Des réseaux sociaux aux places des centres villes, les Sardines se reproduisent à travers l’Italie. Histoire d’un récent – mais déjà bruyant – mouvement de protestation anti Salvini.
Après Bologne et Modène, les sardines prennent le large dans la Péninsule. Ce très récent mouvement est né de l’indignation de quatre jeunes trentenaires de Bologne, face au discours qu’ils jugent « de haine et d’exclusion » du chef de la Ligue Matteo Salvini, notamment à l’occasion des élections régionales au programme en Emilie Romagne fin janvier.
Pour s’opposer au déplacement du chef de Ligue venu soutenir la candidature de Lucia Borgonzoni au siège de président de la région Emilie Romagne, bastion de la gauche, ils ont décidé, à la va-vite, d’organiser une sorte de manifestation flash-mob, anti-Lega. Un mot d’ordre : « Pas d’insultes, pas de symboles, pas de partis politiques ». Sur Facebook, ils expliquent vouloir être réunis, nombreux et serrés comme des sardines.
L’appel avait été lancé pour 6.000 personnes sachant que la place Paladozza peut en contenir 5.570 maximum. Contre toute attente, ce sont 15.000 manifestants qui ont débarqué jeudi 14 novembre, munies de sardines en papier, pour la "première révolution halieutique de l'histoire", comme la définisse les organisateurs.
A Modène 4 jours plus tard, 7.000 personnes se sont serrées comme des sardines piazza Grande pour boycotter la candidature de la droite à la tête de la région.
En tapant « 6.000 sardine » sur Facebook, apparaissent une série de rendez-vous donnés du nord au sud de la Botte : à Parme le 25 novembre, Florence le 30 novembre où 40.000 personnes sont déjà attendues, Turin, Rimini, Milan le 1er décembre piazza Duomo, Sorrente, Rome ou encore Rimini.
La coalition de droite (menée par la Ligue) se renforce dans le nord de l’Italie selon les sondages. Fin octobre, elle a remporté une victoire historique en Ombrie, région du centre l’Italie qui était restée aux mains de la gauche pendant 50 ans.