En particulier pendant la pandémie, le concept JOMO (Joy of Missing Out) redouble d’importance pour nous détacher de nos écrans et nous éloigner la culture de la « connexion permanente ». Comment faire, tant à la maison qu’au bureau ? A Milan notamment, des entreprises innovantes s’y mettent.
Les sollicitations digitales bombardent notre quotidien. On jongle entre les e-mails reçus de jour comme de nuit, les objets connectés qui vibrent au poignet, les fils d’actualité sur les réseaux sociaux, les notifications des groupes WhatsApp. A fortiori en télétravail, où les frontières entre vie professionnelle et vie privée ont pratiquement disparu, et la culture des horaires de travail fixes de 9h à 18h n’existe plus.
Ces nouvelles habitudes numériques sont devenues si ancrées que nous risquons de perdre nos facultés de concentration. Nous sommes devenus trop accessibles, trop sujets aux interruptions. Les recherches indiquent que nous consultons (la génération Y en particulier) nos téléphones en moyenne 150 fois par jour ! De quoi nuire à notre productivité.
Comment se détoxifier numériquement pendant la pandémie ?
Les vagues successives de COVID-19, les confinements renouvelés et la fatigue mentale alourdissent notre quotidien. Les priorités divergentes entre impératifs professionnels et vie personnelle, notre plus grande dépendance à la technologie tant pour travailler que rester en contact avec nos amis et notre famille, nous mènent sur la voie de l'épuisement numérique.
Alors, comment déconnecter tout en travaillant à domicile ? De petites actions conscientes peuvent vous aider à temporiser et à augmenter votre productivité lorsque vous êtes de retour à votre poste de travail. Les experts conseillent de prendre une vraie pause déjeuner dédiée sans téléphone à portée de main, de s’accorder une pause de 20 minutes sans distraction, par exemple en jouant avec votre enfant ou animal, en allant vous promener. A la maison, créez des zones sans téléphone pour éviter la tentation de scroller sans fin, définissez des limites de temps d'écran sur vos appareils.
Et on ne culpabilise pas de se déconnecter à la fin de la journée de travail. Certains pays, comme la France, ont même donné aux employés le droit de ne pas répondre aux e-mails professionnels en dehors des heures de travail. Tout cela reflète la façon dont une entreprise valorise l'équilibre entre la vie privée et la vie personnelle des collaborateurs.
Et quid lors du retour au bureau ?
Les entreprises innovantes appuieront sur pause et introduiront des digital dead zones ou « zones numériques mortes », sans couverture Wi-Fi.
« Ces espaces déconnectés peuvent être un excellent choix d'emplacement pour organiser des réunions efficaces et sans outils technologiques, telles que des sessions de brainstorming créatives, ou des forums qui nécessitent une attention ciblée et une interaction en personne », explique Philippe Sourdois, directeur de Tétris Italie. Ils peuvent également être un espace précieux pour le travail individuel. « Une digital dead zone ciblée permet en effet aux employés de se concentrer pleinement sur une tâche sans aucune interruption digitale », ajoute le spécialiste de l’aménagement de bureaux.
Enfin, ces espaces peuvent soutenir les initiatives de bien-être ou simplement encourager les conversations en face à face entre collègues, une notion clé du lieu de travail du futur.
Pour aller plus loin, la création de salles de relaxation dans des zones mortes numériques permettrait d’accueillir les activités de pleine conscience comme la méditation ou le yoga, en favorisant des pauses après un temps d'écran prolongé et valorisant l'expérience des employés sur le lieu de travail.
Il peut sembler contre-productif d'encourager à faire une pause alors que nous comptons sur la technologie pour être efficace. Mais cela envoie un message important sur la prise en considération du bien-être des collaborateurs. Il est prouvé que « faire des pauses » régulièrement est essentiel pour gérer le stress et éviter l'épuisement professionnel. De plus, le bien-être mental étant une priorité croissante, intégrer des espaces qui permettent la désintoxication numérique en dit long sur l’éthique et la culture d’une entreprise.