Découvrez les 3 finalistes du Trophée Social Humanitaire des Trophées des Français des Etats-Unis, parrainé par la Caisse des Français de l’étranger.


Avant que les lauréats ne soient dévoilés lors de la cérémonie le 9 octobre prochain au Consulat général de France, découvrez les profils exceptionnels des 3 finalistes du Trophée Social Humanitaire des Trophées des Français des Etats-Unis, parrainé par la Caisse des Français de l’étranger (CFE). Qui succédera à Sylvie Giret ?
Angéline Galinier Warrain, Fondatrice de Ma Family Life (New York)
Angéline Galinier Warrain a construit son parcours international autour de trois axes principaux : la formation, l’engagement humanitaire et la mobilité en famille. Dès ses années universitaires, elle a choisi d’effectuer des séjours d’études à l’étranger pour renforcer ses compétences linguistiques, élargir ses perspectives culturelles et expérimenter différents systèmes éducatifs. Elle a d’abord passé un semestre en Espagne, où elle a consolidé sa maîtrise de l'espagnol et s’est adaptée aux méthodes pédagogiques locales. Par la suite, elle a effectué un second séjour universitaire au Japon, immersion qui lui a permis de développer sa rigueur, son adaptabilité et son ouverture interculturelle. Parallèlement à ses études, Angéline a toujours souhaité s’engager concrètement dans des actions humanitaires à l’international, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’enfance. Elle a ainsi travaillé dans des écoles, des centres de soins et des orphelinats, ce qui lui a permis de renforcer son sens de l’engagement, sa réactivité dans des contextes fragiles, et sa capacité à agir avec sensibilité auprès de publics vulnérables.
Angéline Galinier Warrain a consolidé son parcours international, mais c’est avant tout à travers la création de Ma Family Life qu’elle exprime son engagement et son expertise. Suite aux défis familiaux liés aux allergies alimentaires de ses enfants, elle a décidé de transformer cette expérience personnelle en un projet collectif et solidaire. Après avoir suivi une formation en nutrition pédiatrique et collaboré avec des allergologues, elle a lancé Ma Family Life, une plateforme dédiée à l’accompagnement des familles confrontées à ces enjeux.
Installée à New York, elle utilise cette plateforme pour sensibiliser et informer les familles sur l’éducation nutritionnelle, décryptant les étiquettes, repérant les pièges marketing et aidant chacun à faire des choix éclairés dans un environnement complexe. Son approche se fonde sur l’écoute, la pédagogie et le respect des parcours alimentaires individuels, conciliant simplicité et pertinence. À travers des interventions dans des écoles et crèches, elle partage ses clés d’accompagnement pour permettre aux familles d’être actrices de leur santé.
Ma Family Life représente pour Angéline une grande fierté : celle d’avoir su transformer une épreuve personnelle en un projet d’aide collective, en diffusant des messages qui combinent prévention, sensibilisation et empowerment familial. Son initiative illustre comment ses expériences à l’étranger, son engagement humanitaire et sa mobilisation personnelle ont convergé pour créer un impact social concret, au service de la santé et du bien-être des familles.
Matthias Lambert, Chercheur (Boston)
Matthias Lambert vient de Saint-Omer, dans le nord de la France. Après des études à l’université de Lille, le jeune homme se lance dans un doctorat en sciences. Il a 25 ans lorsqu’il rencontre Vincent Tiffreau, clinicien au centre de référence des maladies neuromusculaires de Lille, qui lui propose de trouver la cause génétique de sa maladie. Car Matthias Lambert est atteint d’une pathologie très rare, diagnostiquée dès la naissance, mais qui, pendant 25 ans, ne porte pas de nom : “J’ai une faiblesse sur l'entièreté de mes muscles. Concrètement, je suis très fatigué au point de ne pas pouvoir marcher sur une longue distance, parler me demande un gros effort, et même manger ou respirer. Chaque nuit, j’ai une assistance respiratoire pour me tenir en vie.”
A 25 ans donc, Matthias se lance dans des recherches et propose d’étudier trois gènes en particulier : “Trois mois plus tard, Vincent Tiffreau - qui est aujourd’hui mon collègue - me confirme que la mutation de l’un de ces gènes est la cause de ma maladie.” Une grande victoire pour le doctorant qui vient de participer à la découverte de sa propre pathologie. n 2016, doctorat en poche, le jeune chercheur décide de s’expatrier dans un pays anglophone. Il envoie, au culot, une vingtaine de candidatures libres dans des laboratoires dans le monde entier : “j’ai envoyé en Australie, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis. Sur les 8 réponses reçues, j’ai eu 3 propositions d’embauches, toutes aux Etats-Unis.”, raconte le chercheur français. Avec plus d’affinités avec Harvard, “et parce qu’une telle opportunité n’arrive qu’une fois dans une vie”, Matthias accepte un poste de chercheur à l'université de Harvard et à l'hôpital de Boston Children Hospital. Il se souvient : “Il est difficile de partir seul dans un pays que l’on ne connaît pas. J’ai essayé de trouver des personnes atteintes de myopathie qui s’expatrient, je n’en ai pas trouvé !” Pendant sept ans, Matthias travaille sur les maladies neuromusculaires - la myopathie Duchenne et les myopathies congénitales - et tente de développer des traitements plus efficaces : “la particularité de mon quotidien de chercheur est que je travaille sur ma propre myopathie”, explique Matthias Lambert. Une maladie qui évolue lentement et impacte progressivement sa vie quotidienne : “Il devient compliqué pour moi de faire de longues marches maintenant, je suis en fauteuil roulant. Au fil des années, je cherche de nouvelles astuces pour mon quotidien. Le meilleur exemple est la parole, aujourd’hui je vous parle mais demain je resterai muet, aucun son ne sortira de ma bouche je pense, mes muscles ne pourront pas suivre.”
L’objectif de Mathias Lambert a longtemps été de lancer son propre laboratoire : “On dit souvent aux Etats-Unis qu’il faut être un hard worker. Je me dirai plutôt smart worker. Je suis réaliste, je suis atteint d’une myopathie et physiquement, je ne me sentais pas capable de me lancer dans un tel défi.” Aujourd’hui, Mathias Lambert a 34 ans et va aller de l’avant différemment : il vient d’être recruté par Vertex, une entreprise qui développe des thérapies pour les maladies neuromusculaires, dont la sienne : “être à la fois un patient et un scientifique est atypique, cela leur a plu. Je défie ma propre maladie.” A la question de conseils à donner à ceux qui voudraient s’expatrier comme lui, il clame “il ne faut se donner aucune limite ! Nous n’avons qu’une vie. Avec un handicap, une maladie qui progresse, nous savons que demain peut être plus terrible qu’aujourd’hui. J’ai toujours voulu être maître de ma propre vie, ce n’est pas ma maladie qui décide à ma place.”
Alban Maino, Fondateur de Memory Lane TV (South Portland)
Alban Maino a effectué un parcours exceptionnel marqué par une vie internationale et un engagement profond dans le domaine social, culturel et humanitaire. Né en France, il a grandi à Lagos, au Nigeria, ce qui lui a permis de développer une perspective globale, une ouverture d’esprit et une adaptabilité. Son enfance en Afrique lui a enseigné la richesse des diverses cultures et la nécessité d’être un citoyen du monde, ce qui guide sa philosophie de vie.
Dès son adolescence, Alban a été initié à la découverte à travers des voyages en famille, notamment en Italie où il passait ses étés dans les montagnes du Piémont, renforçant son lien avec la nature et les traditions européennes. Son expérience d’un peu plus de trente ans, partagé entre la France et les États-Unis, lui a permis de créer un pont entre ces deux cultures, enrichissant sa vision personnelle et professionnelle, notamment dans le domaine du cinéma.
Installé sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, Alban a développé sa carrière de réalisateur et producteur, voyageant pour capturer des histoires du monde entier et favoriser le dialogue interculturel. En 2014, il emménage à Portland (Maine) où il lance Memory Lane TV, la première plateforme de streaming thérapeutique conçue pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs aidants. Cette initiative, alliant son expertise en audiovisuel et sa sensibilité interculturelle, représente une synthèse de ses expériences internationales et de son désir d’impact social. Memory Lane TV a un impact quantifiable : plus de 1200 films thérapeutiques, des partenariats avec des institutions prestigieuses, et des effets cliniques positifs prouvés, notamment une amélioration du bien-être des patients et une
réduction de l’usage de médicaments. Cependant, faute de financement, le projet est aujourd’hui menacé. Alban cherche à mobiliser la communauté pour faire reconnaître cette plateforme comme un bien public, permettant ainsi d'en assurer la pérennité et l'accessibilité universelle.
Par ailleurs, Alban est très actif dans la promotion de la culture francophone via le Festival Champlain, qu’il a fondé à Portland, et dans le renforcement des liens franco-américains à travers sa participation à diverses associations telles que l’Alliance française et la chambre de commerce de la Nouvelle-Angleterre. Son engagement dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, notamment à travers sa participation à l’Institut de la Vie, témoigne aussi de sa dimension humaine et de sa volonté de prodiguer dignité et compassion.
Il a également contribué à la création d’initiatives pédagogiques innovantes en lançant l’association Enfancillages, qui a permis à des artistes de collaborer avec le milieu scolaire pour enrichir l’éducation et promouvoir la créativité. Son site www.espritvoyageur.net partage ses voyages et rencontres culturelles à travers le monde, illustrant son identité de citoyen du monde.
Reconnu par sa nomination comme Consul honoraire de France dans le Maine, Alban a touché directement ou indirectement des dizaines de milliers de personnes à travers ses projets : familles, patients, artistes, jeunes et communautés culturelles. Son travail a permis d’améliorer la qualité de vie de nombreux vulnérables, de renforcer la coopération culturelle franco-américaine et de promouvoir l’art comme vecteur de transformation sociale.
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