Découvrez les 5 finalistes du Trophée Ancien(ne) élève des lycées français du monde des Trophées des Français de l'étranger, parrainé par l'AEFE. Qui succèdera à Claudia Castellanos, Trophée Ancien(ne) élève des lycées français du monde 2022 ?
Madeleine Bayon, Sportive de haut niveau (Espagne)
Plusieurs vies en une seule et même personne : c’est possible pour Madeleine Bayon. Cette expatriée commence par étudier au Lycée Français de Lisbonne (2000-2010) avant de rejoindre le Lycée Français de Bruxelles (2014-2015). Au Portugal, elle découvre la gymnastique acrobatique et atteindra le niveau mondial dès ses 12 ans, avant de faire partie de l’équipe de France. En parallèle, Madeleine obtient son Baccalauréat Scientifique Spécialité Mathématiques avec mention Bien au Lycée Français de Bruxelles.
Dans sa “deuxième vie”, comme elle aime le préciser, Madeleine Bayon intègre le King’s College London par un Bachelor en Management International - et ressort diplômée avec “1st Honours”, soit le plus haut grade de distinction - avant de partir vivre un an en échange à Hong Kong.
En 2020, Madeleine pose finalement ses valises en Espagne et commence à travailler chez Amazon Web Services (AWS) comme commerciale à Madrid. Mais en manque d’adrénaline, elle décide de reprendre le sport de niveau et cette fois-ci avec un challenge d’une toute autre envergure: devenir la 1ère Française à participer aux compétitions de Redbull Cliff Diving à 20m. Elle met en place un plan d’entraînement avec son coach (de l’équipe Nationale espagnole).
Son objectif est d'être la première Française à participer aux compétitions de plongeon de haut-vol. À ce jour, seulement 15 femmes au monde participent à ces compétitions. Madeleine Bayon confie : “Je suis très fière d'avoir pu dans le passé concilier une carrière de sportive de haut niveau (4 ans d'Équipe de France de gymnastique) en parallèle de mes études et de répliquer ce modèle aujourd'hui avec une carrière professionnelle en entreprise, tout en travaillant sur un projet sportif unique et d'envergure mondiale en devenant la 1ère française en plongeon de haut vol ou "high diving".”
Lionel Hugo Etoa Moussongo, Spécialiste de programme au sein de la Représentation permanente de l'OIF (Ethiopie)
À ce jour, Lionel Hugo Etoa Moussonga occupe le poste de Spécialiste de programme au sein de la Représentation permanente de l'OIF auprès de l'Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (situé à Addis-Abeba en Ethiopie). Son travail ? Promouvoir la francophonie dans tous ses aspects (culturels, linguistiques, économiques, démocratie, etc) au sein de l'Union africaine, des Nations unies, et à Djibouti.
Son parcours académique a été pour l’essentiel réalisé dans le système éducatif français, notamment de 2006 à 2009 au lycée français Fustel de Coulanges à Yaoundé. Il ajoute : “Je garde de mon passage dans ce lycée de très bons souvenirs, car j’ai pu acquérir une ouverture d’esprit grâce à la dimension multiculturelle des profils des élèves qu’on y trouve.”
Après un baccalauréat en sciences économiques et sociales obtenu en 2009, Lionel Hugo Etoa Moussonga s'envole pour la France afin d’y poursuivre ses études supérieures en intégrant la 1ère année de licence en économie et gestion à l’université Paris Est-Créteil. En quittant le Cameroun, son objectif était clair : terminer ses études en France et rentrer travailler au Cameroun ou ailleurs en Afrique, car encore pas mal de progrès reste à faire dans divers secteurs. Sur le territoire tricolore, il obtiendra une licence en économie et gestion en 2013, avant un master en administration publique (2015).
Durant quatre ans, Lionel Hugo Etoa Moussonga sera également Responsable Adjoint de Campus France Cameroun à Yaoundé, pour le compte de l’Ambassade de France au Cameroun.
Boris Gall, Fondateur de LE SZAPO (Pologne)
Boris Gall est un véritable amoureux de l’expatriation. Il grandit de ses 3 à 15 ans dans un lycée franco-allemand à Sarrebruck (Allemagne), avant de devenir agent immobilier à Courchevel. Après un accident de ski, Boris part à ses 30 ans au Canada pour se former durant un an au Yoga, avant de finalement s’installer avec sa femme à Cracovie (Pologne). Il crée en 2016 sa web radio Radyoga. Le but : transmettre des bonnes ondes partout dans le monde. Le tout gratuitement.
En s’installant à Cracovie, Boris aura un premier job de vendeur dans une galerie d'art polonaise. Il ajoute : “J'y ai aussi enseigné le Yoga aux Français expatriés en quête de bien-être.” En parallèle de tous ces projets, il crée avec sa femme une chapellerie nommé LE SZAPO, à prononcer "le chapeau".
Ses collections sont à ce jour produites en Pologne, en Italie ou encore en France. Boris se rappelle : “Mon idée de concept store date de mes 14 ans, où ado, je rêvais d'un magasin où l'on se sent comme à la maison, avec des beaux meubles, de la bonne musique, et de jolis accessoires à vendre. En me baladant dans Cracovie en 2017, les gens m'abordaient dans la rue pour me demander d'où venait mon chapeau... Aujourd'hui c'est devenu mon quotidien, gérer la boutique, créer mes collections (nous produisons en Pologne, Italie, France et vendons partout dans le monde), et bien-sûr pour me détendre je fais du Yoga !”
Arivajagane Gautier, Écrivain (Norvège)
Arivajagane Gautier pourrait être qualifié de poète voyageur. Expatrié en Inde, il commence par étudier au Lycée Français de Pondichéry (1969-1982) et désire de s'essayer à plusieurs choses. Le cinéma, l'ethnologie, les vieux temples et les sites historiques indiens. C’est là-bas qu’il fera notamment la rencontre avec son épouse norvégienne, venue pour un semestre en anthropologie.
Au bout de quelque temps, Arivajagane Gautier rejoint sa compagne en Norvège. Et suite à l’obtention d’un poste à l'Ambassade de la Norvège au Nigéria, il profitera de cette occasion pour écrire. Arivajagane Gautier ajoute : “Depuis, j'ai écrit 2 romans traduits en anglais et en norvégien, une collection de nouvelles dont la traduction anglaise est en train de s'achever. Depuis mon retour en Norvège, je travaille dans une institution culturelle en tant que commissaire d'art et organisateur d'événements littéraires. À ce titre, je viens de collaborer avec l'Institut Français d'Oslo pour le prochain festival de la francophonie dans lequel je vais inviter des artistes et écrivains francophones pour se produire là-bas”.
Né à Madagascar d’un père indien et d ́une mère malgache et ayant grandi à Pondichéry avant d'arriver en France, son identité s'est forgée dans un profond multiculturalisme. “À l'âge adulte ma vie a toujours oscillé entre le vagabondage et la bohême avec un grand intérêt pour la littérature. Mon séjour en tant qu ́expatrié au Nigéria m'a ouvert les portes d'un monde auquel j'aspirais depuis le jeune âge. Depuis la publication de ces trois ouvrages, j'écris dans plusieurs magazines, journaux étrangers sur la littérature, l'art visuel, le cinéma, la cuisine et l'histoire de la présence française en Inde. Cette expérience littéraire me donne l’opportunité de faire connaître la littérature francophone indienne jusque-là quasi-inexistante et inconnue du grand public ” conclut-il.
Yasemin Esra Uccan, Musicienne (Turquie)
Yasemin Esra Uccan est l’enfant d’un diplomate turc. Elle a été naturalisée Française il y a plus de 11 ans et possède donc la double nationalité. Durant sa jeunesse, elle étudie au Lycée Charles de Gaulle Ankara Turquie, de 1998 à 2001.
Expatriée dans l’âme, Yasemin Esra Uccan a vécu dans différents pays. Elle confie : “Je ne saurais pas dire quel pays ou bien quelle ville serait chez moi ou bien serait l’étranger. Pour moi, partout c’est chez moi et partout c’est l’étranger.” Mais après avoir passé une grande partie de sa vie en France et dans ce système d’éducation, une partie d’elle est définitivement devenue française.
Initialement architecte spécialisée en développement durable, elle décide en 2017 de se réorienter dans la musique. Elle précise : “Pour moi, ce qu’il se passe dans le secteur de construction turque est loin d’être éthique. J’ai donc décidé de faire ma seconde carrière, qui est la musique.”
Depuis 2017, Yasemin Esra Uccan s’est lancée dans une carrière musicale avec une production basée en Turquie. Elle aime traduire en français des auteurs turcs. Ce fut le cas de la Souffrance, une adaptation du chanteur Ahmet Kaya, mort exilé en France. Ses publications sont disponibles sur l’ensemble des plateformes digitales. Certaines d’entre elles connaissent un vrai succès et sont même écoutées lors des fêtes nationales. Une grande victoire pour une femme dans un pays qu’elle juge de plus en plus conservateur et prône à la censure : “J’ai atteint un public turc qui s'inspire de mon parcours. Les enfants jouent au piano et apprennent le français. Je démontre l’indépendance de la femme sur toutes mes publications. Je reçois des vidéos d’enfants qui chantent mes chansons en français. Ma chanson la plus populaire, ‘La Liberté’ (poème de Paul Éluard et composition de Zülfü Livaneli) devenue symbolique avec sa vidéo, est beaucoup partagée pendant les fêtes nationales.”