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Trophées Canada : les 3 finalistes du Trophée Social/Humanitaire 2025

Découvrez les 3 finalistes du Trophée Social Humanitaire des Trophées des Français des Etats-Unis, parrainé par la Caisse des Français de l’étranger.

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Écrit par CFE
Publié le 24 août 2025, mis à jour le 27 août 2025

Avant que les lauréats ne soient dévoilés lors de la cérémonie le 14 octobre prochain à la résidence de la Consule, découvrez les profils exceptionnels des 3 finalistes du Trophée Social Humanitaire des Trophées des Français du Canada, parrainé par la Caisse des Français de l’étranger (CFE)


Mohammed Ghoul, Fondateur de la méthode APPROSH (Rouyn-Noranda)

Mohamed Ghoul a mené un parcours exceptionnel, mêlant création artistique, engagement éducatif et rayonnement international. Originaire de France, il a émigré au Québec à 27 ans avec la volonté de bâtir un projet de vie axé sur l’art, l’éducation et l’inclusion sociale. Il affirme que « ce déplacement n’a pas été un simple changement géographique : il a constitué le point de départ d’une aventure humaine et professionnelle » qui lui a permis d'explorer de nouvelles visions de l’éducation inclusive, en développant des pratiques innovantes à l’intersection de la musique, de la médiation artistique et du travail social.

Il est surtout connu pour avoir fondé, en 2001, le dispositif APPROSH — une approche pédagogique et artistique utilisant le rythme et les percussions pour favoriser le développement humain et l’épanouissement des personnes en situation de handicap, notamment celles atteintes de troubles du spectre autistique ou de déficience intellectuelle. Selon lui, « les arts, et plus particulièrement les pratiques musicales collectives, peuvent devenir des outils puissants d’émancipation et de transformation sociale. » Son action l’a conduit à expérimenter APPROSH dans divers milieux : communautaires avec La Gang à Rambrou, scolaires, hospitaliers comme le centre de Rivière-Rouge, ou encore dans le monde culturel, notamment à la Place des Arts.

Sa démarche a bénéficié du soutien de plusieurs institutions québécoises, telles que le ministère de la Culture, l’Office des personnes handicapées du Québec, et le Conseil des arts du Canada. À l’international, il a participé en tant que directeur artistique au documentaire « L’autiste au tambour », diffusé par Radio-Canada, qui met en lumière la rencontre entre musiciens neurotypiques et neuroatypiques, illustrant la portée transatlantique de ses projets.

 

Mohamed Ghoul est toujours dans le rythme

 

L’engagement de Mohamed Ghoul s’est également accru par des collaborations avec l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation inclusive (INSEI) en France, pour intégrer APPROSH dans leurs formations, ainsi que par un projet de déploiement en Afrique, où il prévoit, pour 2025, la mise en place du dispositif dans cinq pays – Gabon, Bénin, Sénégal, Cameroun, RDC – visant à créer un réseau de centres d’excellence en autisme et en éducation inclusive.

Chercheur praticien, il finalise actuellement un projet doctoral sur les capacités chez les personnes en situation de handicap, en lien avec les pratiques rythmiques d’APPROSH. « Je souhaite renforcer l’axe recherche-formation-intervention au sein d’un réseau international de partenaires éducatifs, scientifiques et culturels, » explique-t-il. Son parcours, modélisé par la circulation des idées, des personnes et des pratiques, traduit sa volonté d’être un « passeur de frontières éducatives, culturelles et sociales », utilisant les arts pour une éducation véritablement inclusive et transformatrice.

Il insiste que « mon expérience est exceptionnelle non pas par grandeur personnelle, mais parce qu’elle s’inscrit à contre-courant des logiques dominantes », en ayant dédié ses efforts à donner la parole à ceux qui en sont souvent privés, tels que les personnes avec TSA ou déficience intellectuelle. Depuis plus de vingt-cinq ans, il a fait de la musique un langage commun, un outil d’inclusion sociale et d’émancipation. La force de son action réside dans sa capacité à faire des rencontres, à créer des ponts entre l’art, la recherche et la pratique de terrain, en témoignant via des milliers d’heures d’archives vidéo, et en ayant été reconnu par de nombreux prix et subventions.

En 2019, Il a également fondé la Maison École des Artistes Atypiques et le Monde (MÉAAM) 2019, un lieu de création, de formation et de résidence artistique unique au Québec, qui deviendra la plaque tournante de cette expansion internationale.

En 2020, il a reçu le Trophée Education des Trophées des Français de l’étranger, pour le rayonnement de mon action. Plus récemment, il a été invité à collaborer avec l’Université McGill, l’UQAM, et l’INSEI (France) et l’IRSH du Gabon, afin de développer la recherche scientifique sur les effets de ce dispositif dans les milieux scolaires, communautaires et hospitaliers. « J’ai su donner un cadre à l’impulsion, une méthode à l’intuition, une légitimité à l’invisible, » confie-t-il. Sa conviction profonde demeure que chaque individu, quelle que soit sa situation, a « quelque chose à dire, à transmettre, à partager » — pour cela, il faut simplement « trouver le rythme. »

 

Sabine Monpierre, Fondatrice de l’Arbre du voyageur (Montréal)

Sabine Monpierre est une conseillère en éducation et en promotion des droits de la personne profondément engagée dans la justice sociale et l’inclusion des minorités visibles. « Je suis impliquée dans plusieurs organisations qui ont en commun la lutte contre les inégalités et la promotion des droits », souligne-t-elle, mettant en avant une connaissance approfondie des réalités montréalaises, notamment dans le domaine migratoire. Depuis son arrivée au Québec, elle s’investit avec passion dans le milieu communautaire, concentrant ses efforts sur les enjeux qui touchent les personnes racisées, tels que le racisme, le profilage discriminatoire et la discrimination en matière de logement.

Depuis plus de 15 ans, Sabine consacre son parcours au développement social, à l’engagement communautaire et à la défense des droits. « Mon action se traduit par une implication constante dans la protection des travailleurs étrangers, la promotion de la justice sociale et l’autonomisation des communautés sous-représentées. » Diplômée en développement communautaire et relations interculturelles, elle se mobilise pour la démocratie de proximité et la lutte contre toute forme d’exclusion. Lauréate du Prix pour un Québec sans racisme en 2023, elle travaille activement à sensibiliser, informer et accompagner les victimes de discrimination raciale et d’injustice, en créant divers outils pédagogiques et ateliers pour aborder ces enjeux.

 

Sabine Monpierre : un parcours entre engagement et résilience

 

En 2024, elle a traduit en créole haïtien la Charte québécoise simplifiée pour soutenir les organismes travaillant auprès de nouveaux arrivants haïtiens peu maîtrisant le français, afin de favoriser leur intégration et leur compréhension de leurs droits fondamentaux. « J’ai conçu cette traduction pour mieux accompagner ces populations dans leur parcours d’intégration. » En tant que vice-présidente sortante du Conseil interculturel de Montréal (2016-2019), elle a défendu la diversité et élaboré des recommandations stratégiques pour renforcer l’inclusion et la participation citoyenne des communautés ethnoculturelles.

Elle a également contribué à plusieurs mémoires cruciales, dont : « Mémoire sur la consultation sur le racisme et la discrimination systémique (2019) », visant à identifier les barrières structurelles et à proposer des solutions concrètes ; « Mémoire sur les obstacles à la participation démocratique des citoyen.ne.s issus des communautés ethnoculturelles (2019) », pour améliorer leur représentation dans les instances municipales ; « Avis Montréal, cité interculturelle (2019) », proposant une stratégie pour une politique interculturelle forte et efficace.

De 2021 à 2022, elle a siégé au Comité logement de Côte-des-Neiges, où elle a défendu les droits des locataires en les informant, en menant des campagnes sur le logement abordable, et en collaborant avec les acteurs municipaux pour améliorer les conditions de logement, notamment pour les ménages vulnérables.

Depuis 2019, elle est membre du Comité consultatif régional ethnoculturel des Services correctionnels du Canada, oeuvrant pour des pratiques inclusives adaptées aux détenus issus de la diversité. Par ailleurs, son implication au sein du Comité scientifique de la Chaire en gestion de la diversité culturelle et religieuse de l’UdeM (2017-2019) lui a permis de contribuer aux réflexions sur l’inclusion et la cohabitation interculturelle.

Toutes ces actions s’appuient sur une conviction profonde : « faire de Montréal une ville où chaque citoyen, peu importe son origine, peut s’épanouir et participer activement à la société ». Son engagement inébranlable vise à bâtir une société montréalaise plus juste, égalitaire et inclusive.

Passionnée par le rapprochement entre la France — notamment ses territoires ultramarins — et le Québec, elle consacre depuis plusieurs années ses efforts à tisser des ponts humains, culturels et sociaux. En tant que fondatrice et présidente de L’Arbre du Voyageur depuis 2019, elle a instauré un espace de dialogue, de soutien et de valorisation des héritages culturels des Français de l’outre-mer en contexte québécois, tout en favorisant la cohésion sociale. « J’ai mis en place différentes initiatives pour valoriser ces héritages et encourager le dialogue interculturel. » Parmi celles-ci, la Cérémonie de bienvenue des nouveaux arrivants ultramarins, qui accueille avec dignité et reconnaissance les personnes originaires de Guadeloupe, Martinique et Guyane, rompant ainsi l’isolement et facilitant leur intégration. Elle a également créé la Cérémonie de reconnaissance des Ultramarins du Canada, saluant ceux qui y contribuent activement, et lancé le Calendrier de reconnaissance des Ultramarins, un outil éducatif pour mettre en lumière leurs contributions.

 

Benoist de Peyrelongue, Directeur général de la Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (Montréal)

Benoist de Peyrelongue est un entrepreneur social profondément engagé dans la communauté, dont le parcours s'étend sur plusieurs décennies et diverses sphères, tant en France qu’au Québec. Arrivé au Québec en 1993, il a d’abord évolué dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration à l’échelle internationale, notamment en France, en Angleterre et dans la province, avant de poursuivre sa voie à son compte pour vivre ses rêves et réaliser un idéal familial.

Ses premiers pas dans le secteur communautaire l’ont conduit à accompagner plusieurs organisations oeuvrant en petite enfance, jeunesse, et dans la mesure alimentaire en milieu scolaire. Ces expériences l’ont guidé vers la communauté d’Hochelaga-Maisonneuve, où, depuis 11 ans, il dirige la Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve, une organisation phare en sécurité alimentaire, en économie sociale et en insertion socioprofessionnelle dans le comté. « Mes équipes sont exceptionnelles ! Ce sont elles qui ont façonné mon expérience. », explique-t-il. 


À Hochelaga-Maisonneuve, une cuisine collective qui change des vies

 

Benoist de Peyrelongue croit fermement en « la force du collectif » et siège sur de nombreux conseils d’administration dans les secteurs de l’employabilité et de l’économie sociale. Acteur de terrain, il participe activement à faire évoluer les pratiques collectives dans une direction positive. Il affirme : « Je suis un acteur de changement qui participe à faire bouger les pratiques collectives dans la bonne direction, pour offrir un avenir meilleur, plus solidaire et plus généreux. »

Fort de ses convictions, Benoist souhaite impulser une approche synergique et collective, notamment en implantant un système alimentaire de proximité pour favoriser l’accès à la nourriture pour tous tout en intégrant une force d’inclusion pour les communautés les plus vulnérables, notamment dans l’est de Montréal. Il souligne que ses actions sont « portées par des valeurs qui soutiennent l’autonomie individuelle et collective dans une mixité sociale inclusive, avec une approche d’économie au service du social. »

En 2022, il a contribué à la création de la Fondation de La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (La CCHM), un organisme de bienfaisance visant à soutenir la pérennité et le développement de cette initiative, afin de « continuer de rêver, d’accroître ses activités et de se pérenniser ». La fondation souhaite, par son action, renforcer le maillage local et encourager la solidarité communautaire : « La raison d’être de la Fondation est de soutenir la mission de notre organisme à long terme, en lui permettant de déployer pleinement ses ambitions à l’avenir. »

Convaincu que la générosité peut faire la différence, Benoist de Peyrelongue encourage tous ceux qui souhaitent soutenir la mission de La CCHM à envisager diverses avenues de dons. Il conclut : « Nous pouvons vous accompagner dans cette démarche généreuse ! »

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