Selon les juges italiens, l’interprétation du salut romain rend malgré tout, les condamnations pour apologie du fascisme hypothétiques.
Le salut romain, bras tendu devant, constitue un délit d'apologie du fascisme, a statué jeudi 18 janvier la Cour de cassation italienne.
La Cour suprême du pays, toutes chambres réunies, estime dans sa décision que la cérémonie d'appel, par laquelle les participants à une manifestation fasciste répondent "présents", ainsi que le salut romain sont punissables par la loi.
Pour les juges, les rituels "évocateurs de la gestuelle propre au parti fasciste dissout" après la Seconde Guerre mondiale tombent sous le coup de la loi Scelba, datant de 1952. Et de préciser : « le salut romain n'est un crime que s'il représente un danger concret de réorganisation du parti fasciste ».
La commémoration a lieu chaque année à Milan, à la mémoire de Sergio Ramelli, un jeune militant du Front de la jeunesse attaqué par un groupe d'avant-garde ouvrière et décédé des suites des traumatismes subis le 29 avril 1975. Mais c'est sur un anniversaire en particulier, celui de 2016, pour lequel les sections unies de la Cour suprême ont désormais exprimé leur avis. La Cour suprême a cassé le jugement de la Cour d’appel : les huit militants d'extrême droite déjà condamnés en deuxième instance pour un salut romain en 2016, devront à nouveau être jugés en appel.
Un autre texte pourrait être invoqué : la loi dite "Mancino" de 1993, qui sanctionne des actes de discrimination ou de violences à caractère racial.
La haute juridiction siégeait après un rassemblement le 7 janvier à Rome au cours duquel des centaines de personnes avaient fait le salut fasciste devant l'ancien siège romain du Mouvement social italien (MSI).
Les images d'autres bras levés lors de cet événement, ont fait le tour du monde : des dizaines d'hommes vêtus de noir à Rome, en mémoire des trois jeunes de droite tués en 1978 dans le quartier Acca Larentia.
La Première ministre, Giorgia Meloni, cofondatrice du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a été très critiquée par l'opposition pour avoir gardé le silence sur cette manifestation.
Une enquête vient de débuter et un dossier d'apologie du fascisme est ouvert. Mais suite au jugement sur le cas milanais, Casa Pound parle d'une victoire qui effacerait les accusations et les polémiques qualifiées d'"indignes".
