Valencia, c’est une myriade de coutumes, de codes, de richesses culturelles, d’opinions, où résonnent les mots tolérance et vivre-ensemble. Pour ces raisons et tant d’autres, beaucoup ont quitté leur ancien quotidien pour goûter à l’ambiance valencienne ou sont sur le point de le faire. Alors, quel est le regard des (futurs) expatriés sur la vie à Valencia ?
Jean-Eric : "À Valence, il y a une grande liberté d’aller et de venir"
J’ai pour projet de m’installer à Valence. Valence présente tous les avantages des grandes villes tout en ayant énormément de verdure. Les jardins du Turia, beaucoup d’arbres, beaucoup de nature. C’est une ville verte que je ne trouve pas très polluée. Elle réunit les avantages de la ville, de la campagne, de la mer. Ce que j’apprécie à Valence, c’est cette impression de pouvoir être à plusieurs endroits à la fois et d’y trouver un intérêt. On peut être à la plage de Patacona ou à La Malvarossa, on peut être en plein cœur de la ville sur la plaza del ayuntamiento ou la plaza de la Reina. Il y a le Cabanyal, plus folklorique, Ruzafa qui a un côté plus bobo-chic, des quartiers plus populaires… Il y a une vraie diversité, des ambiances très différentes, et c’est ça qui, je pense, fait la richesse de Valence. En même temps, il y a une ambiance espagnole commune à tous ces quartiers : cet art de vivre et le fait de passer beaucoup de temps dehors. C'est d'une grande convivialité. Architecturalement aussi, c’est magnifique. À Valence, il y a une grande liberté d’aller et de venir. Les gens dans la rue sont à l’aise et ne sont pas jugés, des couples homosexuels peuvent se tenir main dans la main sans que cela ne choque personne, la meilleure condition des femmes… Il s’y trouve une grande liberté d’être et c’est un atout extraordinaire.
Mikael Fau : "Je me suis connecté à des valeurs plus simples, plus humaines"
Je suis arrivé pour la première fois à Valencia il y a 7 ans pour un spectacle au théâtre Olympia, plaza del ayuntamiento. Je suis tombé amoureux de la ville : c’est comme si j’y avais déjà vécu, c’est très étrange comme sensation, ça ne m’était jamais arrivé. Je m’y sentais bien. Finalement, il y a 5 ans, j’ai acheté dans le Cabanyal, qui est un quartier très arty. Cela me fait penser à un décor de cinéma, avec des graphes partout, certaines maisons en ruine, des rues aux couleurs vives… Je me suis définitivement installé à Valencia il y a trois ans. Ce fut le meilleur choix de ma vie. J’ai connu un autre rythme de vie qu’à Paris. Je me suis connecté à d’autres valeurs. Des valeurs plus simples, plus humaines. J’ai trouvé mon équilibre. J’ai eu le temps de me poser des questions. C’est une jolie ville car tu te confrontes plus à toi même. Après, forcément, c’est plus difficile, puisque de Paris où j’avais énormément de relations, j’ai dû tout reconstruire ici mais j’ai rencontré des personnes incroyables. La vie culturelle à Valencia est très riche. Créer à Valencia, le fait d’être plus souvent confronté au vide, ça aide à réfléchir. J’ai plus créé par moi même. À Valencia, le fait d’être là pour soi développe plus d’autonomie.
Estelle : "Se sentir en sécurité dans la ville est un point extrêmement important"
On avait besoin d'évasion et de changer de vie. De sortir du rythme métro boulot dodo. Après des recherches sur internet, Valence paraissait idéale sur le papier pour s'installer en famille. En la visitant pour la première fois en 2012, cette intuition fut confirmée. La qualité de vie liée à la douceur du climat, la proximité de la mer, le Rio, et l'accueil chaleureux des Valenciens rencontrés les premières semaines. Se sentir en sécurité dans la ville est un point extrêmement important. Il est appréciable de pouvoir rentrer à pied à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. La vie de quartier est très agréable. Le fait de vivre dehors, de voir autant des familles que des personnes âgées se retrouver autour d'un café, une bière ou un repas. La ville se modernise tout en sachant perpétuer ses traditions. C’est une ville tournée vers l’écologie. On retrouve une nature incroyablement belle à proximité immédiate. L'offre culturelle et sportive est très importante. Le musée CCCC d’ailleurs est mon préféré, pour la beauté du site et la programmation. Si on peut noter quelques défauts, le réseau de transports en commun n’est pas assez performant. Et il faudrait limiter le tourisme pour ne pas devenir Barcelone et conserver cette authenticité.
Florian Schneider : "Pour un grapheur, il y a peu d’équivalents du quartier du Carmen en Europe"
En tant qu’artiste, je me suis installé à Valencia car j’avais envie d’une ville très immersive dans la culture espagnole et Madrid et Barcelone sont des villes trop internationales pour cela. Valence est une ville qui m’inspire particulièrement. Ici, je fais de nouvelles découvertes tous les jours, c’est très stimulant. C’est une ville qui me correspond vraiment stylistiquement. C’est coloré, dynamique, très illustratif… Un style que j’essayais déjà de développer en France, et mon arrivée ici m’a vraiment poussé dans cette voie. En général, je ne m’inspire que de ce que je vois, je suis pris et touché par l’environnement qui m’entoure. Et j’ai tendance à être plus impliqué et fier de mes créations personnelles depuis que je suis à Valencia. J’apprécie beaucoup le quartier du Carmen. Il y a des graphes dans un style classique new-yorkais des années 90. Il y a aussi le muralisme, qui a une influence plus sud-américaine, émancipée des codes hip-hop. Les artistes peignent le mur directement au pinceau. C’est un quartier très intéressant car il y a peu d’équivalents en Europe. Ailleurs, l’art de rue est toléré mais pas forcément légal. Dans ce quartier, tu peux choisir un mur, prendre le temps de peindre et les gens y sont très réceptifs.
Clothilde Dupont : "Valencia m’a offert une plus grande qualité de vie"
Je vis à Valencia depuis maintenant plus de deux ans et je travaille en freelance à Paris dans le domaine de la mode, je fais donc des aller-retours fréquents en France. J’ai toujours beaucoup voyagé pour le plaisir et mon travail. En 2018, une amie de Paris est venue s’installer avec ses deux enfants à Valencia, ville que je n’avais jamais visitée. C’est ainsi que j’ai eu l’opportunité de découvrir Valencia et j’ai tout de suite eu un coup de cœur pour cette ville. Valencia m’a offert une plus grande qualité de vie. Des prix abordables, un cadre magnifique, de l’espace, des espaces verts. C’est un endroit où l’on se sent bien vivre, qui me permet personnellement de me ressourcer et de mener à bien mes projets créatifs.
Catherine Diran : "Valence, c’est la ville de la douceur"
J’étais à Barcelone et c’était infernal. Je suis tombée sur Valence par hasard et j’y ai pris une chambre. Quand je suis arrivée à Valence, le taxi s’est arrêté dans une rue avec de très beaux immeubles. J’ai posé mes valises et je suis partie à la découverte du quartier dont je suis tout de suite tombée amoureuse. Ruzafa. Je voyais les gens lever la tête pour observer les biens en vente, et je me suis mise à faire pareil. J’ai visité un appartement. Un appartement très espagnol, ancien, avec des cloisons, des meubles partout… Il était fait pour moi. Alors je l’ai acheté. J’habite entre Paris et Valence, donc on ne peut pas dire que je m’y suis vraiment installée. Mais je passe de plus en plus de temps ici. C’est un endroit où l’on se sent vraiment bien. J’aime la nonchalance de cette ville. C’est un moment où on se laisse aller, on a l’impression de flotter… et Valence, c’est ça. On peut débusquer une expo qu’on n’a pas eu le temps de voir à Paris. Mais ici on peut prendre ce temps. C’est la ville de la douceur. Il existe des tas de petits endroits où boire des verres, bien manger, rencontrer du monde… une ville douce et intéressante. Et en dessous de cette douceur, il y a une vibration plus forte et intense.