Une « nouvelle » Villa des Mystères découverte à Pompéi

Pompéi ne cesse de se dévoiler, et d’émerveiller. Une « nouvelle » villa des Mystères est apparue lors des fouilles où une grande salle de banquet ornée d'un cycle de peintures représentant l'initiation aux mystères dionysiaques a été mise au jour. Fouillée ces dernières semaines dans la zone centrale de Pompéi, la pièce révèle cette fresque aux dimensions presque grandeur nature, ou « mégalographie », tout comme dans la Villa des Mystères. Plus de 100 ans après sa découverte, cette grande fresque apporte un nouvel éclairage sur les mystères de Dionysos dans le monde classique.

Une merveille grandeur nature

La fresque décore cette grande salle sur trois côtés, le quatrième donnant sur le jardin, et représente la procession de Dionysos, avec les Bacchantes, les danseuses et les chasseresses, et les jeunes satyres aux oreilles pointues. Au centre de la représentation apparaît une nizianda, c'est-à-dire une femme mortelle qui, lors d'un rituel nocturne, est sur le point d'être initiée aux mystères de Dionysos, le dieu qui meurt et renaît, promettant la même chose à ses disciples.

"La Bacchante exprimait pour les anciens le côté sauvage et indomptable de la femme, à l'opposé de la femme « jolie », qui imite Vénus, déesse de l'amour et du mariage, la femme qui se regarde dans le miroir, qui « se fait belle ». Tant la frise de la Maison de Thiasos que celle des Mystères montrent la femme comme suspendue, comme oscillant entre ces deux extrêmes, deux modes d'être féminin à l'époque", explique Gabriel Zuchtriegel, directeur du parc archéologique.

Au sud de ces deux villas, un certain nombre de pièces d'habitation sont apparues, appartenant à une grande domus.  Parmi elles, outre la grande salle aux scènes dionysiaques, une salle noire avec des scènes de l'épopée troyenne, un sanctuaire à fond bleu avec les quatre saisons et des allégories de l'agriculture et du pastoralisme, ainsi qu'un grand quartier thermal. L'entrée, le quartier de l'atrium et une grande partie du péristyle (jardin à colonnades) restent à découvrir.

La cité de Pompéi aurait encore beaucoup à dévoiler sur cette époque. L’éruption du Vésuve en l’an 79 a en effet recouvert la ville d’une couche de lapilli qui a permis de conserver la ville telle qu’elle était, offrant aux archéologues et aux visiteurs un instantané de la vie à cette époque. En 2024, plus de 4 millions de personnes ont visité le site archéologique de Pompéi.