Sortie le 22 octobre 2025 sur Netflix, « Le Monstre de Florence » est la nouvelle série sur l’énigme criminelle qui a terrorisé l’Italie entre 1968 et 1985. Une série qui brosse surtout le tableau d’une société et d’une époque.


Quatre heures pour décortiquer un cold case. Après « Romanzo Criminale » (2008-2010), « Suburra » (2015), « Gomorra » (2014-2016) et « Zero Zero Zero » (2020), Stefano Sollima revient avec « Le Monstre de Florence », une mini-série en quatre épisodes sur une des plus grandes affaires irrésolues d’Italie. Entre 1968 et 1985, dans la province de Florence (Toscane), un tueur en série – ou un groupe de tueurs – a assassiné au moins seize personnes, avec – presque toujours – le même mode opératoire : un jeune couple isolé dans une voiture, un pistolet calibre .22 et des mutilations. Au total, huit doubles homicides qui ont traumatisé l’Italie et ses habitants, et des dizaines d’enquêtes qui n’ont abouti à aucune condamnation définitive.
Reproduire l’ambiance d’une époque
L’affaire réelle n’étant pas élucidée, la série n’offre pas une résolution aux spectateurs. Et ce n’était pas le but. « Non pas pour résoudre, non pas pour comprendre : juste pour rappeler », a précisé le réalisateur Stefano Sollima, lors de la présentation de la série fin août à la Mostra de Venise.
Les épisodes rappellent des faits mais brossent surtout le tableau d’une société et d’une époque. La série dépeint une atmosphère, la misogynie ambiante et les violences conjugales courantes. « Ce n’est pas l’histoire d’un seul monstre, mais celle d’une société entière, d’une époque, et de ses peurs », raconte Stefano Sollima, à Wired.it.
Une fiction hyper-réaliste
Chaque épisode se concentre sur un ou plusieurs suspects majeurs : Stefano Mele, Giovanni Mele, Salvatore Vinci, Francesco Vinci. À chaque début d’épisode, les enquêteurs font table rase et repartent de zéro pour examiner le nouveau mis en cause. Résultats : une multiplication des points de vue et une narration – non chronologique – qui peut perdre le spectateur.
Dénuée de sensationnalisme, la série est plutôt saluée pour son hyper-réalisme glaçant. Les victimes sont présentées comme des personnages secondaires – ce qui a indigné les familles des défunts. Et de la même façon, la réalisation tient à distance les protagonistes, empêchant la série d’être complètement captivante.
Presque deux semaines après sa sortie, la série apparaît déjà comme un phénomène. Elle se maintient en première place du top 10 des séries en Italie et 8e dans le classement français. La plateforme américaine de streaming n’a pas encore annoncé de saison 2.
« Le Monstre de Florence » de Stefano Sollima et Leonardo Fasoli. Quatre épisodes de 55 minutes sur Netflix. Avec Marco Bullita, Valentino Mannias, Francesca Olia.
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