Visite de Milan, ancienne capitale de l’Empire romain, sur les traces des vestiges de ce passé encore (peu) présent dans la ville lombarde, mais renaissant.
Renommée comme capitale de la mode et de la modernité, Milan a aussi représenté l’épicentre de l’Empire romain d’Occident de 286 à 402. Durant cette époque, « Mediolanum » faisait figure de grand pôle en matière politique, militaire et économique. D’immenses constructions ont alors été érigées, et certains vestiges de ce temps passé sont encore visibles aujourd’hui.
Le musée archéologique de Milan (corso Magenta) donne une idée de la façon dont Milan s’est transformée. A découvrir, une belle collection de pièces anciennes, des mosaïques, des statues et autres coupes, et une maquette reconstituant la cité de Mediolanum. Mais avant tout, le musée a été construit autour d’une tour et de murs romains, qui remontent au IIIème siècle. Ce lieu regorge d’endroits à visiter, puisque l’on peut aussi accéder à la Tour d’Ansperto ou encore à des souterrains de l’époque antique.
Direction porta Ticinese, où d’autres traces de l’histoire romaine de Milan persistent. Sur la place animée de la vie nocturne milanaise, les incontournables colonnes romaines se dressent devant la Basilique San Lorenzo. Autrefois, il y en avait 16, mais la légende raconte que le Diable en personne en aurait volé une. Par la Basilique, on accède à la chapelle de Sant’Aquilino, l’un des monuments les plus antiques de la ville (édifié à la fin du IVème siècle), qui rappelle l’importance de la Milan impériale. Ses précieuses mosaïques et la splendeur de ses fresques sont de nouveau admirables depuis la fin des travaux de restauration en juillet 2020.
A l’ouest de la ville, naissait le quartier impérial, relié au cirque. Le forum, avec le marché, étaient situés entre Piazza Santo Sepolcro et Piazza Pio XI (où se trouve aujourd'hui l'Ambrosiana), alors que via circo, se trouvaient l’ancien cirque dont on peut encore voir les fondements en demi-lune.
Dans le centre de la ville, les souterrains du palais de la Bourse et de la Chambre de Commerce, abritent les restes d’un théâtre semi-circulaire datant du Ier siècle, qui accueillait environ 8000 spectateurs.
Mais Milan ville antique n’est bien sûr pas comparable à Rome. De nombreux autres lieux auraient pu témoigner de l’histoire, si davantage de restes avaient résisté aux affres du temps.
A l’est de la ville, se trouvait ainsi le complexe grandiose des thermes Erculee, construites par l’empereur Maximien Herculius à la fin du IIIe siècle. Les restes mis au jour lors de fouilles pour la construction d’un parking souterrain se sont révélées bien pauvres, les bains ayant été probablement détruits pendant les invasions barbares.
Et à la différence du Colisée romain, l’amphithéâtre milanais a été détruit au cours du Vème siècle. Il s’agissait du troisième plus important après ceux de Rome et de Capoue. Cœur même du divertissement de la cité, il accueillait des combats de gladiateurs, d’animaux, ou plus surprenant, des batailles navales. Mais grâce à de nouvelles fouilles, complétées par un projet de reproduction en forme végétale de grande ampleur, le plus grand parc archéologique de Milan s’apprête à connaître une nouvelle vie. Plus verte.