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À la recherche de Valencia

Vue panoramique du centre de Valence Vue panoramique du centre de Valence
Federico Galarraga, CC BY-NC-ND 2.0
Écrit par Catherine Diran
Publié le 16 novembre 2021, mis à jour le 20 novembre 2022

S’il fallait définir Valencia, quels mots vous viendraient à l’esprit ? Dans le gris de Paris, j’ai demandé à mon entourage de se prêter à cet exercice : associer cinq mots à la ville. Je n’ai trouvé que deux personnes qui n’y étaient jamais allées, une fille qui vendait des sièges pour dentiste, et un vieux type à bandana, qui organisait des concerts de blues. Les autres, photographe, chercheur, étudiants, ophalmo, décorateur, coiffeur, prof de yoga, s’y étaient baladés, y avaient bu un vermouth, ou avaient choisi d’y travailler. Leurs images, sensations et souvenirs, dessinent les contours d’une ville qu’il y a dix ans, personne ne connaissait vraiment…

 

La douceur de vivre

Les orangers, leur parfum subtil et doux, le vent à travers les arbres. Un monde facile, où l’on s’assied aux terrasses, où l’on flâne, un univers confidentiel, fait pour le bien-être…Un rythme différent des autres villes. Chaque voyageur l’a ressenti. C’est un des points qui fait de Valence une ville unique. La nonchalance. La première chose qui vient aux lèvres de ceux qui sont interrogés.

 

La couleur

Les couleurs, orange des arbres, bleu des azulejos, gris du port. Couleur qui saute aux yeux et ouvre l’appétit. Sorolla n’est pas si loin, dans les mots qu’associent certains à Valence. Le fait de passer du sombre au clair, grain de la peau dénudée, ocre, rose, un piège pour l’œil. Parce qu’il n’y a rien d’équivalent à la lumière de Valence. On s’y baigne, on s’y perd, on s’y aveugle. Un zumo de naranja, una tostada de tomate, l’énergie du matin. Le ciel immaculé.

 

L’eau

 

Un homme en train de courir sur la plage avec deux chiens le matin
Photo : Derek Rankine, CC BY 2.0

 

La mer, bien sûr. Les plages, immenses, plages de villes ou dunes sauvages, qui baignent une vraie ville. Espaces où flemmasser.  El Saler. L’eau, les baignades après l’école, les familles qui s’installent pour déjeuner.  L’Albufera et ses rizières. Ou encore la présence diffuse du fleuve Turia. Arbres, fleurs, pelouse du Rio, poumon de la ville. Mais aussi…

L’humidité. On va dire que ce n’est pas le point fort de Valence. L’humidité qui fait qu’au mercadillo, à l’entrée de l’hiver, pendent aux bancs les robes de chambres, les couvertures polaires, les anoraks. L’humidité, dont on ne peut se prémunir. Qui transperce les os. Et qui s’atténue avec les Fallas.

 

La sensualité

La nuit, ont répondu certains. Valencia rime avec nuit.  Fin de journée. Lorsque la nuit se mêle au bleu, lorsqu’elle descend sur la Patacona. Nuit, corps, jambes, aux terrasses, ce mot qui revient tout le temps, touffeur, moiteur, rires dans les rues de Ruzafa, lorsque les réverbères s’allument… Elle est partout, Extérieur jour. Extérieur nuit. Enveloppante, envoûtante, merveilleuse.

 

La solitude

On dit que les Valenciens sont durs à rencontrer. Qu’ils ne laissent personne rentrer chez eux. Qu’ils sont toujours dehors, et qu’après les terrasses, il n’y a rien.  Que ce n’est pas si facile de se faire des amis espagnols. Qu’y trouver l’amour est un leurre.  Vrai et faux ! Certains oublient qu’on n’apprivoise une ville qu’en se plongeant dans sa langue. Et goûter à l’espagnol, c’est aussi enivrant qu’un vin valencien. Valence, j’y ai rencontré des amis devenus très chers. Et je connais des amoureux qui s’y sont rencontrés, aimés, envolés ensemble…

 

Et pour finir … La comida

 

Intérieur du Marché Central de Valencia
Photo : Diego Delso, CC-BY-SA 3.0

 

Mercado. Pulpo, rouge des poivrons, saveur des fruits, mais aussi restaurants gastronomiques, meloso, ce riz crémeux des restaurants de bords de plage, tapas et poissons grillés à savourer dans les chiringuitos de la Malvarrosa (sans oublier l’inévitable paëlla !).

 

Une certaine image de Valence…Qui n’aurait pas envie de s’y perdre ? 

Parce qu’en plus de tout ça, Valencia, c’est : la culture, le cinéma, le design (Capitale mondiale du design en 2022), l’innovation, le patrimoine, la modernité, l’imagination, l’espace… On murmure que dans quelques années Valencia sera la nouvelle capitale de la Méditerranée…

Mais chut ! Peut-être ne faut-il pas éventer le pouvoir étrange et pénétrant de Valence, et le garder pour soi…

 

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