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Italie : La pandémie aggrave la condition des femmes et des jeunes

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 3 mai 2020, mis à jour le 4 mai 2020

Le 4 mai, 72% des personnes qui retournent au travail sont des hommes. Les femmes et les jeunes eux, doivent encore pour la plupart, rester à la maison durant la phase 2.

72% des 2,7 millions de travailleurs qui retournent travailler le 4 mai en Italie, sont des hommes. S’il ne s’agit bien sûr pas d’un choix sexiste du gouvernement, ce sont les conséquences du décret du président du conseil des ministres dictant les règles de la phase 2. Les activités qui peuvent reprendre à compter de ce lundi, notamment manufacturière, de construction et les commerces en gros, emploient principalement des hommes. Les femmes et les jeunes, les plus pénalisés par le calendrier des réouvertures, restent à la maison. C’est ce qu’illustre une étude publiée sur Voce.info, largement relayée par la presse italienne, d’un professeur des Sciences de la Finance à la Bocconi, Alessandra Casarico et d’un chercheur en économie à l’université de Cambridge, Salvatore Lattanzio.

Leur inquiétude : la pandémie risque d’aggraver encore un peu plus la situation précaire des femmes, d’autant que la fermeture prolongée des écoles, va de fait, peser davantage sur les mères. Rappelons qu’en Italie, le taux d’activité des femmes - à peine 50% selon le dernier rapport de l’Istat, 53,8% même si l’on considère la tranche des 20-64 ans -, est plutôt faible. Il s’agit de l’un des plus bas taux d’Europe, qui compte une moyenne de 67,3%. Le fossé entre le taux d’occupation des hommes et celui des femmes atteint presque 18 points. Et 27% des Italiennes quittent son travail après la naissance du premier enfant.
Pourtant, les femmes ont un degré d’instruction majeur : elles représentent 56% des diplômées d’études supérieures, selon la dernière analyse de la Censis (institut italien de recherche socioéconomique).

Confinement prolongé pour les jeunes travailleurs

La situation est guère meilleure pour les jeunes italiens, pointe du doigt l’étude. D'autant qu'en temps normal déjà, leur taux de chômage représente le triple par rapport à celle de la moyenne de la population italienne.

Les activités qui demeurent fermées après le 4 mai, emploient 33,5% de jeunes travailleurs âgés jusqu’à 29 ans et 28,5% ont jusqu’à 39 ans. Beaucoup dépendent en effet des activités saisonnières comme le tourisme et la restauration encore à l’arrêt.

Parmi les activités qui rouvrent le 4 mai, la part des jeunes qui retournent au travail n’est que de 16,5%. Aussi, sur environ 13 millions de jeunes italiens, environ 23% continuent à travailler aujourd’hui. Avant l’épidémie, ils étaient 5 millions, soit environ 39,4% du total. Un chiffre déjà bas.

L’Italie est en effet l’un des pays européens avec le plus haut pourcentage de Neet, ces moins de 35 ans qui n’étudient pas, ni ne travaillent.

 

 

 

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