Édition internationale

Balades new-yorkaises : Autant en emporte le vent

Il habite dans l’un des endroits les plus paisibles que la Terre peut compter, et il le sait... Retrouvez cette nouvelle balade new-yorkaise déplacée pour l'occasion en Arizona, un petit moment de poésie pour dévorer les Etats-Unis.

balades newyorkaises mars hillbalades newyorkaises mars hill
Écrit par Stéphanie Mathis
Publié le 23 avril 2025, mis à jour le 23 mai 2025

Il habite dans l’un des endroits les plus paisibles que la Terre peut compter, et il le sait.  Mars Hill, une immense colline de pins à 2 200 mètres d’altitude, dont le nom même porte la singularité, et abrite Lovell, site reconnu pour l’observation astronomique. Robert n’y a pas découvert lui-même Pluton, mais c’est tout comme, il a la sérénité de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Ses yeux mi-clos oscillent entre souhait de profiter de la vue dégagée surplombant Flagstaff, et désir irrépressible de dormir. Normal, c’est l’effet du soleil. Et du calme lunaire. On caresse sa peau nacrée mais rugueuse avec une brindille, va-t-il s’en offusquer ? Pas du tout, il aime, en sait gré. Se déplace à peine, ne craint rien. Le vent lui murmure. Non qu’il ait des questions, et soit en quête de réponses ; mais entre initiés. Après tout, en sa qualité de reptile, il est l’un des plus vieux ici. Et estime à ce titre qu’on lui doit le respect. Il a vu non loin de là les canyons se former, puis s’éroder ; en contrebas, la route 66 se construire, s’étirer, et les diners devenir des scènes incontournables de road movies : tous deux, désormais mythiques. Comme lui. Trônant parmi les planètes observées à deux pas, en toute majesté.

 

 

Le saviez-vous ? Les diners américains

Les diners sont un symbole culte des États-Unis ! Leur histoire est aussi savoureuse que les pancakes qu’ils servent. Tout commence en 1872, à Providence, Rhode Island, quand un entrepreneur transforme une charrette à cheval en wagon-restaurant mobile pour servir café et sandwiches aux journalistes de nuit. Un concept rapide et accessible qui plaît énormément, et va évoluer au début du 20e siècle vers des structures en acier inoxydable et en émail coloré (toujours sous forme de wagons) qui deviennent typiques du style. Mais c’est après la Prohibition et pendant la Grande Dépression que les diners explosent en popularité, car ils offrent des repas bon marché et copieux. Après la Seconde Guerre mondiale, les GI de retour au pays y trouvent un lieu convivial et simple, souvent ouvert 24h/24. A cette époque apparaît le look Art Déco ou Googie : néons, banquettes rouges, juke-boxes, chrome partout. Les diners deviennent un symbole de l’American way of life : décors vintage, serveuses en uniforme, menu classique (hamburgers, frites, milkshakes, omelettes, tartes aux pommes). Ils apparaissent dans la culture pop : films, séries (Grease, Pulp Fiction, Happy Days…), et demeurent depuis dans les coeurs en surfant sur le côté « nostalgie ».

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.