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UN PERSONNAGE, UN EVENEMENT, UNE HISTOIRE - La famille ORSINI

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 27 décembre 2016, mis à jour le 30 décembre 2016

 

La famille Orsini (en latin Ursinis et en français « des Ursins ») est l'une des familles princières les plus importantes de l'Italie médiévale et de la Renaissance, propriétaire également de grandes possessions en Hongrie. Par le jeu d'alliances politiques et personnels, la famille est liée aux plus grandes familles italiennes telles les Colonna, Médicis etc. Elle a donné naissance à de nombreux condottieres et à des figures politiques ou religieuses d'importance.

 

Des origines papales?

La famille prend ses origines de la famille de Boboni dont un des membres deviendra pape sousle nom de Célestin III en 1191. Ce pape, népotiste, est connu pour avoir sacrer l'empereur Henri VI du Saint-Empire, avec l'impératrice Constance de Hauteville, ce qui ne l'empêcha pas d'excommunier ce prince en 1194, parce qu'il retenait prisonnier Richard C?ur de Lion au retour de la croisade. Il fit aussi condamner le divorce de Philippe-Auguste, donna la Sicile à Frédéric II du Saint-Empire, fils de Henri, à condition qu'il payât tribut au Saint-Siège, et fit surtout prêcher des croisades.

D'un point de vue familial, il ordonne cardinaux deux de ses neveux et permet à son cousin Giovanni Gaetano (Giangaetano, mort en 1232) d'acheter les fiefs de Vicovaro, de Licenza, de Roccagiovine et de Nettuno, qui forment le noyau de la future puissance territoriale de la famille.

Il fut enterré dans la basilique Saint-Jean-de-Latran.

? à une grande famille princière et papale

La famille Orsini est une des plus grandes familles italiennes. Par le fait de mariages et alliances, elle s'est diffusée dans toute l'Italie et ses ramifications sont longues. C'est pour cela que nous verrons ici certains personnages importants de la famille.

Armoiries de la famille ORSINI

 

  • Matteo Rosso, Le Grand

Matteo Rosso, dit « Le Grand », est le fondateur de la première lignée des Orsini : la lignée méridionale, qui disparaitra en 1553. Il est un des personnages de la famille des plus importants. En 1241, il vainc les troupes impériales et devient le véritable maître de Rome. Deux ans après il devient sénateur. Deux de ses fils le seront également.

Durant sa carrière, il évincera les rivaux traditionnels, plus particulièrement la famille Colonna, et prolongera au sud les territoires des Orsinis jusqu'à Avellino et au nord jusqu'à Pitigliano. Pendant sa vie, sa famille entre fermement dans le clan des Guelfes.

Ses dix fils se partagent ses fiefs après sa mort :

Gentile (mort en 1246), à l'origine de la lignée Pitigliano et de la deuxième lignée méridionale ;

Rinaldo, à l'origine de la lignée Monterotondo ;

Napoleone (mort en 1267), à l'origine de la lignée Bracciano ;

Un autre Mateo Rosso, à l'origine de la lignée Montegiordano, du nom du quartier de Rome où se trouve la forteresse familiale.

Cependant, le plus connu de ses fils est Giovanni Gaetano (mort en 1280) élu pape sous le nom de Nicolas III. Celui-ci nomme son neveu Bertoldo (mort en 1289) comte de Romagne et ordonne cardinaux deux neveux et l'un de ses frères.

  • Nicolas III, né Giovanni Gaetano Orsini

Entre 1210 et 1220 ? 1280.

Pape de 1277 à 1280, Nicolas III est un pape controversé et cela se voit même dans la littérature ! En effet, il est cité dans l'Enfer de Dante (chant XIX, 31-120), où il est condamné au huitième cercle (3e bolge) comme simoniaque.

 

En 1278, le pape, en sa qualité de citoyen romain, se fait élire lui-même « sénateur à vie » puis, rejetant le cumul des fonctions, délègue le titre à des membres de l'aristocratie urbaine, d'abord à son propre neveu Matteo Rosso en 1278/1279, puis conjointement à un Colonna et à un Savelli en 1279/1280. La constitution Fundamenta militantis Ecclesiæ du 12 juillet 1278 faisait la part belle aux grandes familles de la Ville : elle posait en principe que nul ne pourrait être sénateur sans permission expresse du Saint-Siège et que la fonction ne pourrait en aucun cas excéder la durée d'un an.

Il meurt à Soriano, le 22 août 1280, probablement d'une attaque d'apoplexie.

 

  • Clarisse Orsini

1453 ? 1487.

Clarisse Orsini est la fille de Jacopo Orsini et Maddalena Orsini. Elle épouse Laurent le Magnifique, petit-fils de Cosme l'Ancien, le 7 février 1469, lors d'un mariage arrangé par la mère de Laurent, Lucrezia Tornabuoni, qui voulait marier son fils ainé avec une femme de famille noble, les Orsini, dans le but de hausser le statut social des Médicis. Cela sans l'accord de son fils Laurent, qui aura une liaison avec Lucrezia Donati des années durant. Clarisse toucha une dot de 6 000 florins et arriva à Florence le 4 juin 1469. Le soutien des Orsini à Laurent fut sans faille tout au long de sa vie, en particulier au moment de la conjuration des Pazzi et du conflit avec Sixte IV.

Elle fut une personne très religieuse, et donc en profond contraste avec l'idéal humaniste de l'époque, ce qui donna à la maitresse de son époux, Lucrezia Donati, plus de popularité qu'elle. Elle est morte le 29 juillet 1487 de tuberculose. Elle est la mère du pape Léon X et de Julien de Médicis.

 

 

  • Giovanni Battista Orsini, ou Jean-Baptiste des Ursins

? ? 1476

Laissons les papes et cardinaux dont est peuplée la famille Orsini, pour un autre type de position sociale. Giovanni Battista Orsini devient en 1442, le Grand Prieur de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Il en aura la charge jusqu'en 1466 suite à quoi il devient le 39ème Grand Maitre de l'Ordre. En 1470, il fait restaurer la Forteresse de Feraklos, sur l'ile de Rodes où il mourra 6 ans après.

  • Fulvio Orsini

1529-1600.

Abandonné par son père à l'âge de neuf ans, Fulvio Orsini trouva refuge parmi les enfants de ch?ur de Saint-Jean-de-Latran à Rome. Grace au chanoine Gentile Delfini, qui le présente à la famille Farnèse, il trouve un emploi en tant que bibliothécaire de la bibliothèque Farnèse. Celle-ci avait été créée par Léon X de Médicis (le fils de Clarisse Orsini donc, la boucle est bouclée !). À la mort du cardinal Ranuccio, il obtient la charge, en plus de la bibliothèque, de gérer les collections d'art du palais dont il s'occupera jusqu'à sa mort.

II a lui-même créé une importante collection d'?uvres d'art et d'antiques qu'il légua au cardinal Édouard Farnèse, neveu de son protecteur. Il a surtout réuni une importante bibliothèque, qu'il légua à la bibliothèque Vaticane. Il se lia avec le Greco et devint son protecteur lors de son séjour à Rome (1570-1577), et posséda plusieurs ?uvres de ce peintre dans ses collections, dont une Vue du mont Sinaï et le Portrait de Giulio Clovio.

Fulvio Orsini a mené à bien plusieurs éditions de textes antiques jusqu'alors inédits, en particulier des fragments. Protégé du cardinal de Granvelle, il put grâce à lui imprimer ses livres à Anvers, chez l'imprimeur français Christophe Plantin comme des extraits de l'encyclopédie byzantine de l'empereur Constantin VII Porphyrogénète, dont le texte avait été découvert en Espagne par son ami Antonio Agustin dans la bibliothèque du collectionneur Juan Paez de Castro.

  • Gerolama Orsini

1503 ? 1570. Gerolama était la fille de Ludovic comte de Pitigliano de la ligne eponyme ayant donné cinq papes et de Giulia di Giacomo Conti. Elle épousa Pierre Louis Farnèse en 1519. Les noces furent célébrées à Valentano et chantées en vers latin par Baldassarre Malosso de Casalmaggiore, célèbre humaniste et précepteur de Pierre Louis.

Les sources la décrivent comme une femme vertueuse et dévote, capable de vivre avec une extraordinaire noblesse d'âme aux côtés d'un mari génial mais dissolu.

De Pierre Louis, elle eut cinq enfants:

  • Victoire (Vittoria) (1519) épouse Guidobaldo II, duc d'Urbino,

  • Alexandre (Alessandro) (1520), nommé cardinal par son grand-père Paul III à 14 ans,

  • Octave (Ottavio) (1524), second duc de Parme et Plaisance,

  • Ranuce (Ranuccio) (1530), cardinal,

  • Horace (Orazio) (1532), second duc de Castro.

Veuve, elle quitta Plaisance et retourna dans le Latium. Elle mourut à soixante sept ans et elle fut enterrée dans le caveau de famille des Farnèse sur l'Ile Bisentina.

 

  • Pietro Francesco Orsini, en religion, Vicenzo Maria Orsini

 

(né le 2 février 1649, Gravina in Puglia, dans l'actuelle province de Bari, dans les Pouilles, alors dans le royaume de Naples et mort le 21 février 1730) était un religieux dominicain italien de la fin du xviie et du début du xviiie siècle qui devint le 245e pape de l'Église catholique, sous le nom de Benoît XIII.

  • Le procès de béatification de ce « Serviteur de Dieu » a été ouvert le 21 février 1931, et a été relancé par un acte du Tribunal diocésain du diocèse de Rome début 20101. Le 13 janvier 2012, a eu lieu l'inauguration du processus de béatification et canonisation du Serviteur de Dieu, le Souverain Pontife Benoît XIII dans la Salle de la Conciliation au Palais du Latran, par Son Éminence le Cardinal Agostino Vallini, qui est le Vicaire Général de sa Sainteté pour le Diocèse de Rome2.

Pietro Francesco Orsini naît en 1649 à Gravina (Naples) : il est le fils du duc Ferdinando Orsini et de Giovanna Frangipane Della Tolfa. il devient en 1667 religieux dominicain sous le nom de Vincenzo Maria.

Son parent, le pape Clément X le nomme cardinal (à 23 ans).

  • Il est ensuite nommé évêque de Manfredonia (1675), puis de Cesena en Romagne (1680).

  • Il est nommé archevêque de Bénévent en 1686.

  • Le cardinal Vincenzo Maria Orsini est élu pape le 29 mai 1724 (successeur d'Innocent XIII), prit d'abord le nom de Benoît XIV mais très rapidement changea pour celui de Benoît XIII, sans doute après avoir constaté que le précédent « Benoît XIII », pape d'Avignon durant le Grand schisme d'Occident, était considéré par l'Église comme un antipape.Benoît XIII (en latin Benedictus XIII, en italien Benedetto XIII).

  • Vertueux, doux et humble, Benoît XIII garde au Vatican son habit d'un tissu ordinaire et y fait porter son lit de religieux ; il vit avec la frugalité d'un anachorète et donne aux pauvres tout ce qu'il retranche de ses dépenses ; il défend aux prêtres de se prosterner devant lui, etc. Il oblige les cardinaux à la résidence, et s'efforce de réfréner les mauvaises m?urs du clergé.

  • Il se montre inflexible sur la question des prérogatives du Saint-Siège ; il se brouille avec la cour de Vienne en élevant des prétentions sur les duchés de Plaisance et de Parme.

  • Il agit aussi fermement contre le jansénisme, tout en se gardant soigneusement de tout excès en sens opposé.

  • Il laissa une trop grande liberté au cardinal Niccolò Coscia (sa scandaleuse vénalité lui vaudra, après la mort de son protecteur, dix ans d'incarcération au Château Saint-Ange).

  • Le 11 septembre 1726, il nomma André Hercule de Fleury au poste de cardinal sur recommandation de Louis XV alors Roi de France.

  • Il canonise Jean de La Croix le 27 décembre 1726.

  • Benoît XIII meurt le 21 février 1730.


Capucine Camplong (Lepetitjournal.com de Rome) - Mercredi 28 décembre 2016


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Publié le 27 décembre 2016, mis à jour le 30 décembre 2016

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