Découvrez les 3 finalistes du Trophée Innovation des Trophées des Français du Canada, parrainé par L'Oréal Canada.


Avant que les lauréats ne soient dévoilés lors de la cérémonie le 14 octobre prochain à la résidence de la Consule de France, découvrez les profils exceptionnels des 3 finalistes du Trophée Innovation des Trophées des Français du Canada, parrainé par L'Oréal Canada.
Jean-Christophe Champin, Fondateur de Nauti Metrics (Varennes)
Jean-Christophe Champin est un entrepreneur et ingénieur français dont le parcours est marqué par une quête de sens et une capacité à se réinventer au fil des expériences. Amoureux de la France, il évoque cet attachement en affirmant qu’il « ne pensait jamais un jour la quitter », mais que, à 25 ans, il s’est laissé emporter par le besoin de prendre du recul pour mieux se comprendre et définir ses aspirations. Il raconte : « J’étais animé d’une furieuse envie d’entreprendre, mais je ne savais ni quoi, ni comment, ni par où commencer. Alors j’ai pris un aller simple pour l’ailleurs. » Son voyage, initialement prévu pour trois mois, s’est étendu sur dix ans, le menant à s’établir durablement au Québec, où il a été profondément transformé.
Son premier métier à l’étranger fut mixologue, une expérience lui a permis d’apprendre bien plus que l’art des cocktails : « J’ai appris à écouter, à sentir une ambiance, à adapter une création à une culture. » Il insiste également sur la difficulté de bâtir sa place à l’étranger, soulignant qu’il fallait « recommencer, convaincre, apprendre vite et se dépasser constamment. » Ce métier a nourri son goût pour le voyage, la diversité culturelle, et aussi le rêve d’ouvrir un jour son propre bar.
Jean-Christophe Champin, l’eau pour héritage
Cependant, un autre appel, plus ancien, ne l’a jamais quitté : celui de l’environnement. Issu d’une formation en traitement de l’eau, il n’a jamais perdu de vue l’importance de préserver nos ressources naturelles. Après cinq années dans le secteur de la restauration, il a décidé de se reconvertir pour rejoindre sa vocation. « Je suis issu d’une formation en traitement de l’eau et je n’ai jamais perdu de vue l’urgence de préserver ce qui, pour moi, est le bien commun le plus précieux. » Il a intégré une entreprise spécialisée dans le traitement de l’eau, où il a sillonné le Québec pour mettre en service de grandes installations, appuyant sa montée en compétences par une maîtrise en génie de l’environnement à l’ÉTS.
Parallèlement, sa vie personnelle s’est étoffée ; il est père de cinq jeunes enfants, dont deux jumeaux, ce qui lui donne « une source immense de motivation » pour bâtir un avenir plus durable pour eux et la planète. « Ce quotidien riche et exigeant est pour moi une source immense de motivation : bâtir un monde plus propre, plus durable, pour eux comme pour tous les enfants de demain. »
L’entrepreneuriat a toujours été au coeur de son projet de vie. De cette ambition initiale née lors d’un hackathon, est née l’idée de créer une solution de surveillance de la qualité de l’eau en temps réel, ce qui a abouti à Nauti Metrics. Depuis septembre 2024, cette entreprise développe des drones flottants capables de détecter rapidement la pollution dans divers milieux aquatiques. Il explique : « Nous concevons à la fois le matériel et les algorithmes d’analyse, dans une approche intégrée et tournée vers l’action. » En moins d’un an, ils ont convaincu de grands partenaires comme le Port de Québec ou l’organisme de protection du Lac Ontario.
Ce parcours, décrit comme « jalonné de doutes, de nuits blanches, de défis logistiques et personnels », repose sur une conviction profonde. Jean-Christophe Champin affirme : « Il est possible d’allier technologie, écologie et entrepreneuriat pour avoir un réel impact. » Inspiré par la citation de Jacques Brel, « Avoir envie de réaliser un rêve, c’est le talent. Tout le restant, c’est de la sueur, c’est de la transpiration, c’est de la discipline », il souligne qu’il n’a « jamais cessé d’avoir envie, et je n’ai jamais eu peur de transpirer. »
À travers Nauti Metrics, il incarne un projet de vie : « Je suis fier d’être un Français à l’étranger, un entrepreneur engagé, un père impliqué, et un bâtisseur de solutions pour un avenir plus sain. » Son expérience se distingue par sa cohérence, sa persévérance et sa capacité à transformer des contraintes en opportunités, tout en restant fidèle à ses valeurs profondes. Son parcours atypique, mêlant voyages, métiers divers et engagement écologique, témoigne d’un désir sincère de sens dans ses actions, en réponse aux crises que le monde traverse.
Xavier Thévénot, Fondateur d’ÉcOsisko (Rouyn-Noranda)
Xavier Thévénot vit depuis près de cinq ans en Abitibi-Témiscamingue, une région éloignée du Québec, où il a choisi de s’installer pour réaliser un doctorat en sciences de l’environnement, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et un site minier actif. Son projet doctoral porte sur le développement de systèmes passifs de traitement des eaux minières contaminées à l'arsenic, utilisant des matériaux locaux peu coûteux, abondants et à faible bilan carbone. Travailler sur le terrain lui a permis de concilier recherche appliquée, enjeux sociaux et solutions concrètes, en étant au plus près des réalités industrielles et environnementales.
Parallèlement, Xavier a cofondé ÉcOsisko, une entreprise environnementale locale. Leur objectif : transformer des déchets urbains, comme les cheveux issus des salons de coiffure, en filtres biosourcés capables de capturer les polluants avant qu’ils n’atteignent les plans d’eau. Cette expérience en région lui a appris la résilience, le sens de la communauté et l’importance de l’innovation locale face aux grands défis écologiques.
Il a choisi de quitter sa famille, ses amis et ses repères pour s’installer dans cette région isolée, où il a voulu contribuer à améliorer la qualité de l’eau dans des contextes miniers en proposant des solutions simples, efficaces et accessibles. Son engagement a été renforcé par un voyage au Sénégal, où il a pris conscience des enjeux liés au manque d’accès à l’eau potable et à l’impact de l’exploitation des ressources naturelles. Motivé par cette expérience, il a décidé de mettre ses compétences au service d’une science utile, accessible et engagée.
Son parcours est marqué par une forte implication dans la recherche et l’entrepreneuriat, avec quatre articles scientifiques publiés, deux communications lors de conférences internationales, et la participation à l’émission « Ma thèse en 180 secondes ». Il a également été finaliste du Défi AquaHacking Québec en juin 2025. En créant ÉcOsisko, il participe à la mise en oeuvre concrète d’innovations circulaires, collaborant avec des acteurs locaux et impliquant la communauté dans la démarche.
Julien Tougeron, Alliance Internationale de Biomasse Textile (Montréal)
Julien Tougeron possède un parcours international s’étendant sur plus de 20 ans, marqué par un engagement constant dans le développement des relations économiques franco-canadiennes et la promotion de l'innovation globale. Il explique : « Mon parcours s’inscrit dans une dynamique de rapprochement entre la France et le Canada, en conjuguant entrepreneuriat, diplomatie économique et impact social. »
Arrivé au Canada en 2004, il a travaillé avec la Fédération Canadienne de soccer (CSA) et la B.C. Soccer Association, où il a mené notamment « des études de marché stratégiques pour la Coupe du Monde FIFA U-20 de 2007. » Pendant cette période, il a poursuivi son MBA à l'UBC Sauder de Vancouver. En 2008, il est retourné en France, où il a créé et développé deux entreprises à succès.
Il raconte : « J’ai d’abord lancé Live In Provence, une société de relocation pour entreprises, que j’ai fait croître jusqu’à générer 20 millions de dollars CAD de chiffre d’affaires avant de la revendre. » Ensuite, il a créé Majurato & Associés, un cabinet d’accompagnement entrepreneurial, où il a « formé près de 2000 futurs entrepreneurs et généré 7 millions de dollars CAD de revenus. »
Son retour au Canada en 2017 marque une étape décisive dans sa mission de rapprochement économique. « En tant que Manager Général de Bleu Blanc Tech, La French Tech de Montréal, j’ai piloté le premier centre international dédié aux startups françaises en technologie au Canada, créant un véritable écosystème d’innovation transatlantique, » précise-t-il. Son expertise l’a conduit ensuite chez Business France, où, de 2019 à 2022, il a été Directeur Canada, développant l’offre de services pour les entreprises souhaitant s’implanter de part et d’autre de l’Atlantique. « J’y ai établi des relations stratégiques avec les institutions gouvernementales et les investisseurs, » souligne-t-il.
Depuis début 2022, il est Directeur Général de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada, orchestrant la stratégie de développement économique bilatéral. En 2024, il fonde l’Alliance Internationale de la Biomasse Textile, qu’il préside, une organisation comptant aujourd’hui plus de 120 membres actifs à travers plusieurs continents, dédiée à la promotion d’innovations durables dans l’industrie textile.
Julien Tougeron considère que « ce qui rend mon parcours exceptionnel, c’est la capacité de combiner entrepreneuriat, diplomatie économique et impact social à l’échelle internationale, avec des résultats concrets qui transforment durablement les relations d’affaires franco-canadiennes. » Sa plus grande fierté est « la création de l’Accélérateur le Transatlantique, que j’ai développé au sein de la CCI Française au Canada. » Ce programme unique accompagne « à la fois les entreprises françaises vers le marché canadien et les entreprises canadiennes vers la France, » créant ainsi « un véritable pont économique bilatéral. » Il précise : « Ce qui est remarquable, c’est que ce programme existe toujours, continue d’opérer, et favorise des écosystèmes d’affaires durables, avec plus de 120 entreprises accompagnées, des investissements facilités de plus de 150 millions de dollars CAD, et la création de plus de 2000 emplois. »
Julien souligne également son engagement dans l’Alliance Internationale de Biomasse Textile, dont « l’objectif est de transformer fondamentalement l’industrie textile en promouvant une responsabilité environnementale accrue, » en alignement avec l’Objectif de Développement Durable 12 des Nations Unies. « Nous travaillons à établir des partenariats stratégiques, à innover dans les chaînes de valeur, et à sensibiliser le grand public à une consommation responsable, » précise-t-il. L’organisation rassemble aujourd’hui plus de 120 membres, incluant des grandes ONG comme Greenpeace, WWF, des marques mondiales, et des acteurs publics et privés, tous mobilisés pour un avenir plus durable.
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