En 2019, Le Petit Journal New York a décidé de rendre hommage aux femmes francophones de New York en lançant le « Mois de la Femme ». Parce qu’un an plus tard, les femmes sont toujours sous-représentées dans les médias, nous poursuivons notre projet tant éditorial que sociétal en publiant, chaque jour de mars 2020, le portrait d’une femme francophone de la ville. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Annie Michel. Professeure de Lettres à la French American School of New York, vice-présidente à la Commission des affaires sociales et des anciens combattants de l’Assemblée des Français de l’Étranger, administratrice de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), Annie Michel est aussi conseillère consulaire et candidate à sa réélection aux prochaines élections consulaires qui auront lieu le 16 mai 2020.
Aider, un legs familial
L’entraide, Annie Michel est tombée dedans à sa naissance. Une sorte de legs de parents engagés à La Croix Rouge, secouristes. Une histoire familiale aussi, avec un père et un grand-père résistants. Une enfance dans la Nièvre où gamine, déjà, elle passait ses dimanches sur le terrain, à aider à La Croix Rouge. Tradition familiale, elle s’y engage aussi très tôt. Parallèlement, elle vit une passion, la musique. À l’orchestre symphonique, elle est premier violon.
Son bac littéraire en poche, elle prend la direction de Liverpool, en Angleterre, où elle suit son cursus universitaire. Après l’Angleterre, et un bref passage en France, c’est à Rye qu’elle atterrit « mon mari avait été muté à New York ». Elle devient « substitute » dans un lycée américain. Avant un retour en France, le couple et leur jeune garçon, aujourd’hui impliqué lui aussi en politique, sans doute tient-il cela de sa mère, font un passage dans le New Jersey.
De retour en France, toujours au gré des mutations de son époux, Annie Michel passe son capès, et enseigne à l’Université. Son engagement politique aussi s’affirme. « J’ai pris ma carte au Parti socialiste ». Re-mutation. La famille doit retourner à New York. Mais cette fois-ci, Annie Michel s’impose « la condition était que je puisse travailler tout de suite ». Une main de fer dans un gant de velours. À leur arrivée à New York, Annie devient professeur de Lettres à la French American School « ça fait 26 ans que j’enseigne et c’est une véritable passion ».
La politique, une autre passion
Passion, engagement... Dans la dimension politique, ce qui anime le plus Annie Michel, c’est d’être au service de l’autre, c’est aider et défendre. Syndiquée, militante, adhérente au Parti socialiste, elle l’affirme « c’est l’aspect social qui m’intéresse, préserver les acquis ». Et de rajouter « même si j’adhère à un parti, je me suis toujours sentie très libre ». Annie Michel est une femme de terrain et de réseaux. Elle aide ses collègues, elle soutient ses élèves, elle se met au service des Françaises et des Français. Élue conseillère consulaire en 2014, elle donne à cette fonction qu’elle pratique avec passion, là encore, depuis 6 ans, une dimension sociale, bien au-delà de la dimension politique. « Des électeurs m’ont dit avoir voté pour moi, même s’ils n’étaient pas de gauche parce qu’ils savaient que le boulot serait fait ». Quand on l’écoute parler avec passion de son engagement, on n’en doute pas une minute. Et de rajouter « avec Julien Ducourneau, nous sommes les seuls conseillers consulaires à n’avoir manqué aucune commission consulaire, aucune commission des bourses. »
Pour elle, cette fonction s’apparente « à un poste d’assistante sociale ». Rien de péjoratif en ça. Du haut de son expérience, elle raconte cette fonction, loin d’une étiquette politique qui n’est aucune d’aide quand il s’agit d’aider des compatriotes en situation délicate. Pour Annie Michel, être conseillère consulaire doit être une passion, celle de l’humain, pas celle de la représentation, pas celle d’une étiquette politique, pas celle d’un pouvoir. « C’est une fonction où, pour pouvoir aider les Français, il faut aller taper aux bonnes portes, où il faut un bon réseau. On n’est pas conseiller consulaire d’un parti, on est au service des concitoyens, ça n’a rien de politique ».
« Mon père et mon grand-père étaient résistants. Ils m’ont appris à lutter pour des valeurs, ils m’ont appris cette ouverture aux autres ». Et de rajouter « j’ai toujours aidé, je me régale à aider les autres ». Des valeurs, un principe de vie, c’est ce qu’elle met en pratique depuis des années, au quotidien et selon ses différents titres : professeure de Lettres à la French American School of New York, vice-présidente à la Commission des affaires sociales et des anciens combattants de l’Assemblée des Français de l’Étranger, administratrice de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), et conseillère consulaire, poste pour lequel elle espère sincèrement être réélue, lors des prochaines élections consulaires qui auront lieu le 16 mai 2020. Annie Michel est une femme qui écoute, qui entend et qui agit. C’est une femme qui aide avec pour premières armes, une sympathie naturelle et une compassion sincère.
Celle qui se bat depuis toujours pour les autres a « adoré l’Amérique d’Obama ». Elle aime l’Amérique, profondément même, mais aujourd’hui, elle s’inquiète pour son pays d’adoption où « la démocratie est en danger ». Dans un pays où le droit, pour les femmes, de disposer de leur corps semble être remis en question, Annie Michel s’inquiète pour la place des femmes, pour l’égalité des droits, pour la diversité.
Elle est comme ça, Annie Michel, dévouée, entière et sincère. « Ma petite personne n’importe pas, c’est le fait d’aider qui prédomine ».Peut-être que cette phrase, résume finalement qui elle est.
Merci, chère Annie, de faire partie des femmes francophones de New York mises en avant dans le cadre du « Mois de la Femme » instauré par le Petit Journal New York.