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L’Italie, à la traine sur les inégalités hommes-femmes au travail

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 27 octobre 2020, mis à jour le 23 janvier 2024

En Italie, le fossé entre les hommes et les femmes au travail reste l’un des plus creux de l’UE. Un rapport présenté au Parlement italien pointe les inégalités qui pèsent sous le poids des stéréotypes.

Les progrès de l’Italie sont lents en matière d’égalité hommes-femmes, particulièrement dans le travail. La Péninsule a beau avoir gagné 12 places entre 2005 et 2017, selon le dernier rapport de l’indice d’égalité de genre de l’Institut européen EIGE, elle reste « le dernier pays en termes d’inégalité dans le domaine du travail », annonce la sous-secrétaire d’Etat à l’Economie, Cecilia Guerra lors de la présentation du rapport sur les inégalités hommes-femmes au travail de le Parlement italien la semaine dernière.
Le taux d’activité des femmes est resté bloqué à 50,1% en 2019, marquant une distance de 17,9 points avec le taux d’activité masculin. Et la différence selon les régions est flagrante : le taux d’activité grimpe à 60,2% au Nord, mais chute à 33,2% dans le sud du pays.
Outre le marché de l’emploi, l’un des obstacles majeurs reste la difficulté de concilier vie professionnelle et vie familiale. En témoignent les chiffres recensés dans le rapport : chez les femmes âgées entre 25 et 49ans, le taux d’activité diffère de 74,3% entre celles qui ont des enfants en bas-âge et celles qui n’ont pas d’enfants. Autre signe du mal-être des mères au travail en Italie : 73% des cas de démissions volontaires sont des femmes ayant des enfants, selon les chiffres de l’Inspection nationale du travail.

Travail partiel involontaire

Le nombre de femmes travaillant à temps-plein est en baisse. Près de 33% sont à temps-partiel, et dans 60,8% des cas involontairement, rappelle le rapport. Ces chiffres contrastent avec un niveau d’instruction souvent élevé. Une femme sur quatre résulte surqualifiée par rapport à son emploi.
La disparité hommes-femmes se reflète également sur l’ensemble des revenus. « Le revenu moyen des femmes représente environ 59,5% de celui des hommes au niveau global », a souligné Cecilia Guerra devant le parlement italien. Un phénomène qui ne dépend pas seulement de discriminations avérées, estime la sous-secrétaire à l’Economie, mais du fait que « les femmes acceptent plus fréquemment des rétributions inférieures en échange d’avantages en termes de flexibilité horaire », souligne-t-elle.

Changement culturel

Si des interventions structurelles devront être mises en place pour se rapprocher d’un équilibre, un changement de mentalité semble par ailleurs nécessaire. L’Italie se montre encore radicalement ancrée dans les stéréotypes : 51% des Italiens attribuent à la femme le rôle premier de s’occuper de la maison et la famille, contre 11% en Suède et 14% au Danemark, selon un récent Eurobaromètre.
En attendant, pour soutenir les mères au travail, la sous-secrétaire à l’Economie entend profiter des fonds du Plan de Relance européen, dont l’Italie sera le principal bénéficiaire, pour développer les services comme les places en crèche. Et pour cause, aujourd’hui, seuls 12,5% des enfants en bas-âge bénéficient d’un système de garde dans le public dans la péninsule.

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