Alors que le rapport Mal’Aria 2019 de l’association environnementale Legambiente tire une nouvelle sonnette d’alarme quant à la pollution en Lombardie, plusieurs initiatives publiques et privées entendent inciter les citadins à repenser leur style de vie pour lutter contre la pollution. Tour d’horizon des différentes solutions.
Milan, la ville du vélo ?
Une donnée factuelle avant de commencer : Milan est une ville adaptée au vélo (hormis ses nombreuses rues pavées). Elle est plate. Son relief est limité entre 102 et 147 mètres d’altitude. Le point culminant serait le Monte Stella, une colline artificielle située au nord ouest de la ville construite avec les gravats et décombres des immeubles détruits par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Ensuite, c’est une petite ville si on la compare aux autres métropoles européennes. Le centre est inscrit dans un cercle d’un diamètre de 4 km contre 6 km pour Paris intra-muros. Milan étant construite en cercles concentriques autour du Duomo, son hyper centre se réduit lui même à un autre cercle d’un diamètre de 2 km.
Ville engagée contre la pollution
Par ailleurs, la mairie engagée dans le réseau C40 – réunissant plus d’une centaine de métropoles décidées à respecter voire à dépasser les accords de Paris en matière de réduction des émissions polluantes – continue d’investir dans les pistes cyclables. D’après les dernières données de la municipalité de 2017, elles s’étendent sur 215 km. De nombreux projets ont depuis vu le jour ou sont en cours de réalisation, le long de la Viale Tunisia ou de la Via Monte Rosa par exemple. Aussi, dans le cadre de la mise en place de la nouvelle zone de limitation du trafic – l’Area B –, des aides au remplacement des voitures et des motos polluantes pour les familles au revenu inférieur à 20.000 euros incluent le financement d’un véhicule plus propre ou le remplacement par un vélo ou un vélo cargo électrique.
Les solutions pour se déplacer à vélo
Outre l’achat d’un vélo, l’offre de location de ces deux roues à Milan s’est récemment enrichie :
• BikeMi, l'équivalent du Vélib' parisien offert par la mairie milanaise : L’inscription se fait sur leur site, via leur appli ou dans les bornes ATM que l'on trouve dans les stations de métro.
• Ofo, les vélos jaunes sans abonnement et sans station et Mobike, les vélos gris et orange eux aussi sans abonnement et sans station ont fait leur apparition à Milan depuis un an environ
• Dernière nouveauté en date : les « cargo bikes ». Depuis janvier 2019, il est possible de louer des vélos cargo chez Fridabike, spécialiste de ce moyen de locomotion spécial à Milan (via Pier della Francesca 34). Antonella, ancien mannequin pour Armani, a changé de vie à la naissance de ses enfants et a ouvert son atelier boutique. Elle y propose des vélos cargo, tricycles et long tail – vélo à deux roues avec une partie arrière allongée – pour les familles en quête d’un moyen de locomotion fonctionnel et respectueux de l’environnement. On peut même y créer et faire fabriquer son vélo cargo sur mesure.
Le vélo cargo, une solution pratique et ludique pour les familles
Utilisé au début du XXème siècle comme moyen de transport pour les commerçants afin de livrer courrier, pain ou lait entre autres, le vélo cargo connaît depuis les années 2000 un renouveau dans les villes, notamment dans le nord de l’Europe. En 2014, on en comptait plus de 60.000 à Copenhague où près de 25 % des familles avec deux enfants ou plus disposent d’un vélo cargo pour le transport de leurs enfants et de diverses marchandises. Le vélo cargo y est désormais considéré comme un choix responsable en remplacement d'une deuxième voiture voire de la principale.
Milan pourrait-elle un jour suivre cette voie ? C’est en tout cas une possibilité envisagée par la mairie.
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
