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Macron, « ami ou ennemi » du Royaume-Uni ? Liz Truss refuse de se prononcer

Liz Truss Liz Truss
Office of U.S. Ambassador to U.K. - Public domain
Écrit par Colin Porhel
Publié le 29 août 2022, mis à jour le 5 septembre 2022

Donnée favorite pour succéder à Boris Johnson, la ministre des Affaires étrangères s’est abstenue de se prononcer sur la nature des relations entre la France et le Royaume-Uni. En déplacement à Alger, Emmanuel Macron lui a répondu vendredi.

 

Interrogée dans le cadre d’une réunion électorale, la députée conservatrice, en course pour devenir la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni, a attisé la colère de Paris, jeudi. Invitée à répondre à la question de la journaliste qui animait la soirée, qui lui avait demandé « Macron, ami ou ennemi ? », Liz Truss a répondu que « le jury était toujours en train de délibérer ». « Si je deviens Première ministre, je le jugerai sur ses actes et pas sur ses mots », a-t-elle ajoutée. Des propos qui n’ont pas plu à Emmanuel Macron, qui lui a rapidement répondu, vendredi.

 

En marge de son déplacement à Alger, le président français a assuré que « la nation qui est le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée ». Une coopération qui perdure « malgré et au-delà de ses dirigeants ou des petites erreurs qu’ils peuvent faire dans des propos d’estrade », a-t-il affirmé, ajoutant que « si on n’est pas capable, entre Français et Britanniques, de dire si on est ami ou ennemi – le terme n’est pas neutre –, on va vers de sérieux problèmes. Ce n’est jamais bon de trop perdre ses repères dans la vie. Si on me posait la question (…), quelle que soit la personne qui est considérée [pour] le leadership à venir en Grande-Bretagne, je ne m’interrogerais pas une seule seconde. Le Royaume-Uni est ami de la France ».

 

De nombreux désaccords entre le Royaume-Uni et la France

Les déclarations de Liz Truss interviennent alors même que Londres et Paris s’écharpent sur de nombreux sujets. Outre les désaccords sur la gestion des dossiers post-Brexit sur la pêche ou l’Irlande du Nord, les deux voisins s’affrontent aussi sur le terrain de la diplomatie et ce, malgré leur qualité d’alliés au sein de l’Otan. Adepte d’une ligne dure pour contrer les velléités expansionnistes de Vladimir Poutine en Ukraine, Boris Johnson se démarque ainsi d’Emmanuel Macron, qui défend la nécessité de maintenir le dialogue avec le président russe.

 

Des différends qui n’altèrent cependant en rien les « bonnes relations » entre la France et le Royaume-Uni, selon l’actuel locataire de Downing street. Invité à réagir à la joute verbale ayant opposé les deux élus, il a affirmé que Londres et Paris entretenaient un lien « extrêmement important », ajoutant qu’il fallait « s’en féliciter ». « Et en ce qui concerne Emmanuel, j’ai eu de très bonnes relations avec lui, et je peux vous dire une chose : c’est un très grand admirateur de notre pays », a-t-il conclu, avec conviction.

 

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