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Luc Roger : « Offrir à chacun les mêmes chances face à la maladie »

Luc Roger Harmonie mutuelleLuc Roger Harmonie mutuelle
Luc Roger, Directeur EMOA et représentant légal d'HMI, a développé le système mutualiste en Italie
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 9 avril 2020, mis à jour le 21 avril 2020

Alors que le système de santé public est sous le feu des critiques, le représentant légal d’Harmonie mutuelle Italie appelle, à l’issue de la crise sanitaire, à une harmonisation des modèles au niveau européen.

 

Lepetitjournal.com/Milan : Harmonie mutuelle Italie est un protagoniste important de la santé et de la protection sociale dans la Péninsule. Comment avez-vous réagi à l’urgence sanitaire ?

Luc Roger : Dès le début de la crise, nous avons été beaucoup sollicités pour vendre des produits d’assurance spécifiques liés au covid-19. Mais nous avons refusé de « profiter » de la situation. D’autant que cette urgence sanitaire relève des pouvoirs publics, elle doit être gérée par le système public, nous n’avons pas à nous y substituer.
Notre priorité reste surtout que nos adhérents n’aient pas de retards de remboursements de leurs soins, particulièrement en cette période critique. On ne peut pas se permettre que les gens renoncent à des soins.
En revanche, nous avons souhaité répondre efficacement à des besoins spécifiques, sans perdre de temps. Et cela notamment à travers deux actions concrètes.

Quelles sont-elles ?

En tant que premier opérateur à couvrir les ASL (entreprise sanitaire locale) en Italie, nous avons aussitôt réagi pour les soutenir. Ces structures se sont rapidement retrouvées débordées, elles ont dû faire appel à du personnel supplémentaire pour affronter leur engorgement. Mais ces bénévoles, ces retraités des métiers de la santé, ne pouvaient pas travailler sans couverture (prévoyance...). Nous avons accepté de les prendre en charge, - sans passer par la procédure, très réglementée et souvent longue -, afin de leur permettre de rentrer en activité immédiatement. Et même si cela implique pour nous un risque plus élevé.

Quant à votre deuxième action ?

Nous l’avons ciblée au niveau économique, en soutenant INVITALIA, une agence nationale avec laquelle nous travaillons beaucoup en temps normal, qui aide les entreprises à se développer. Aujourd’hui, la structure est au premier plan pour éviter que l’économie italienne ne s’effondre. Leurs salariés doivent continuer, plus que jamais, à se déplacer. Aussi, pour leur permettre plus de sérénité sur leur travail de terrain, nous leur avons garanti des services d’assistance également destinés à protéger leur famille. Concrètement, il s’agit d’envoyer des médecins, des ambulances, ou encore d’offrir gratuitement l’accès à une plateforme dédiée pour répondre à toutes leurs inquiétudes.

On critique beaucoup le système de santé public. Au regard de cette crise sanitaire, qu’en pensez-vous ?

Malgré les failles, l’imperfection des systèmes, heureusement qu’il existe cette solidarité publique. Le système public est une chance. Il n’y a qu’à regarder la situation aux Etats-Unis, pays dépourvu de système de solidarité collectif, pour s’en rendre compte... Il est fondamental d’offrir les mêmes chances face à la maladie, de guérir et de soigner. Et ce n’est pas le système privé qui fera des soins et de la solidarité.

la santé est l’une des bases de la construction sociale de l’Europe

Lorsque la crise sanitaire sera passée, que devrons-nous tirer de la situation, selon vous ?

Après cette crise, il faudra travailler à renforcer ce système de solidarité public, tant en France qu’en Italie. A la différence qu’en Italie, la difficulté majeure est le système régional. Or on ne peut pas se concentrer uniquement sur certaines régions. L’Italie devra donc faire sa révolution en réformant son modèle pour l’harmoniser au niveau national. Et pour cela, Harmonie mutuelle est prête à apporter son soutien. En tant qu’opérateur en terme de protection, nous savons agir en ce sens.
Mais au-delà, nous espérons surtout une harmonisation des systèmes de santé à l’échelle européenne, car la santé est l’une des bases de la construction sociale de l’Europe. Il est fondamental de créer davantage de solidarité entre les pays. Et cette crise, de dimension européenne, nous rappelle bien ce besoin. De notre côté, nous y travaillons depuis plusieurs années par notre développement dans plusieurs pays européens.

 

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