A l’occasion des élections des Conseillers des Français de l’étranger le 30 mai prochain (du 21 au 26 mai par Internet), nous sommes allés à la rencontre des six candidats tête de liste pour la circonscription consulaire de Milan*. Hugues Le Cardinal se présente sous la liste En marche pour les Françaises et Français d’Italie.
Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Je suis un entrepreneur français établi à Milan depuis 10 ans pour raisons personnelles, je suis marié à une Italienne. Nous avons 2 filles étudiantes et un garçon encore au Lycée Stendhal. Consultant dans l'aéronautique spécialisé en certification d’engins volants, j'anime mon équipe de 4 français. Je suis passionné de voile, un sport merveilleux au contact de la nature. Très heureux à Milan, je souhaite continuer à m’impliquer dans la vie associative au profit de la communauté française. La politique est un bel engagement bénévole.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
J’ai contacté Laurent Lesecq ; nous sommes tous les deux très impliqués dans la vie associative. Ensemble, nous avons recherché des personnes de bonne volonté avec des expériences variées et vivant dans des endroits différents de notre circonscription. Ces personnalités, comme la majorité présidentielle, rassemblent des sensibilités différentes de centre droit et centre gauche; c’est pourquoi notre liste est soutenue par La République en Marche, le Mouvement Démocrate, Agir et Territoires de progrès. Nous travaillons en équipe et réfléchissons collectivement tout en ayant des experts de certains sujets ; Ludivine, formatrice d’entrepreneurs, pour la communication numérique, Charlotte, professeur d’histoire-géographie pour l’enseignement, Marie, commerciale, pour la connaissance du marché entrepreneurial italien, Michèle, avocate à la retraite, pour les pensions, Laurent, cadre bancaire, pour la fiscalité, Jacques professeur de droit européen pour les questions européennes, Etienne, kinésithérapeute-ostéopathe, pour la santé et moi, entrepreneur et délégué consulaire, pour les entreprises, l’emploi et les services consulaires.
Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français du Nord de l’Italie ?
Le plus grand défi est sans aucun doute l’aspect social. Quand on parle des Français établis hors de France, on pense souvent aux expatriés, la réalité est toute autre. La communauté française regroupe des expatriés de longue date, des Françaises ou des Français ayant des conjoints italiens, des binationaux, des retraités et des personnes installés en Italie pour des séjours plus courts.
Avant la crise du Covid-19, notre communauté comprenait déjà un certain nombre de personnes rencontrant de grandes difficultés sociales. La crise sanitaire s’est doublée d’une crise économique. Le plus grand défi va être d’apporter une aide constructive aux personnes dans le besoin que ce soit par une aide matérielle, un soutien psychologique ou une aide à la recherche d’emploi.
Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?
L’ambassadeur et les consuls généraux sont des diplomates français qui changent de poste tous les 3 ou 4 ans. Par exemple, le Consul général de France à Milan rentre à Paris au mois d’août ; son remplaçant ne connaît sans doute pas bien la situation actuelle en Italie, même s’il est assisté d’autres fonctionnaires en poste plus longtemps. Le premier rôle est de témoigner de la situation des Français établis en Italie du nord auprès du consulat et d’alerter les services compétents en cas de problème. Les sujets de préoccupation sont la santé, l’enseignement, la fiscalité, les pensions, les services consulaires, le développement durable… Notre objectif est de proposer des solutions via le consulat, l’assemblée des Français de l’étranger, nos parlementaires ou directement le gouvernement. Etant membres du mouvement politique au pouvoir, nous bénéficions d’une plus grande proximité avec le gouvernement. C’est un avantage par rapport aux autres listes.
Quels sont les grands axes de votre programme ?
Nous voulons accompagner toutes les familles françaises et franco-italiennes en grandes difficultés afin de leur permettre de bénéficier des aides sociales proposées par la France aux Français de l’étranger, lorsqu' elles y ont droit.
L’accès à l’éducation française pour nos enfants est essentiel : favoriser l’accès à l’enseignement français dans la circonscription pour les élèves éloignés des grandes métropoles dotées de Lycées français et favoriser l’attribution de bourses scolaires sont nos priorités.
Nous serons attentifs et force de proposition pour toute réforme fiscale sans oublier les retraités.
Nous continuerons à travailler sur le thème de la modernisation de l’administration et le développement des procédures par Internet.
Nous souhaitons favoriser les échanges économiques et culturels entre l’Italie et la France, deux pays aux racines communes.
Nous voulons faire des Françaises et Français d’Italie une force de proposition pour la transition écologique en France en s’inspirant des bonnes idées italiennes. Le réchauffement climatique est un fait avéré, le développement durable n’est pas une idéologie politique, c’est une évidente nécessité qui fait consensus.
D’autre part, notre équipe n'est pas constituée uniquement pour ces élections : elle continuera à se réunir régulièrement tout au long du mandat afin que chacun d’entre nous mette son regard et son expertise au service des Françaises et des Français d’Italie.
Si vous êtes élu, quel mouvement politique soutiendrez-vous aux élections sénatoriales ?
Dans cette élection, notre liste est l’une des deux sur six qui a annoncé clairement son appartenance politique. Se présenter aux élections est un acte politique et ceux qui se disent apolitiques n’ont pas le courage de leurs opinions.
Les conseillers des Français de l’étranger sont des élus locaux. Toutefois, ils sont également grands électeurs et peuvent donner leur signature à un candidat à l’élection présidentielle, c’est un rôle politique important. Pour les élections sénatoriales, nos élus donneront leurs suffrages aux candidats qui soutiennent l’action du Président de la République et du gouvernement actuel.
Nous avons la chance d’avoir une belle représentation des Français de l’étranger, j’espère vraiment que le vote par Internet permettra d’augmenter sensiblement le taux de participation afin de renforcer la légitimité des élus.
Pour plagier un ancien Président de la République : Votez pour qui vous voulez mais votez !
*Les interviews sont publiées dans l’ordre de candidature, défini par le tirage au sort effectué au consulat général de France à Milan le 25 mars 2021.