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Les effets dramatiques du Sars-Cov-2 sur le cinéma italien

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Écrit par Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 23 novembre 2020

Alors qu’en janvier 2020 l’industrie cinématographique italienne jouissait encore d’une relative quiétude, notamment grâce aux succès en box-office de Tolo Tolo  (Checco Zalone, 2020) et de Nos plus belles années (Gabriele Muccino, 2020), l’arrivée brutale de la Covid-19 en Italie a changé la donne. Tandis que son bilan économique à l'approche de la fin de l’année est des plus négatifs, le cinéma Italien peine à sortir d’un gouffre sans précédent.

 

Les choses étaient pourtant bien parties en ce début d’année 2020. Les recettes au box-office de la botte étaient en hausse de 22% avant le début de la première vague. D’ailleurs, l’année 2019 avait été prolifique pour le cinéma italien, qui selon les mots du président de l’Association nationale de l'industrie du cinéma et de l'audiovisuel (ANICA), Francesco Rutelli, pouvait se targuer d’être en « excellente forme. » Seulement, avec l’explosion des cas de contamination au coronavirus dans le nord du pays, fin février, qui a conduit à la fermeture des salles de cinéma et des studios, ainsi qu’au report des tournages, les évènements ont pris une tournure catastrophique. D’après Statista, ne serait-ce que sur la période allant du 23 février au 1er mars 2020, les recettes du box-office ont chuté d’environ 23 millions d’euros en comparaison aux résultats enregistrés à la même période l’année précédente.

Touché de plein fouet par la crise sanitaire, c’est tout un écosystème de professionnels du spectacle qui s’est retrouvé fragilisé et parfois même précarisé par les mesures de restrictions et le confinement. Tentant tant bien que mal de limiter les conséquences du sinistre, le gouvernement avait mis en place la Cura Italia, un décret signé le 16 mars permettant aux membres de l’Association Générale Italienne du Spectacle (AGIS) de recevoir une aide financière. D’autre part, la somme de 5 millions d’euros a été allouée au secteur de l’audiovisuel et de la musique par le collectif Nuovo Imaie (Nuovo Istituto Mutualistico Artisti Interpreti Esecutori) afin de soutenir les acteurs du secteur.

Cependant, le bilan n’en demeure pas moins lourd. Aux alentours de Juin, un rapport du Sénat a montré que le revenu des salles de cinéma était de - 40%. Avec la réouverture des salles de cinéma, quelques salles ont observé une légère hausse de leurs chiffres d’affaires notamment grâce au blockbuster, Tenet (Christopher Nolan, 2020). Mais cela ne saurait compenser les pertes, en raison aussi bien de la seconde vague, que du changement d’habitudes des cinéphiles. Avec le confinement, les sites de streaming, parmi lesquels on peut bien évidemment compter Netflix, Mubi, Disney + et Amazon Prime Video, ont accéléré la détérioration de la « culture cinéma, » au grand dam de nombreux réalisateurs et distributeurs.

Autre effet de la première vague, l’interruption brutale de la chaîne d’approvisionnement des contenus (tournages, post-productions, etc.) a engendré un net ralentissement de l’arrivée de nouvelles productions. L’effondrement des investissements publicitaires télévisés a également des conséquences sur la production et le développement de nouvelles productions. Il est encore difficile d’évaluer l’étendue des dégâts sur l’industrie cinématographique Italienne. Peu de données sont pour le moment disponibles et la seconde vague est loin d’être terminée. Cependant, l’arrivée de différents vaccins sur le marché, permet aux professionnels de l’industrie d’entrevoir une possible porte de sortie de crise, et ce malgré des dommages parfois irréparables.

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