Il s’appelle Finn. Et il est l’otarie star des animaux de Central Park... Retrouvez cette nouvelle balade new-yorkaise au Zoo de Central Park, un petit moment de poésie pour dévorer la Grosse Pomme.


Finn, il s’appelle Finn. Et il est l’otarie star des animaux de Central Park, quoi qu’en disent les pingouins de Madagascar. En plein milieu, on ne peut pas le louper. Même pas besoin d’acheter un ticket d’entrée, on l’aperçoit en passant, dominant de toute sa splendeur le bassin rectangulaire central autour duquel est construit le zoo. Avec ses vibrisses, ses moustaches aussi efficaces que nos doigts, il renifle, il scanne les alentours ; il se prélasse, il se donne en spectacle. Il n’a pas froid, il est gras. Il se déplace peu, empêché par ses nageoires de géant. Il bêle, il grogne, il rugit, aussi, face à sa comparse qui voudrait se faire une place sur le rocher qu’il a préempté. Une certaine manière d’afficher son statut, d’affirmer sa virilité. Un poil possessif, sans doute ; il veut garder le contrôle. D’ailleurs, tout semble travaillé chez Finn ; de son pelage aux reflets brun-noir si glowy qu’on dirait du cuir, à son plongeon silencieux et sans éclaboussures qui est soudain le sien. Il nous laisse sans voix ; une ode à l’affirmation de soi, une invitation à embrasser ses singularités et à faire, tout en confiance, avec ce qu’on est. Sa manière de nous présenter ses voeux les meilleurs en cette nouvelle année.

Le saviez-vous ? Le zoo de Central Park
Inauguré en 1864, le zoo de Central Park est considéré comme le plus ancien zoo municipal des États-Unis, et il est aujourd'hui l'un des éléments les plus visités du parc. D’abord simple « ménagerie » offrant des conditions de vie particulièrement rudimentaires aux animaux, avant d’être aménagé en zoo en 1934, puis revu dans sa configuration actuelle en 1988, il a été au cours des ans le théâtre de jolies histoires ; de liens affectifs surprenants (un gardien de zoo lisait le journal tous les jours à un chimpanzé), d’escapades pittoresques (un singe capucin s'est échappé de sa cage et a traversé la 5e Avenue pour se cacher dans la bimah du Temple Emanu-El de la 65e ; plus récemment, une otarie a profité des inondations exceptionnelles qui ont frappé la ville en septembre 2023 pour s'évader, avant d'être rapidement ramenée dans son enclos - d’aucuns disent qu’il s’agit de Finn :)), de naissances rares en captivité (comme celle d'un pécari d'Amérique du Sud en 1866), et de dons. Le plus exotique d’entre eux fut sans doute celui d’un « tiglon » offert à la ville en 1938. Charles le Tiglon était la progéniture d'une femelle lionne africaine et d'un mâle tigre de Sibérie, cette combinaison étant plus rare qu'un « liger », qui est la progéniture d'un mâle lion et d'une femelle tigre. Aujourd’hui, les ours et les lions de mer sont toujours là, mais pour des raisons évidentes de soins et d’environnement, les autres grands animaux ont été transférés dans d'autres zoos, et notamment celui voisin du Bronx, plus grand zoo des États-Unis, dans lequel s’ébattent plus de 8 000 espèces en semi-liberté.
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