Fragilisés par le manque de main-d’œuvre, l’inflation galopante et la crise de l’énergie, le secteur de l’hôtellerie-restauration subit une pression accrue depuis plusieurs mois. En un an, les faillites de restaurants ont bondi de 64 %.
Après les pubs, c’est au tour des restaurants. Déjà affaiblis par la pandémie de Covid-19, 1 406 restaurants ont dû mettre la clé sous la porte au cours des douze derniers mois. Comme pour les bars, l’inflation, qui avoisine désormais les 10%, ainsi que la guerre en Ukraine, responsable de la hausse des prix de l’énergie, contribuent aux difficultés grandissantes des restaurateurs. Et le manque de main d’œuvre n’arrange pas la situation. En octobre dernier, la NPA, la fédération porcine anglaise, alertait déjà sur la pénurie de bouchers causée par les nouvelles règles en matière d’immigration.
« La pression augmente chaque jour sur le secteur de la restauration (…). Les restaurants qui ont tout juste réussi à survivre à la pandémie grâce au soutien du gouvernement sont maintenant confrontés à de nouveaux défis sous la forme d'une inflation croissante, d'une pénurie de main-d'œuvre post-Brexit et de consommateurs qui ne peuvent tout simplement pas se permettre de dépenser autant », confirme Peter Kubik, associé chez UHY Hacker Young, qui a dévoilé ces nouveaux chiffres.
Les petites structures davantage touchées
Si plusieurs chaînes de renom, à l’image de Byron ou de Gourmet Burger Kitchen, avaient déjà dû fermer plusieurs de leurs sites, les faillites concernent avant tout les restaurants plus modestes, qui souffrent davantage de « la pénurie de personnel européen » depuis le Brexit, selon Peter Kubik. « Beaucoup constatent qu'ils ne peuvent tout simplement pas embaucher suffisamment de personnel pour servir le nombre de couverts dont ils ont besoin pour rester rentables », ajoute le spécialiste.
Et la situation, déjà très critique, pourrait encore se détériorer. Les analystes prévoient déjà une inflation de l’ordre de 12% d’ici à la fin de l’année, tandis que le plafond annuel des prix de l’énergie, qui s’élève actuellement à un peu moins de £2 000, pourrait passer à plus de £3 000 en octobre prochain.