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Bio, local, durable… une consommation plus responsable post-Covid

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Écrit par Déborah Collet
Publié le 26 juillet 2020, mis à jour le 28 juillet 2020

La crise du coronavirus nous a fait changer nos modes de consommation. Sensibilisés aux produits locaux et de saison, les Français de l’étranger se sont recentrés sur l’essentiel. Mais n'est-ce qu'une phase ? 

 

Consommer bio, soutenir les producteurs locaux, limiter son impact écologique sont les nouveaux réflexes éco-responsables adoptés par les expatriés français. Soucieux de l’impact de leur achat sur l’environnement et sur leur santé, ils se tournent vers la consommation de produits issus du développement durable en s’approvisionnant auprès des petits commerces de proximité.

 

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E-commerce et produits de proximité

De peur de s’exposer à des risques de contamination au coronavirus, les courses de la semaine ont généralement été réduites à un seul voyage au lieu de trois à quatre par semaine durant le confinement. Certains Français de l’étranger ont également choisi de réaliser l’intégralité de leurs courses et de leurs achats dédiés aux loisirs sur Internet.

C’est le cas d’une Française expatriée depuis plus de 30 ans au Kansas qui nous a confié que depuis l’arrivée du coronavirus, elle avait immédiatement changé sa manière de faire les courses. Privilégiant l’achat de pain artisanal, de fromages et de variétés de légumes auprès des magasins locaux, elle est passée par le biais du "curb pick up" (le porte-à-porte des produits) ou par le "drive" pour continuer de s’approvisionner. Aujourd’hui encore, elle réalise ses courses en ligne tous les sept à dix jours, en prenant le temps de téléphoner aux magasins locaux pour se faire approvisionner. Elle nous a confié qu’elle préparait chaque jour des repas et cuisine en famille. Cette expatriée a planté un petit potager dans son jardin pour pouvoir récolter des légumes verts et des tomates.

Les Français ont démontré leur attachement aux commerces de proximité pendant cette période inédite. L’étude Adot révèle que le confinement a signé le retour en force des enseignes alimentaires de proximité. À présent, les Français privilégient l’achat de biens et de services dans des petits commerces, que ce soit auprès de fermiers pour l’alimentaire ou auprès de petites boutiques en électroménager. 

Durant le confinement, de nombreux Français se sont également tournés vers l’e-commerce. D’après l’étude menée par Criteo, ces habitudes de consommation vont perdurer comme la commande de biens et services en ligne (pour 24% des sondés), suivie par la commande de produits alimentaires couplée au drive to store (17%) et la commande de courses en ligne (15%).

 

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Consommer moins de plastique, plus de produits de seconde main

Durant le confinement, les Français de l’étranger ont été vigilants quant à leur consommation en achetant par exemple des produits de seconde main ou en privilégiant l’achat de produits contenant moins de plastique. C’est le cas de Gwen, une Française résidant en Indonésie qui s’intéresse à la micro-écologie, celle de nos gestes du quotidien. En sachant que l’Indonésie est le 2e plus gros pollueur après la Chine, cette expatriée participe à réduire son impact sur l’environnement. Elle tente de protéger sa santé et celle de sa famille et fait des économies à long terme en réduisant ses déchets, en limitant l’utilisation de produits toxiques et en refusant le plus souvent possible le plastique. Pour bannir le plastique de la maison, elle conseille à chacun de remplacer ses boîtes hermétiques en plastique par des pots en verre, des boîtes en inox ou des poches en silicone ou encore d’échanger son rasoir jetable par un rasoir en métal.

À Bombay, la marque I was a Sari pousse chacun à avoir une consommation plus consciente et réfléchie. Cette marque pratique le surcyclage, cette pratique qui valorise les objets ou produits usagés en leur donnant un nouveau souffle qualitatif. L’entreprise s’appuie aujourd’hui sur deux ONG indiennes (Community Outreach Programme (CORP) et Animedh Charitable Trust (ACT) pour former et accompagner les femmes à devenir des artisans professionnels. L’entreprise, aux côtés des deux ONG partenaires, a soutenu l’ouverture d’ateliers de confection, proches des quartiers précarisés. Une proximité, qui offre l’opportunité à ces femmes d’avoir une vie de famille et une activité professionnelle rémunératrice.

En Chine, le commerce de seconde main a décollé. D'après Le Vent de la Chine, ce secteur de l’occasion est en plein boom et il pourrait atteindre les 1.000 milliards de yuans cette année. Xianyu (闲鱼), une plateforme de particulier à particulier d’Alibaba, a enregistré un volume record de transactions en mars, tandis que le hashtag "débarrasse-toi de tes affaires" est devenu viral sur les réseaux sociaux avec plus de 140 millions de vues.

 

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Le "bien manger", la nouvelle norme de consommation ? 

Selon l’enquête "Tendances de consommation" menée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) , le confinement a permis aux Français de se concentrer sur "des besoins vitaux : manger, dormir, prendre soin de soi." Cette pause dans le temps a poussé les Français à se questionner sur leur manière de manger et de consommer.

La santé et les préoccupations responsables allant de pair, l’étude du Crédoc révèle que durant la première semaine de confinement, le bio a enregistré +63 % par rapport à 2019 contre +40% pour le conventionnel. Les produits bios ont continué leurs acension les semaines suivantes. Pascal Ansart, Associé au sein de Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de PwC explique ce phénomène : "Cette période de confinement a accéléré le phénomène bio et le fort intérêt des Français pour la production locale, saine et de qualité, tendances prégnantes dans les habitudes de consommations ces dernières années."

 

Les initiatives éco-responsables des Français de l’étranger  

Aux quatre coins du monde, les Français organisent des initiatives écologiques pour accompagner les populations locales à consommer responsable et ainsi les sensibiliser aux enjeux environnementaux.

 

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 La Swiss Food Academy.

 

Que veut dire bien manger ? Pour sensibiliser chacun à devenir acteur de son "assiette", Maria Retamales, une expatriée française en Suisse a choisi de créer la Swiss Food Academy. La Swiss Food Academy propose des ateliers ludo-pédagogiques en alimentation saine et durable auprès des enfants comme des adultes. Pour ne pas que les nouvelles générations soient déconnectées de la réalité alimentaire, l’objectif est de montrer aux plus jeunes où sont cultivés les légumes et les fruits afin qu’ils aient le choix de consommer responsable.

À Singapour, Claire Chabrières consomme elle aussi responsable ! Dans une démarche d’achat réfléchie tout en veillant à respecter l’environnement, cette mère de famille a fondé "ShiokFarm". Cette entreprise sociale apporte chaque semaine des paniers contenant des fruits et légumes bios aux familles. Selon elle, nous devons repenser notre façon de s’approvisionner tout en restant vigilant à la qualité des produits consommés : "Dans le secteur des produits frais, et particulièrement des fruits et des légumes, la situation est telle qu’aujourd’hui, les fermiers ne vendent pas l’intégralité de leurs récoltes." Elle poursuit : "Quant aux distributeurs, ils perdent une partie des stocks qu’ils ont achetés et les magasins, obligés d’avoir des rayons toujours pleins, attirant les regards, jettent une partie des produits exposés dès qu’ils commencent à avoir l’air un peu fatigués. Bilan : Environ 40 % des produits partent à la poubelle. Ce n’est pas soutenable pour la planète !"

 

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Antoine Bernardeau et Kadidia Sanogo-Bernardeau.

 

En Jordanie, Antoine Bernardeau, lauréat du Prix du Public des Trophées des Français de l’Étranger 2020, a créé "Inaya Permaculture & Beyond", un collectif pour la préservation et la régénération de la Terre au bénéfice de ses habitants. Il nous a confié que durant le confinement, certaines personnes se sont rendues compte qu’il fallait qu’elles changent "leurs habitudes et leurs modes de vie" et qu’elles réfléchissent désormais "à une certaine forme de résilience." Les frontières jordaniennes étant fermées, Antoine Bernardeau a créé un nouveau centre de formation destiné à un public urbain dans la capitale jordanienne. "L’idée est d’accompagner cette population urbaine vers une transition écologique en les formant aux techniques de la permaculture." a-t-il souligné.

Durant le confinement, les Français ont goûté à un nouveau de mode de vie : consommer en circuit court, s’approvisionner à la ferme, acheter des produits de seconde main… Bien plus qu’une nouvelle tendance, chacun a pris conscience qu’il était nécessaire de réussir cette transition vers des modes de vie durables. La question est maintenant de savoir si ces habitudes de consommation éco-responsables perdureront bien au-delà de la fin de cette crise sanitaire. 

 

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