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Vivre sa retraite au Japon : guide complet

Le Japon est un pays qui attire énormément d’étudiants et de jeunes travailleurs français. Certains d’entre eux choisissent alors de construire leur vie d’adulte au Japon, voire une famille. Malgré cela, le sujet des retraites est assez peu traité, et pour cause, la grande majorité des résidents rentreront en France pour y passer leurs vieux jours.

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Écrit par Steen
Publié le 27 juin 2023, mis à jour le 23 novembre 2024

 

 

Commençons par un rapide point « cotisation » au Japon et retraite en France avant d’entrer dans le vif du sujet.

 

Mes années de travail au Japon comptent-elles pour ma retraite en France ?

Vous allez travailler plusieurs années au Japon et vous voulez vous assurer que ces années soient prises en compte pour votre retraite ? 
Sachez que le Japon et la France ont un accord bilatéral sur ce sujet. Cela signifie que vos années de travail au Japon ne seront pas perdues ! La caisse de retraite de Sécurité sociale française pourra comptabiliser cette période afin d’éviter toute perte de vos droits et une décote sur le montant de votre retraite.

Il existe diverses conventions en fonction de votre situation. Être détaché à l’étranger par une entreprise installée en France ou devenir expatrié et travailler dans une entreprise locale sont deux cas de figure très différents ! Dans le premier cas, vous continuez de cotiser directement au régime français, dans le second, vous allez dépendre du régime de retraite japonais et de l’accord bilatéral entre les deux pays. 

Je vous conseille donc de vous renseigner au plus vite auprès de votre employeur, mais également auprès de la Caisse des Français de l’étranger (CFE).

 

 

Pourquoi prendre sa retraite au Japon ?

Le Japon est une destination touristique extrêmement populaire. L’épidémie de COVID 19 et la longue fermeture des frontières semblent même avoir boosté l’intérêt des Français pour ce pays. Chaque année, des millions de personnes viennent profiter de sa gastronomie et de sa culture dépaysante. 

Mais attention, prendre sa retraite au Japon n’est pas la même chose que de s’y rendre régulièrement en tant que touriste. La vie quotidienne au Japon peut refléter sur quelques mois cette impression, mais elle est bien loin de la vie parfois fantasmée par les visiteurs de passage.

Prendre sa retraite au Japon, les - : 

Les étrangers peuvent s’y sentir isolés, même après plusieurs années. Tokyo est l’une des plus grosses mégalopoles du monde. De manière générale, il est facile d’y ressentir de la solitude.

La langue est une énorme barrière pour apprécier la vie sur place. Pour prendre sa retraite au Japon, il est donc très important d’apprendre le Japonais. Vous en aurez besoin pour communiquer avec tous types de service (location de voiture, courses, médecin, urgences, etc.).

Le Japon est un pays qui attache une grande importance au bien être collectif. Vous devrez donc vous plier à de nombreuses règles qui vous sembleront peut-être parfois difficiles à vivre.
 

Prendre sa retraite au Japon, les + : 

Le Japon, en tout cas, les grandes villes telles que Tokyo ou Kyoto, fourmillent d’activités culturelles, de festivals, etc.

Le Japon est un endroit qui facilite la vie en communauté, de manière générale tous les services publics sont extrêmement agréables à utiliser : les transports en commun sont propres, les services postaux sont très efficaces, on peut payer ses impôts au konbini du coin, etc.

Le Japon est un pays à la population vieillissante et qui compte de nombreuses personnes âgées. Il existe donc également de multiples services adaptés à leurs besoins.
 

En résumé, si le coût de la vie y est cher, le Japon est un pays idéal pour un retraité actif, qui parle japonais, qui souhaite à la fois un grand confort au quotidien et l’accès à de nombreuses activités.


 

vivre comme retraité au Japon

 

 

 

La retraite au Japon : comment ça marche ?

Le système de retraite japonais

Toutes les personnes de 20 ans et plus, ayant une adresse au Japon, participent au système de pension publique nationale. C'est une pension « de base » fournissant des prestations en cas d’invalidité, de vieillesse et de décès. Ce système est valable pour les étrangers résidents au Japon, même s’ils n’y travaillent pas (conjoint ou enfant de citoyen japonais par exemple). La pension nationale à montant fixe est reversée à partir de 65 ans, quelle que soit la profession du résident. Le montant de la cotisation est de 16 520 yens par mois (soit 106,58 € pour l’année fiscale 2023).

En complément de la pension nationale, il existe une pension complémentaire liée au travail du résident. Elle est en effet proportionnelle à la rémunération reçue pendant la vie active des personnes qui ont été employées dans le secteur privé comme dans le secteur public au Japon. En principe, tout employé entre automatiquement dans le système de retraite complémentaire. Le montant de la cotisation est proportionnel au salaire et prélevé directement dessus.

Attention, ce cas de figure ne s’applique pas forcément dans le cadre d’un emploi « intérimaire », d’un temps partiel ou d’un emploi précaire. Veillez à vous renseigner auprès de votre employeur.

Le site Japan Pension Service détaille différents cas de figure. Il est mis à jour régulièrement et reste une source fiable pour se renseigner sur le sujet si vous parlez anglais.

 

L’âge de la retraite dans un pays vieillissant

Actuellement, l’âge de la retraite officiel est fixé à 65 ans pour les hommes et les femmes au Japon. Néanmoins, comme en France, ce départ à la retraite varie en fonction de son domaine d’activité et de sa profession. 

De nombreux travailleurs japonais quittent leur travail avant l’âge de départ officiel, et ce pour diverses raisons. Il est courant que les employeurs encouragent leurs employés à prendre une retraite anticipée en leur proposant un plan de retraite comprenant certains avantages (financiers, prestations santé ou autres) ou les poussent à la porte en les « mettant au placard », à un poste sans aucune responsabilité ou valeur ajoutée pour l’entreprise. 

Si certains ont la chance de bénéficier de plans de départs acceptables, toutes les personnes contraintes d'accepter cette retraite anticipée voient leur pension réduite, entrainant une baisse significative de leur niveau de vie.

La possibilité d’un passage à 70 ans pour l’âge de la retraite est d’ailleurs actuellement débattue, étant donné qu’une grande majorité des seniors continue de travailler. Ceux ci passant simplement de leur emploi stable en entreprise à des contrats précaires dans différents secteurs de service (caissiers, serveurs, pompiste, etc). 

Il est important de souligner qu'au-delà de ces questions économiques, le Japon attribue au travail énormément de valeur. La vie active est perçue comme un moyen de préserver sa santé et de rester « utile à la communauté ». 

Malheureusement, les problèmes liés au travail des seniors devraient continuer à s’aggraver au Japon puisque la population continue de vieillir rapidement et que le système des retraites actuel favorise la précarité des citoyens plus âgés.
 

Une immigration difficile

L’un des défis majeurs du pays est la baisse constante de son taux de natalité et donc de la population active capable de cotiser pour la retraite des ainés. Malgré ce constat, le Japon n’est pas favorable à l’immigration et reste fermé à l’idée d’attirer des travailleurs étrangers plus jeunes et plus productifs.
Vous comprendrez donc que l’archipel cherche encore moins à attirer des retraités étrangers et ne fait rien pour faciliter leur isntallation au Japon.


 

natalité en baisse au Japon

 

 

Comment prendre sa retraite au Japon ?

Pour vivre au Japon, vous devez obtenir un visa de conjoint ou un visa de travail. Pour cela, vous devez, soit être l’époux d’un citoyen japonais (ou un résident permanent), soit travailler au Japon. 

Il vous faudra ensuite obtenir un visa de résidence permanente. La demande se fait au bout d’une certaine période qui varie en fonction de votre visa actuel. Généralement, on exige que le demandeur reste au Japon pendant 10 ans. Cependant, toute personne détentrice du statut de « Conjoint ou enfant de citoyen japonais » ou « de Conjoint de résident permanent » ayant été marié pendant plus de 3 ans et ayant certifié d’une période de séjour de 3 ans dans le pays, peut faire une demande pour l’obtention du visa de « résident Permanent ». De même, une personne déjà détentrice d’un visa « Long séjour » peut effectuer une demande si elle atteste d’une période de séjour sur le sol japonais de plus de 5 ans. 

 Ce visa de longue durée nécessite un certificat d’éligibilité délivré par le ministère de la Justice. Vous aurez donc pas mal d’administratifs à faire avant de l’obtenir. 

Le visa de résident permanent est à durée indéterminée, cependant, si vous quittez le territoire japonais plus d’un an, celui-ci sera annulé. Ce visa ne vous permet pas non plus de voter.

Vous l’aurez compris, le Japon n’offre pas de visa spécifique pour la retraite dans le pays. 
 

Pour vous aider dans vos démarches, vous pouvez solliciter l’avis d’expert des Français du Japon, notamment de l’ambassade de France au Japon, mais aussi de l’association OLES Japon, très au fait de ses questions. Sur le site il existe une page détaillée dédiée aux questions d’aides sociales.

 

 

Les impôts au Japon pour un retraité français

Je vous suggère la lecture de cet article complet du site « Infos locales au Japon » qui me semble plutôt clair  !
 

 

Être retraité français au Japon : vie quotidienne

Quel budget moyen mensuel pour vivre sa retraite au Japon 

De combien avez-vous besoin pour prendre une retraite confortable au Japon ? Pouvez-vous vous contenter de la pension nationale ? Devez-vous vous préparer à travailler lors de votre retraite ?

La vie au Japon est chère, mais vos dépenses vont énormément varier en fonction du choix de votre lieu de résidence, de vos activités, etc. Le coût d’un appartement à Tokyo sera évidemment deux à trois fois supérieur à celui d’un logement à Chiba.

Les coûts mensuels estimés pour une personne seule au Japon dans une grande ville sont de l’ordre de 1400 à 1900 euros, loyer compris. De nombreux sites proposent des estimations de ce coût de la vie au Japon, n’hésitez pas à aller y faire un tour pour retrouver plus d’informations détaillées sur le sujet.

Prenez le temps de déterminer la somme d’argent dont vous aurez besoin par an ou par mois. Ce montant peut être similaire à ce que vous dépensez actuellement, il peut être supérieur ou inférieur. Il est possible que vous dépensiez moins lorsque vous aurez cessé de travailler ou au contraire beaucoup plus (si vous comptez voyager, etc.).

Vous pouvez également vous rendre sur le site Nenkin Net pour estimer ou vérifier le montant de votre pension japonaise. Cette estimation sera plus fiable si vous êtes plus proche de votre âge de retraite.
 

la vie de senior au Japon pour sa retraite
Credit

 

Où habiter au Japon pour la retraite ?

Les grandes villes comme Tokyo, Yokohama, Nagoya, Fukuoka ou encore Osaka, vous offriront de multiples options de divertissements ainsi qu’un service de transport fiable et pratique et un accès très facile à de nombreux services (à condition de parler japonais).

Des endroits plus discrets comme Okinawa, Mie ou Gifu vous offriront une vie moins chère et plus paisible, mais sans doute plus isolée.

Aujourd’hui, les Français représentent la deuxième communauté européenne présente sur le sol japonais (après celle du Royaume-Uni). Implantés principalement dans les villes de Tokyo, Kyoto, Osaka et Kobe, les Français du Japon sont plutôt solidaires et vous pourrez bénéficier de l’aide de l’ambassade et des consulats, mais aussi des associations et des nombreux groupes Facebook de résidents si vous vous expatriez dans l’archipel.

 

Existe-t-il des résidences ou maisons de retraite au Japon pour les Français ?

Il n’existe pas à ma connaissance de maison de retraite ou résidence française au Japon pour personnes âgées. Il existe cependant quelques foyers multilingues. Cela reste une option rare. C’est donc une information à prendre en compte si vous souhaitez vivre votre retraite au Japon.

 

 

Assurances, mutuelles, médecins… Comment prendre soin de sa santé au Japon ?

Médecins parlant français au Japon

Les numéros d’urgence sont à connaitre si vous vous installez définitivement au Japon.

L’ambassade de France met régulièrement à jour sa liste de notoriété médicale qui répertorie les médecins spécialisés et généralistes parlant anglais et français au Japon. La plupart se trouvent bien évidemment à Tokyo. Elle fournit également une liste de vocabulaire utile pour communiquer avec le personnel médical en japonais.

 

L’assurance maladie au Japon

Il existe deux types d’assurance maladie pour les personnes vivant au Japon. Toutes les personnes vivant dans le pays sont affiliées à l’assurance maladie de leur travail ou à l’assurance maladie nationale (sauf cas particulier et accords entre le pays d’origine du travailleur et le Japon.

L’assurance maladie nationale s’adresse aux personnes âgées de moins de 75 ans sans emploi, travaillant à leur compte ou à la retraite, ainsi qu’aux membres de la famille à leur charge. Le taux standard de couverture est de 70 %. Pour obtenir cette assurance, vous devez faire une demande à la mairie de votre lieu de résidence. La prime est calculée en fonction de votre âge et de vos revenus de l’année précédente.

Pour les personnes âgées de 75 ans et plus ou pour les personnes âgées de plus de 65 ans souffrant d’un handicap déclaré, un système de soins médicaux de longue durée s’applique.

Si vous bénéficiez de l’assurance maladie fournie par votre employeur, alors celui-ci paie la moitié de votre prime. L’autre moitié étant déduite de votre salaire mensuel. Cette assurance couvre 70 % de vos frais médicaux et ceux de votre famille (conjoint, etc.). Vous devriez recevoir votre carte d’assuré dès votre arrivée dans l’entreprise. Renseignez-vous auprès de votre employeur.

 

Quels soins pour les seniors au Japon ?
Credit

 

La caisse des Français de l’étranger [C.F.E]

La Caisse des Français de l’Étranger offre aux Français du Japon un régime d’assurances qui permet de bénéficier de la même protection sociale qu’en France. Tous les expatriés, ainsi que les ressortissants del'UE, de l’EEE et de la Suisse, peuvent y adhérer. À leur retour en France, les adhérents réintègrent immédiatement leur régime de protection sociale.

Les conditions d’adhésions sont les suivantes : 

  • posséder la nationalité française
  • ne pas (ou ne plus) pouvoir bénéficier du régime français obligatoire de sécurité sociale

Les cotisations varient en fonction de votre catégorie socioprofessionnelle (salarié, non salarié, personne sans activité professionnelle, pensionné d’un régime français, étudiant) et selon le montant de vos revenus. 

Attention, cotiser à la CFE ne vous dispense pas de cotiser pour le système d’assurance japonais.


 

SOURCES/AIDES pour aller plus loin : 

Ambassade de France au Japon
OLES Japon
l’Association des Français du Japon
Infos locales Japon
 

 

Images non attribuées réalisées avec Midjourney.


 

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