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Coronavirus : la nouvelle "bombe sociale" dans le sud de l’Italie

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 29 mars 2020, mis à jour le 30 mars 2020

Le coronavirus crée l’urgence alimentaire, principalement dans les régions méridionales, qui concentrent la plupart des travailleurs au noir de l’Italie. L’Etat annonce des mesures de soutien.

La crise engendrée par le coronavirus laisse des dizaines de milliers de personnes sans tutelle de l’Etat. Des individus qui survivaient grâce au travail au noir, et qui de fait, ne bénéficient plus de revenus, du jour au lendemain, depuis le début du confinement.

3,7 millions de travailleurs sans contrat seraient concernés, selon les données de l’Istat (Institut national de la statistique) qui souligne que l’économie souterraine pèse 12,1% du PIB italien.
Or, 80% de ces travailleurs vivent dans les régions méridionales, où « une personne sur trois travaille au noir », explique le quotidien La Stampa, citant une étude du syndicat italien CGIL.
La plupart travaille dans les services à la personne (près de 50%), est ouvrier, ou encore serveur. Aucun ne remplit les conditions pour être pris en compte par les mesures exceptionnelles inclues dans le décret Cura Italia du gouvernement.

La situation se tend en Sicile, dans les Pouilles et en Campanie, selon un rapport du gouvernement qu'a dévoilé La Repubblica. Dans ces régions « où le travail au noir et la présence très forte de la criminalité organisée sont des facteurs inquiétants », il pourrait exister « un risque de révoltes et de rébellions ».
En témoigne un premier incident survenu à Palerme en Sicile jeudi dernier, où un groupe de personnes s’est présenté aux caisses d’un supermarché, les chariots de courses remplis, refusant de payer. Ils auraient répondu à un groupe Facebook intitulé « révolution nationale », qui appelait à « dévaliser les supermarchés pour faire comprendre la situation où l’on se trouve ».

Urgence alimentaire

Alerté du problème, l’Etat a débloqué 400 millions d’euros qui seront versé au communes d’ici mardi 31 mars, destinés à financer des "Buoni spesa" (bons pour des courses) et ainsi affronter l’urgence alimentaire. Il reviendra aux maires et aux services sociaux des municipalités d’individualiser les familles dans le besoin, à qui réserver ces bons qui devraient avoir une valeur de 300 à 400 euros.
En attendant, la solidarité s’est développée dans certaines villes, comme à Naples, où les citoyens ont mis sur pied un système d’entraide, rapporte La Repubblica. Ils achètent des produits supplémentaires, qu’ils laissent à la caisse des supermarchés pour les personnes défavorisées, instituant de cette façon une sorte de banque alimentaire informelle.

 

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