré une campagne de vaccination anti-Covid bat son plein.
La vaccination des travailleurs et des résidents « est essentielle pour réduire le risque d'introduction, de transmission et de conséquences graves du SRAS-CoV-2 » dans les établissements accueillant de personnes âgées.
Le variant R.1 en cause
C’est le variant R.1 — que le CDC ne répertorie pas comme variant préoccupant — qui est la cause de la contamination dans cette maison de retraite. Selon les experts, ce dernier contient de multiples mutations qui pourraient rendre les vaccins moins efficaces. Le vaccin Pfizer-BioNTech a montré une efficacité de 66 % pour les résidents de cette maison de retraite contre l'infection et de 75,9 % pour les employés.
Le CDC a reconnu que les deux chiffres étaient inférieurs à ceux rapportés par le programme national de vaccination, en Israël. Cela pourrait être dû à une protection réduite contre le variant R.1, mais pourrait également être dû à une petite taille de l'échantillon que représente finalement cette maison de retraite et au risque d'exposition plus élevé associé à une contamination dans un environnement clos.