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Lemoyne: « Je souhaite des contacts sans filtre avec nos concitoyens »

Jean-Baptiste Lemoyne AEFEJean-Baptiste Lemoyne AEFE
Le secrétaire d'Etat Jean-Baptiste Lemoyne a tenu plusieurs permancences auprès des Français de Milan ce 6 juin 2019
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 10 juin 2019, mis à jour le 11 juin 2019

A l’occasion du déplacement à Milan ce 6 juin, du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, rencontre avec Jean-Baptiste Lemoyne.

 

Lepetitjournal.com/Milan : quel était l’objectif de votre déplacement à Milan et l’issue de vos rencontres ?

Jean-Baptiste Lemoyne : Il s’agissait d’une première à Milan dans le sens où le président de la République a souhaité que l’acte II du quinquennat soit placé sous le signe de la proximité et de l’humanité. Cela à travers des permanences ministérielles sur le territoire français et s’agissant du quai d’Orsay, hors de France pour les Français de l’étranger, en y associant nos administrations locales. Aussi, j’ai souhaité avoir des contacts directs, sans filtre avec nos concitoyens. 10 personnes avaient pris rendez-vous pour des questions quant à leurs droits sociaux, aux études ou encore pour faire part d’idées ou suggestions.

 

Vous vous êtes aussi rendu au lycée français Stendhal, où plusieurs inquiétudes se sont manifestées ces derniers mois, comme dans de nombreux autres lycées français de l’étranger.

Au lycée français, il s’agissait également d’une permanence car j’ai rencontré les parents d’élèves, les enseignants, les représentants syndicaux. Cela était très utile sachant que j’avais le lendemain une réunion avec le conseil du président de la République en charge des sujets culturels et éducatifs pour évoquer notre ambition pour l’enseignement du français à l’étranger, qui est de doubler le nombre d’élèves dans l’enseignement des Français de l’étranger à échéance de 2030. On doit donc créer les conditions de ce succès.
Ils m’ont certes fait part de leur inquiétude avec le non-renouvellement d’un personnel à Milan- problème qui a déjà été résolu- mais cela a aussi permis de déconstruire certaines idées conçues qui ont circulé sur les réseaux sociaux comme la privatisation d’établissements de l’AEFE, alors qu’il n’en a jamais été question.


Nous souhaitons conforter l’AEFE comme un opérateur majeur. D’ailleurs, lundi dernier devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, j’ai précisé que j’avais demandé avec Jean-Yves Le Drian un rebasage de la subvention de l’AEFE autour de 31 millions d’euros pour envisager le développement de l’enseignement du français de l’étranger. Quant aux craintes que de nouveaux établissements pouvaient se créer, j’ai précisé que nous avons demandé à nos ambassadeurs un pilotage lorsque des créations, partenaires associatifs ou privés se profilaient, pour réguler, éviter la cannibalisation entre établissements. Les critères de l’enseignement du français à l’étranger sont contrôlés, il est reconnu pour sa qualité. En témoigne Milan avec ses 100% de réussite au bac et ses 85% de mentions.

 

Où en êtes-vous après la remise du rapport de la députée Samantha Cazebonne en février dernier, mentionnant 147 recommandations visant à insuffler une nouvelle dynamique à l'enseignement français à l'étranger ?

Durant le mois de mai, nous avons entamé un processus de consultations avec des parents d’élèves, des représentants d’enseignants etc. et un séminaire auquel étaient présents une centaine de personnes représentant tout l’écosystème. Cela a apporté beaucoup de matériaux et d’idées qui viennent en complément du rapport Samantha Cazebonne (20.000 personnes avaient répondu). On est en train de faire la synthèse pour établir cette feuille de route qui nous permettra d’atteindre notre objectif du doublement du nombre d'élèves.

 

Quel est votre ressenti deux semaines après des élections européennes traduisant la montée du populisme notamment en Italie comme en France ? Quelle est l’Europe de demain ?

L’Europe est à la croisée des chemins. Je fais partie d’une génération qui a vu l’Union européenne être une addition d’ambitions, une addition d’Etats aussi, puis l’UE a quand même consacré une forme de réconciliation franco-allemande à ses tout débuts et une réconciliation du peuple européen. Il y a 30 ans avec la chute du mur de Berlin, l’Union européenne a permis d’apporter des perspectives, la démocratie dans tous ces pays d’Europe centrale et orientale. Et aujourd’hui le risque est celui de la déconstruction, de la soustraction. Le Brexit est là. La montée des populistes aussi. En réalité, on a besoin d’une Europe toujours plus forte qui assume sa puissance commerciale, économique et stratégique. Nous devons conforter cet élan au moment où certains donnent des coups de boutoirs contre cette construction.


Le résultat est historique en France comme en Europe où il est mis fin au duopole que constituaient les socialistes et les conservateurs européens. Aujourd’hui, un groupe central se constitue, il sera indispensable pour toute majorité. Au sein de ce groupe, les élus se réclamant de la majorité présidentielle seront la première délégation nationale. La France retrouve donc du levier et une capacité à peser en Europe grâce à ce résultat, même si nous aurions aimé virer en tête. Mais LREM a viré en tête en Italie avec 38%.

 

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